• République centrafricaine

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Nutrition Evêché RCA
© Paul Lorgerie
pour Action contre la Faim

Une situation humanitaire complexe

La Centrafrique est aujourd’hui à la 188ème place sur 188 du classement du Programme des Nations unies pour le développement ; et le dernier pays de la planète pour l’indice de développement humain (IDH).

Tout en bas de la liste. Les populations sont les principales victimes des conflits et de la violence qui s’exercent à travers le pays. Une personne sur cinq est déplacée, et une personne sur deux souffre de malnutrition.

Voyage dans le temps, comprendre la Centrafrique d’aujourd’hui

Depuis plusieurs années, la République centrafricaine est déchirée par des combats entre l’armée régulière et des groupes armés.

En mars 2013, les rebelles de la coalition Seleka s’emparent de Bangui, la capitale. Les nombreuses exactions commises par les miliciens de la Seleka, entrainent l’insécurité dans le pays, et des milices d’auto-défense, les anti-balaka se forment. Pendant deux ans, la Centrafrique est ravagée par des violences intercommunautaires sans précédent, entraînant de nombreux déplacements de population à l’ouest du pays.

L’intervention française Sangaris, puis l’intervention de maintien de la paix des casques bleus de la MINUSCA en 2015 désamorcent finalement le conflit. Les élections de 2016 se passent dans une relative accalmie, laissant espérer un retour à la stabilité.

De Bangui à Alindao, la violence en mouvement

Bangui a connu des heures extrêmement sombres, avec des massacres de populations et de nombreuses exactions commises par les différents groupes armés, mais aussi par les communautés elles-mêmes. Jusqu’en 2015, la situation a été très compliquée avec de nombreux pillages, dont ceux de la base d’Action contre la Faim en septembre 2015. La région centre-ouest du pays s’est ensuite peu à peu relevée avec une restauration progressive de l’autorité de l’État et un redéploiement des fonctionnaires. Dans la capitale, la situation d’urgence généralisée a laissé place à un retour à la normale grâce au développement des services de base : la santé, l’eau, l’éducation etc.

Cependant en mai 2017, alors que la situation revenait au calme, une nouvelle crise sécuritaire est cette fois venue enflammer l’est du pays et notamment la ville d’Alindao. Un groupe armé ex-Seleka, chassé à l’ouest et d’abord réfugié à Bambari, est finalement venu installer son camp de base principal à Alindao. La population sur place a résisté à cette nouvelle présence, vécue comme une occupation, en prenant elle aussi les armes via des groupes d’auto-défense.

Les groupes armés continuent d’occuper plus de 80 % du territoire national, malgré la mobilisation de la communauté internationale, et la volonté de l’administration centrafricaine de reconstruire le pays depuis la capitale. La Centrafrique reste un pays déchiré, rendu extrêmement vulnérable par des années de violences à répétition. Plus de la moitié de la population – soit 2,4 millions de personnes – dépend toujours de l’aide humanitaire.

Notre réponse aux différents besoins se fait en conséquence, pour être la plus adaptée et cohérente possible à travers le pays. Un défi que nos équipes relèvent chaque jour de Bangui à Alindao.