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À la Une
Au-delà des distribution de vivres, d’eau et kits de première nécessité déjà en cours, les équipes d’Action contre la Faim présentes dans la zone de Bogale- une des régions les plus affectées par le Cyclone Nargis– ont mené une rapide évaluation des besoins des populations sinistrés en début de semaine.
Les conclusions de leur enquête sont extrêmement inquiétantes tant pour la situation immédiate des survivants que pour le moyen terme.
Alors qu’ Action contre la Faim organise depuis une semaine des rotations de convois humanitaires vers les victimes du cyclone, nos équipes sont de plus en plus inquiètes face à l’ampleur des besoins, le faible nombre d’acteurs en présence pour mener des opérations d’aide humanitaire et la rapide détérioration de la situation. Le seul district de Bogale comprenait 400 000 habitants répartis dans 527 villages autour de la ville principale de Bogale (50 000 habitants). Dans cette zone, ACF est l’une des rares ONG internationales active.
En conclusion, les équipes d’ACF craignent l’émergence rapide d’une crise nutritionnelle, étant donné les difficultés auxquelles font face les acteurs humanitaires pour apporter une aide massive dans les zones sinistrées.
Face à cette situation humanitaire dramatique, la logistique reste une contrainte majeure, accentuée par le début de la mousson. Les derniers ponts qui tenaient encore ne sont désormais plus praticables. L’accès par la route n’est donc plus possible. Les équipes d’Action contre la Faim utilisent 2 bateaux pouvant accueillir chacun 20 et 25 tonnes de fret qui font des rotations entre Rangoon et Bogale. Ces bateaux permettent d’avoir un accès grandissant aux zones les plus isolées. Plusieurs dizaines de tonnes de riz, d’eau, de pastilles de purification et de kits de premières nécessité ont donc pu être distribuée s et continuent à l’être.
Ainsi l’explique, Richard Poncet, ingénieur hydraulicien d’ACF en Birmanie : « Nous voulons tout d`abord assurer une capacité de stockage d`eau de qualité au niveau du foyer. Mon premier souci concerne la qualité de l`eau. Les populations utilisant principalement les eaux de surface comme ressources en eau potable, le risque de transmission de maladie diarrhéique est un facteur important. La saison des pluies arrivant avec la mousson, cette eau fraîche doit être collectée. Nous distribuons des bâches plastiques faisant office de toits, et d`autres qui, pliées, permettent de constituer des réservoirs de collecte d`eau de pluie.
Mais il n`y a pas que l`eau, nos programmes sont très complémentaires : quelqu’un qui a faim ne se soucie pas de la qualité de l`eau qu`il boit, sa priorité est de trouver quelque chose à manger. Et quelqu’un qui est malade peut ne plus se soucier de rien : il doit manger une nourriture équilibrée, et boire une eau saine. Il faut donc que nous leur apportions toute notre aide en même temps, et au plus vite. »
Par ailleurs, après un premier avion chargé de 40 tonnes de matériel ACF affrété grâce au soutien de la Délégation à l’Action Humanitaire, un autre avion comprenant 12 tonnes de bâches, jerricans, kits de purifications d’eau a été affrété grâce au soutien de l’OFDA (Office of U.S. Foreign Disaster Assistance). Le fret de ces 2 avions a été déchargé avec succès à Rangoon et est en cours d’acheminement vers Bogale.
Action contre la Faim parvient donc à mener des opérations d’urgence dans la zone du Delta malgré de fortes contraintes. Mais cette aide demeure largement insuffisante à l’échelle des besoins des sinistrés.