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RCA © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

À la Une

histoires centrafricaines

Chapitre 1 : A kokoro, réparer les vivants

Au travers de suivi psychologique, groupes de discussion et séances psychoéducatives, l’ONG s’attèle à la lourde de tâche de dépister et traites les symptômes de stress post-traumatiques, et de réparer les vivants, adultes et enfants.

Les conflits à répétition génèrent des besoins d’assistance psychologiques considérables

André est chef de groupe de la communauté de Kokoro, située dans le 3ème arrondissement de Bangui, non loin de l’aéroport Bangui-M’poko. « J’ai d’abord été chef de quartier pendant 12 ans, je connais cette communauté par cœur, et je sais ce qu’elle a subi et ce qu’elle traverse encore » confie-t-il.

« La majorité de la communauté de 47 000 personnes a dû se déplacer en 2013 en raison des violences des groupes armés. Nous nous sommes réfugiés au camp de M’poko, à côté de l’aéroport. Nos maisons ont été pillées, nous avons perdu des proches, nos activités et nos biens… » se désole-t-il.

Toute la communauté est revenue en décembre 2016, lorsque le camp a été fermé à l’initiative du gouvernement centrafricain, en dépit des craintes de certains déplacés pour leur sécurité.

« Aujourd’hui, les problèmes majeurs de la communauté sont l’accès à l’eau, ainsi que la malnutrition, le besoin d’assistance psychologique et le manque d’activités génératrices de revenus. » explique André. « Avant 2013, nous nous en sortions, mais depuis, nous n’avons plus rien, nous manquons de tout, et nous tremblons de peur ».

Après quelques mois d’une relative accalmie durant la période électorale début 2016, la République Centrafricaine connaît actuellement une dégradation considérable de ses conditions sécuritaires. La situation humanitaire dans le pays est aujourd’hui revenue au niveau de la crise en 2014.

Action Contre la Faim © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

RCA

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

Les enfants, premières victimes des psycho-traumatismes

Au sein de cette communauté de Kokoro, marquée par les conflits et violences, un suivi et une prise en charge du psycho-traumatisme a été mis en place par Action contre la Faim en 2016.

Avec les enfants, souvent exposés au premier rang des violences, cinq séances sont organisées, au cours desquelles plusieurs exercices sont proposés : des moments de discussion, des dessins, de la relaxation, des mouvements d’expiration et d’inspiration, des chansons…

Ce jour-là, ils sont invités à dessiner ce qui leur fait peur.

« Ce sont très souvent les mêmes choses qui reviennent : ils décrivent les armes, les groupes armés, les maisons qui brûlent avec les enfants à l’intérieur… Ils dessinent ce dont ils ont été témoins. » explique Hervé, technicien de pratique de soins avec Action contre la Faim depuis 9 mois.

Parmi ces enfants, Emard, du haut de ses 14 ans, prend la parole pour expliquer son dessin et ses craintes : « J’ai dessiné ce qui me faisait peur… Les armes, les grenades, l’armée, les Nations Unies, le drapeau français, les militaires et les hélicoptères », raconte-t-il.

Action Contre la Faim © Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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Au sein de cette communauté de Kokoro, marquée par les conflits et violences, un suivi et une prise en charge du psycho-traumatisme a été mis en place par Action contre la Faim en 2016.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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Au sein de cette communauté de Kokoro, marquée par les conflits et violences, un suivi et une prise en charge du psycho-traumatisme a été mis en place par Action contre la Faim en 2016.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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Au sein de cette communauté de Kokoro, marquée par les conflits et violences, un suivi et une prise en charge du psycho-traumatisme a été mis en place par Action contre la Faim en 2016.

© Christophe Da Silva pour Action contre la Faim

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Auprès des adultes, des séances psychoéducatives sont également mises en place pour traiter les symptômes des stress post-traumatiques, conséquence des violences dont ils ont été témoins ou victimes.

Jacques, 62 ans, a été profondément affecté par les conflits de 2013 et craint un retour à ce niveau de violences. « Les Seleka ont pénétré le quartier, et ils tiraient sur tout ce qui bougeait. Nous nous sommes enfuis la nuit, pour ne pas qu’ils nous voient et nous tirent dessus. Ceux qui n’ont pas eu peur sont restés jusqu’au matin. » Au camp de M’poko, Jacques et sa famille ont dormi longtemps sans bâche, exposés au froid, à l’humidité et à la pluie. « Je me souviens que les bébés nés cette semaine-là sont morts de froid » ajoute-t-il.

Puis quand le camp de M’poko a été évacué, Jacques et les habitants sont revenus à Kokoro, en 2016.

« Je n’ai pas vraiment retrouvé de boulot. Je fais des petits jardins pour pouvoir manger. On avait passé des années à tout créer, ici à Kokoro. En une année, on a tout perdu ».

L’aide psychologique délivrée aide la communauté sur le plan psychologique, mais l’extrême précarité continue à affecter tous les habitants dans leur quotidien.

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Renforcer le lien mère-enfant

Au sein de la communauté de Kokoro comme pour toute la population du pays, l’impact des conflits a également des répercussions sur la malnutrition. Souvent sans activités depuis leurs retours et atteints de troubles psychologiques, les parents sont en difficultés pour nourrir et prendre soin de leurs enfants.

Josiane a 32 ans, et elle a donné naissance à 7 enfants. Elle a perdu l’un d’eux, décédé des suites de malnutrition aigüe sévère il y a quelques années. Sa petite dernière, Firmine, a 1 an et 9 mois. Firmine l’accompagne lors de séances de groupes de discussion sur les pratiques d’allaitement et d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant mises en place par Action contre la Faim dans la communauté de Kokoro depuis 2016.

Aujourd’hui, alors qu’une recrudescence des violences touche le pays, 2,2 millions de personnes ont besoin de soins de santé de base. Près de 50% de la population souffre de malnutrition chronique, et le taux de mortalité maternelle est le 3ème plus élevé du monde.

Les besoins humanitaires sont énormes, tandis que la progression des groupes armés, qui contrôlent à ce jour 12 des 16 provinces du pays dans le centre et le sud, limite considérablement la bonne délivrance de l’aide par les acteurs humanitaires.

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