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© Léa Vollet pour Action contre la Faim

Des sessions d’accueil pour les réfugiés Sud Soudanais

Nyaluak est psychologue. Tous les matins, elle dirige la séance de bienvenue à l’aide d’un volontaire des communautés de réfugiés du camp de Nguenyyiel, qui accueille quelque 86 000 réfugiés sud-soudanais.

Tandis que les mères et leurs enfants prennent place sur des bancs de bois abrités par un auvent en branchages, la responsable communautaire empoigne un mégaphone. Elle explique le mandat d’Action contre la Faim et l’aide apportée par les équipes pour combattre la malnutrition. Nombreux sont ceux qui ne possèdent aucune information sur le fonctionnement du camp. Les assistants sont renseignés sur les points d’eau potable, sur les endroits où ils pourront trouver des matériaux pour leur abri, sur l’obtention de leur carte d’identité de réfugié, ainsi que sur d’autres démarches concernant les nombreuses organisations qui travaillent dans le camp.

La foule entonne la chanson d’Action contre la Faim, dirigée par la travailleuse communautaire qui danse et saute face aux quatre-vingts personnes. « Nous avons inventé cette chanson parce que, chez la plupart des gens, la musique permet de mieux retenir les choses. Qui n’a jamais eu cette impression d’avoir en tête une musique entraînante qui ne vous quitte pas ? De plus, elle est écrite dans leur langue natale et le fait de la chanter tous ensemble apporte un peu de joie. Les paroles racontent comment Action contre la Faim peut vous aider si votre enfant est malade de malnutrition. Elles donnent aussi des conseils sur les bonnes pratiques en matière de soins, comme l’allaitement exclusif » ajoute Nyaluak.

Le camp de Nguenyyiel est l’un des sept camps de réfugiés de la région de Gambella, frontalière du Soudan du Sud. Depuis décembre 2013, la guerre civile qui fait rage au Soudan du Sud a provoqué le déplacement de milliers de personnes. Plus de deux millions de réfugiés et de demandeurs d’asile se trouvent dans les pays voisins : Ouganda, Soudan, Éthiopie et Kenya principalement. La région de Gambella accueille quelque 405 000 personnes, des femmes et des enfants pour la plupart. Ce chiffre équivaut à la population éthiopienne de cette région.

Après la séance de bienvenue, les mères et leurs enfants se rangent face aux bâtiments semi-permanents en tôle où les rations alimentaires sont distribuées. La région de Gambella a subi des inondations il y a deux semaines et le sol est boueux. Chaque pas soulève une masse de boue, chaude et humide, qui enveloppe les fines tongs en plastiques que beaucoup portent ici.

Les enfants de moins de cinq ans sont dépistés pour détecter la sous-nutrition. Ceux qui en souffrent sans être atteints d’autres maladies, telles que la malaria ou la diarrhée, sont pris en charge par le programme thérapeutique ambulatoire. Autrement dit, ils suivent un traitement à domicile : une fois les tests terminés, l’équipe médicale dispensent des conseils nutritionnels et des recommandations sur les pratiques de soins à l’accompagnant. Puis la famille repart, munie d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi pour une semaine. Se présentant sous forme d’une pâte épaisse, ces aliments contiennent tous les apports nutritionnels dont les patients ont besoin pour se rétablir. « Les enfants doivent retourner voir le personnel au bout d’une semaine pour une évaluation médicale, explique Lemma, responsable du programme Nutrition pour Action contre la Faim, où l’on voit si le traitement a marché et si l’enfant a repris du poids. Si ce n’est pas le cas, nous essayons de comprendre pourquoi l’enfant ne réagit pas au traitement. Cela nous conduit parfois à aller voir la famille. Souvent, les mères ont bien compris ce qu’il fallait faire, mais la famille veut partager le traitement avec les autres enfants du foyer. En pareil cas, nous expliquons à la famille pourquoi il est important que l’enfant malade reçoive le traitement tout entier. Nous lui indiquons comment trouver d’autres sources de nourriture et il nous arrive de découvrir qu’il y a d’autres enfants malnutris, que nous envoyons à notre centre. »

Le programme thérapeutique ambulatoire concerne les enfants malnutris qui peuvent être soignés chez eux. Les enfants qui présentent des complications telles que la diarrhée ou la malaria sont envoyés au centre de stabilisation, qui fonctionnent 24 heures sur 24, tous les jours de la semaine.

Signature-Lvollet

Léa Vollet
Chargée de Communication


Dans la région de Gambella, Action contre la Faim opère dans les camps de réfugiés et au sein des communautés éthiopiennes pour prévenir et combattre la malnutrition. Nos activités sont soutenues par la direction générale pour la protection civile et les opérations d’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO), par le Bureau des populations, des réfugiés et des migrations (BPRM), par Affaires mondiales Canada (AMC) et par l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (SIDA).