Le 27 février 2012, une épidémie de choléra se déclarait en Sierra Leone, dans les districts de Port Loko et de Kambia, à la frontière avec la Guinée Conakry. Depuis le début de l’épidémie, 34 personnes sont mortes et plus de 1400 ont été contaminées selon le Ministère de la Santé et de l’Assainissement de la Sierra Leone.
Les origines de cette épidémie se trouvent principalement autour des voies maritimes de pêche. Les pêcheurs véhiculent, malgré eux, le vibrion cholérique lors de leurs mouvements saisonniers depuis l’Est de la Guinée Conakry, jusqu’au district de Pujahun en Sierra Leone, à la frontière avec le
Libéria.
Cette épidémie, commencée pendant la saison sèche, suit un schéma de diffusion semblable à l’épidémie qui s’est produite dans la même zone en 2006/2007, avec un risque élevé d’une explosion de cas lors de la saison des pluies.
C’est pourquoi Action contre la Faim s’est mobilisé et a augmenté le volume de ses activités de prévention auprès des ménages à risques afin d’endiguer la propagation du vibrion. Le choléra pourrait se répandre très rapidement à Freetown, capitale à l’habitat dense et aux conditions sanitaires précaires, et ainsi potentiellement causer la mort de milliers de personnes, notamment parmi les familles les plus vulnérables.
Quelques cas de gastroentérite aiguë ont été détectés dans la capitale Freetown fin juin et les acteurs humanitaires, avec les autorités de santé, se sont rapidement mobilisés pour limiter la diffusion de l’épidémie. La saison des pluies va battre son plein jusqu’en septembre et les risques de propagation du choléra sont très importants, dans un contexte sanitaire encore fragile. Le projet de prévention et de réponse au cholera d’ACF couvre cette période à haut risque.
Au-delà des frontières
Une réponse transfrontalière entre la
Sierra Leone et la Guinée Conakry et l’amélioration de la surveillance épidémiologique sont indispensables pour limiter la diffusion du choléra dans la sous-région.
Les informations récoltées lors de la précédente épidémie offrent une opportunité unique d’apprendre sur les schémas de contamination du choléra dans la région et de mettre en œuvre des programmes de recherche, essentiels à la compréhension de l’épidémie.
L’Union Européenne, à travers son mécanisme de financement des projets humanitaires, ECHO, et Action contre la Faim ont décidé de mener des activités de prévention et de réponses rapides dans les districts de Port Loko, Kambia et à Freetown. Des zones d’intervention qui pourraient être étendues lors des pics de l’épidémie. Plus de 400,000 personnes bénéficieront directement de ce programme transfrontalier et plus de 3,5 millions de personnes indirectement. Les ménages les plus à risques seront les premiers ciblés. Les travailleurs de santé, les communautés et les organisations locales seront mobilisés et formés afin de prévenir, diagnostiquer et traiter cette bactérie, extrêmement contagieuse et mortelle, le Vibrio Cholerae.