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Au sein de cette communauté de Kokoro, marquée par les conflits et violences, un suivi et une prise en charge du psycho-traumatisme a été mis en place par Action contre la Faim en 2016.
Avec les enfants, souvent exposés au premier rang des violences, cinq séances sont organisées, au cours desquelles plusieurs exercices sont proposés : des moments de discussion, des dessins, de la relaxation, des mouvements d’expiration et d’inspiration, des chansons…
Ce jour-là, ils sont invités à dessiner ce qui leur fait peur.
« Ce sont très souvent les mêmes choses qui reviennent : ils décrivent les armes, les groupes armés, les maisons qui brûlent avec les enfants à l’intérieur… Ils dessinent ce dont ils ont été témoins. » explique Hervé, technicien de pratique de soins avec Action contre la Faim depuis 9 mois.
Parmi ces enfants, Emard, du haut de ses 14 ans, prend la parole pour expliquer son dessin et ses craintes : « J’ai dessiné ce qui me faisait peur… Les armes, les grenades, l’armée, les Nations Unies, le drapeau français, les militaires et les hélicoptères », raconte-t-il.
Auprès des adultes, des séances psychoéducatives sont également mises en place pour traiter les symptômes des stress post-traumatiques, conséquence des violences dont ils ont été témoins ou victimes.
Jacques, 62 ans, a été profondément affecté par les conflits de 2013 et craint un retour à ce niveau de violences. « Les Seleka ont pénétré le quartier, et ils tiraient sur tout ce qui bougeait. Nous nous sommes enfuis la nuit, pour ne pas qu’ils nous voient et nous tirent dessus. Ceux qui n’ont pas eu peur sont restés jusqu’au matin. » Au camp de M’poko, Jacques et sa famille ont dormi longtemps sans bâche, exposés au froid, à l’humidité et à la pluie. « Je me souviens que les bébés nés cette semaine-là sont morts de froid » ajoute-t-il.
Puis quand le camp de M’poko a été évacué, Jacques et les habitants sont revenus à Kokoro, en 2016.
« Je n’ai pas vraiment retrouvé de boulot. Je fais des petits jardins pour pouvoir manger. On avait passé des années à tout créer, ici à Kokoro. En une année, on a tout perdu ».
L’aide psychologique délivrée aide la communauté sur le plan psychologique, mais l’extrême précarité continue à affecter tous les habitants dans leur quotidien.
Aujourd’hui, alors qu’une recrudescence des violences touche le pays, 2,2 millions de personnes ont besoin de soins de santé de base. Près de 50% de la population souffre de malnutrition chronique, et le taux de mortalité maternelle est le 3ème plus élevé du monde.
Les besoins humanitaires sont énormes, tandis que la progression des groupes armés, qui contrôlent à ce jour 12 des 16 provinces du pays dans le centre et le sud, limite considérablement la bonne délivrance de l’aide par les acteurs humanitaires.
République centrafricaine
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