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Sanitation tank at alqahera primary school for girls (dangours for children) (2) © Action contre la Faim Libye

À la Une

Libye

Reconstruire en mieux après 10 ans d’instabilité

La Libye a connu une crise importante depuis le début du conflit armé en 2011. L’instabilité a entraîné des déplacements massifs de population et en 2021, on estime que 1,3 million de personnes ont besoin de l’aide humanitaire (OCHA). La Libye est aussi une zone de transit migratoire et accueille toujours plus de 597,611 migrants. Compte tenu de la persistance de l’insécurité et des déplacements des populations, ainsi que de la propagation de la pandémie de la COVID-19 depuis 2020, les besoins de l’ensemble de la population, – déplacés et retournés internes, mais aussi les migrants et réfugiés – restent importants. Outre les problèmes de protection juridique et de logement, les groupes les plus vulnérables ne disposent que de peu ou pas d’accès à l’eau et à l’hygiène.

 

EVALUER LES BESOINS IMMÉDIATS D’ACCÈS À L’EAU ET A L’ASSAINISSEMENT

 

En 2021, on estime à près de 438 000 le nombre de personnes ayant besoin d’un accès à l’eau potable, à l’hygiène et aux services d’assainissement. Le pays dispose de trois sources d’eau principales : la Grand rivière artificielle constituée de multiples forages dans le sud du pays distribuée dans le nord, l’eau provenant des installations de désalinisation situées sur la côte et enfin des puits privés ou publics. Près de la moitié de la population dépend principalement de “la grande rivière artificielle” qui pourtant, ne couvre pas la totalité du pays et qui a subi d’importantes détériorations au cours de ces 10 dernières années. En effet les infrastructures d’accès à l’eau, à l’assainissement de même que les infrastructures d’accès à l’électricité ont été régulièrement ciblés par les parties aux conflits.

Pour dresser un bilan des besoins immédiats des populations les plus vulnérables, les acteurs humanitaires mènent des enquêtes pour évaluer le fonctionnement des systèmes de santé et d’alimentation en eau potable. En juillet et aout 2021, en collaboration avec les acteurs locaux et l’UNICEF, les équipes d’Action contre la Faim ont conduit des évaluations sur l’accès à l’eau dans les districts de Derna, Al Jabal Al Akhdar et Benghazi dans l’est de la Libye.

Sanitation tank at alqahera primary school for girls (dangours for children) (3) © Action contre la Faim Libye
Shahat - Shaht primary school (oldest school) (2) © Action contre la Faim Libye
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Parmi les habitants rencontrés par les équipes d’Action contre la Faim lors de l’enquête d’évaluation, 67% ont signalé la mauvaise qualité d’eau, souvent impropre à la consommation. D’après les résultats des enquêtes menées par Action contre la Faim à Tawergha, des signes de maladies de la peau ont été constatés, très probablement provoqués par la contamination de la ressource en eau par des eaux usées rejetée directement dans le milieu naturel en raison de la destruction des infrastructures d’assainissements. L’accès à l’eau étant largement détérioré, le coût de l’eau en bouteille pèse désormais sur le budget de presque tous les ménages.

L’absence d’entretien approprié des infrastructures d’eau en raison conflit a aussi entraîné la détérioration des réseaux. La qualité du système de distribution demeure un enjeu majeur en Libye, où certains réseaux ont plus de 60 ans et n’ont jamais fait l’objet d’entretien. Cette situation peut présenter de nombreux risques, comme la contamination des eaux potables par des eaux usées et la propagation des maladies et infections dans les zones densément peuplées, comme par exemple dans les camps de déplacés internes, les refuges d’urgence et les centres de détention.

Depuis le début du conflit, les sites de production et de distribution d’électricité ont été fréquemment pris pour cible. Selon notre étude, 68% des ménages subissent régulièrement des coupures d’électricité, deux ou plusieurs fois par semaine. Cela impacte également le bon fonctionnement des systèmes d’approvisionnement en eau, qui dépendent de l’électricité pour le pompage et la distribution de l’eau. En Juin 2021, au plus haut du pic de chaleur, certaines municipalités n’étaient en mesure de proposer que 3 heures d’électricité par jour. Les familles les plus vulnérables, n’ayant pas de générateur, se retrouvaient dans l’impossibilité de « pomper » de l’eau.

 

RÉPONDRE AUX BESOINS DE TOUS LES GROUPES VULNÉRABLES

 

La Libye manque d’infrastructures civiles adéquates et fonctionnelles. Cela empêche le pays de remettre son économie sur pied et favorise la pauvreté et l’exclusion sociale. Le système de gouvernance a été mis à rude épreuve durant une décennie avec le conflit armé et l’instabilité politique. Il en résulte un niveau croissant de pénuries en matière de soins de santé, d’éducation, d’eau, d’électricité et d’autres services essentiels. En 2020, la situation humanitaire a été aggravée par la propagation continue de la COVID- 19, qui a miné l’économie et mis à mal le système de santé.

La stabilisation du pays passe par l’intégration des gens qui vivent dans la précarité et en marge de la société Libyenne. La communauté internationale doit adopter une approche

inclusive à travers le financement de l’aide humanitaire en soutenant les personnes les plus vulnérables touchées par la crise: les déplacés internes, les rapatriés, les migrants, les réfugiés et les Libyens. Pour renforcer leur résilience, il faut avant tout fournir des services de base et soutenir la reprise économique. De même pour la jeunesse qui doit faire partie des décisions majeures et participer pleinement dans les programmes de développement qui visent à reconstruire l’économie du pays.

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