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Faire la promotion de la santé et de l’hygiène des enfants en situation d’urgence
Le barangay de Catanusan, situé à Minalabac, l’une des trois régions les plus pauvres de la province, a été gravement touché par les inondations provoquées par la tempête tropicale Kristine, qui a été suivie de cinq autres tempêtes.
Les résidents ont fait face à d’énormes difficultés, la montée des eaux ayant mis leur vie en danger, et aujourd’hui encore, la communauté est aux prises avec les conséquences de cette catastrophe. Les logements, les moyens d’existence et des services essentiels tels que les garderies ont été submergés. L’UNICEF, Action contre la Faim et le Centre de préparation aux catastrophes, avec le soutien du Fonds central pour les interventions d’urgence des Nations unies, travaillent en étroite collaboration avec les parents et les enseignants pour garantir que les enfants reçoivent une éducation sanitaire essentielle.
Pendant l’onde de tempête, le barangay de Catanusan, dans la municipalité de Minalabac, a été gravement touché. « Notre barangay est situé dans une zone de faible altitude. En raison de notre géographie, nous faisons office de bassin hydrographique pour Minalabac. Lorsqu’il pleut pendant trois jours, c’est l’inondation assurée », explique Melinda Nalzaro, enseignante dans une garderie de la communauté.
Entre octobre et novembre 2024, au moins six tempêtes ont frappé la région, provoquant de fortes pluies et dévastant les logements, les moyens d’existence, les services et la vie des habitants du barangay de Catanusan. La garderie, située à seulement deux mètres de la rivière Bicol, a également été gravement touchée par les inondations.

Elna Quirante, une mère de 29 ans dont le fils va à cette garderie, n’a pas évacué les lieux le 21 octobre, pensant au départ qu’il s’agirait d’une brève tempête. La nuit d’après, l’eau avait pénétré dans sa maison, l’obligeant à chercher un terrain plus élevé. Pendant deux nuits, elle et son fils se sont réfugiés en dessous du toit de sa maison, encerclés par plus de deux mètres d’eau. Le 24 octobre, les équipes de sauvetage les ont évacués vers la maison d’un proche, où ils sont restés sept jours.

La garderie de Catanusan, l’un des centres d’évacuation enregistrés, a accueilli huit familles. Cependant, le niveau de l’eau a augmenté rapidement, jusqu’à atteindre presque deux mètres. Cette augmentation rapide du niveau de l’eau a obligé les familles à évacuer les lieux immédiatement. « Il y avait beaucoup de courant. La priorité était de sauver les femmes enceintes et les personnes handicapées. C’était vraiment effrayant, parce qu’il fallait entre huit et dix personnes pour pousser la barque à contre courant », se souvient Melinda.
Le jour d’après, malgré les inondations, Melinda est retournée seule à la garderie pour récupérer ses affaires. « J’ai essayé de sauver tout ce que j’ai pu. J’ai mis le congélateur sur une table pour le protéger. Malheureusement, j’ai fini avec des douleurs dans tout le corps. J’ai réussi à récupérer mon ordinateur portable, mais il ne marche plus. J’ai aussi réussi à sauver des documents importants pour le personnel spécialisé dans le développement des enfants, mais la plupart des dossiers et des archives ont été endommagés ou perdus dans les inondations », explique-t-elle.
Chaque fois qu’elle y retournait, le niveau de l’eau avait augmenté. « L’eau m’arrivait à la poitrine. J’ai glissé et j’ai failli me noyer, mais heureusement, un homme m’a vue et est venu m’aider », raconte-t-elle.
Alors que Melinda partage son expérience, Elna raconte en quoi la catastrophe a affecté son bien-être émotionnel. « En plus de causer des dommages matériels, les inondations ont provoqué un profond traumatisme émotionnel. Depuis, chaque fois qu’il y a un avis de tempête, ma famille évacue immédiatement les lieux, craignant que la catastrophe ne se reproduise. »
Pour limiter l’impact sur les enfants, Melinda a incorporé la sensibilisation aux catastrophes à son programme. « À la garderie, je prépare toujours des livres sur les catastrophes. Chaque fois qu’il y a une tempête ou une inondation, j’organise des séances de narration pour calmer les enfants et éviter qu’ils vivent dans la peur ou qu’ils développent un traumatisme. »
Malgré les difficultés, la garderie continue de soutenir les enfants, les aidant à se sentir en sécurité et protégés face à l’incertitude.
Les inondations récentes ont gravement affecté l’accès à l’eau potable, endommageant la pompe électrique de la garderie, qui est la principale source d’eau pour boire et cuisiner. De plus, les familles sont obligées d’acheter de l’eau en bouteille, ce qui augmente leur charge économique. Pour les familles comme celles d’Elna, qui avaient déjà du mal à subvenir à leurs besoins de base avant les tempêtes, la situation est devenue encore plus difficile. L’achat d’eau potable pour éviter les maladies liées à la pollution coûte à sa famille environ 280 pesos (4,20 €) supplémentaires par mois.
Sans source d’eau fiable, les enfants sont plus exposés au risque de contracter des maladies hydriques. Dans ce contexte, les activités de promotion de l’hygiène sont plus importantes que jamais. Nos initiatives contribuent non seulement à prévenir les maladies immédiatement après la tempête, mais aussi à protéger la santé et le bien-être à long terme, notamment en faisant la promotion de pratiques d’hygiène positives qui bénéficieront grandement à la communauté dans les années à venir.
Avec le soutien du Fonds central pour les interventions d’urgence des Nations unies et en collaboration avec l’UNICEF et le Centre de préparation aux catastrophes, chaque enfant a reçu un kit d’hygiène contenant du savon, une bouteille d’eau réutilisable, une brosse à dents et du dentifrice, des articles essentiels pour maintenir une hygiène adéquate malgré les difficultés.
Melinda souligne l’importance de ces initiatives et affirme : « Les activités d’Action contre la Faim, avec le soutien de l’UNICEF, nous sont d’une grande aide. Ils enseignent aux enfants les bonnes pratiques d’hygiène, comme se laver les dents chaque jour, afin que ces habitudes deviennent leur routine. Les enfants sont conscients de ces pratiques, mais les parents, en particulier ceux qui ont des bébés, oublient parfois de les leur rappeler. »
Garantir que les enfants apprennent et pratiquent une hygiène adéquate est essentiel pour prévenir les maladies et protéger la santé de la communauté. Les histoires d’Elna et de Melinda montrent à quel point il est important de recevoir une aide humanitaire en temps opportun après une catastrophe. Bien qu’il leur faudra du temps pour se remettre, le soutien continu des équipes d’Action contre la Faim sur le terrain est vital pour aider les communautés comme celles du barangay de Catanusan à mieux se reconstruire et se préparer aux catastrophes futures.
En plus du soutien de l’UNICEF dans le secteur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, la famille d’Elna a reçu une aide économique de la part d’Action contre la Faim, axée sur la sécurité alimentaire et les moyens d’existence et à hauteur de 9 000 pesos (134,85 €), pour pouvoir se procurer des aliments et des biens de première nécessité pendant la période de perte de revenus.
De la promotion de l’hygiène au soutien économique, l’aide humanitaire continue de jouer un rôle essentiel pour aider les survivants à reconstruire leur vie.