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Dans les champs défraîchis par la sécheresse en Zambie, une vieille dame s’agenouille sur la terre, ses doigts parcourant le sol sec. Dans ses mains pleines de sagesse et abîmées par d’innombrables récoltes, elle tient une graine de haricot à œil noir. Elle sait à quel point cette graine unique est importante pour l’avenir.
Clare Sianga, 72 ans, est l’aînée de sa famille. Elle a grandi avec 12 frères et sœurs. Seules trois de ses sœurs sont encore en vie aujourd’hui.
Après le décès de ses autres frères et sœurs, Clare a ouvert les portes de sa maison à ses neveux et à ses nièces. En tout, elle et ses trois sœurs ont neuf enfants à charge.
L’année dernière a été particulièrement difficile pour Clare en raison de la sécheresse généralisée en Zambie. Cette crise liée au climat, déclarée catastrophe nationale en février, a détruit d’innombrables champs et menacé les moyens d’existence des agriculteurs.
« Nos cultures ont complètement séché. Il n’y avait plus rien à récolter », raconte Clare. « Pendant cette période, il y a eu de nombreux jours lors desquels nous n’avions rien à manger. »
Elle craint que ses récoltes ne soient pas suffisantes pour nourrir tous les enfants. « Le bilan a été très lourd », explique Clare. « Nous élevons les enfants ensemble. Nous voulons les éduquer à devenir des personnes dignes de confiance. »
Les quatre sœurs sont très proches. Au début de chaque saison agricole, qui s’étend de novembre à mars, elles se réunissent dans leur ferme familiale.
Au milieu de collines verdoyantes et vallonnées se trouve la vieille ferme où elles ont grandi. Clare, Amukusana, Silondiso et Wamui se réunissent ici depuis 25 ans pour cultiver du manioc, des arachides, du maïs et du riz.
La famille de Clare vit dans le district de Senanga, où 78 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, c’est-à-dire avec moins de 2 dollars par jour. Et les femmes sont celles qui souffrent le plus de cette crise. La Zambie est une société principalement patriarcale, et les coutumes locales empêchent souvent les femmes de se libérer de leurs rôles traditionnels. Beaucoup se marient jeunes et ont plusieurs enfants, et seulement 35 % des femmes ont accès à des services de planification familiale.
Les agricultrices comme Clare sont confrontées à encore plus de difficultés. En Zambie, des obstacles culturels et juridiques empêchent la plupart des femmes de posséder des terres. Ce manque d’accès aux terres rend la production de cultures et la récolte beaucoup plus difficiles pour les femmes. Les femmes ont également un accès limité à des ressources essentielles telles que les crédits, l’engrais, les graines et la formation agricole. En raison de ces inégalités très courantes, les femmes comme Clare peinent à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille.
La production agricole a été tout particulièrement difficile pour les agricultrices au cours de la dernière décennie. En Zambie, le changement climatique a entraîné des conditions météorologiques extrêmes qui ont exacerbé les inégalités. L’année dernière, les inondations ont provoqué une grave épidémie de choléra. Aujourd’hui, la sécheresse représente un énorme danger, et aucune pluie n’est en vue.
« Le changement climatique est un phénomène auquel nous ne pouvons pas vraiment échapper », déclare Temwani Ngoma, coordinateur agricole par intérim pour le district de Senanga. « Nous avons vécu des périodes de sécheresse et des inondations. Ces conditions météorologiques défavorables affectent considérablement la production de nos agriculteurs. C’est pour cela que nous les encourageons à planter des graines résistantes à la sécheresse. »
Alors que la faim causée par le changement climatique augmentait, Action contre la Faim a lancé un projet agricole axé sur des cultures résistantes à la sécheresse, comme les haricots à œil noir, connus en Zambie sous le nom de niébé. Nos équipes ont travaillé sans relâche pour fournir un soutien vital à Clare et à sa communauté.
« Les types de cultures que les agriculteurs produisaient risquaient de ne pas survivre dans des conditions difficiles », explique Mary Khozi, directrice nationale d’Action contre la Faim pour la Zambie. « Au début du projet en 2022, la communauté a choisi de tester cinq chaînes de valeur : le maïs, le sorgho, les arachides, le manioc et les haricots à œil noir. Sur ces cinq cultures, seuls les haricots à œil noir et le sorgho ont prospéré. Les autres ont subi les conséquences du manque de précipitations. »
Plus de 1 280 agriculteurs comme Clare se sont inscrits au projet de haricots à œil noir d’Action contre la Faim. Les équipes d’Action contre la Faim ont distribué des haricots à œil noir et de l’engrais et dispensé plusieurs formations sur les techniques agricoles intelligentes face au climat.
Le projet visait à autonomiser les agricultrices comme Clare et à éduquer les femmes sur l’égalité en agriculture. « Nous voulions que notre projet contribue à réduire les inégalités entre les genres. En Zambie, les agricultrices sont confrontées à des défis quotidiens », explique Khozi. « Lors des inscriptions, nous avons veillé à ce qu’autant d’hommes que de femmes puissent bénéficier du programme. »
Le projet cherchait à sensibiliser la population aux inégalités entre les genres. « C’est pour cela que les agricultrices sont désormais plus actives et impliquées que jamais », explique Khozi.
Les sœurs Sianga ont hérité d’un hectare de terre chacune de leur père. À sa mort, Clare vivait dans une zone urbaine et était malheureuse dans son mariage. Elle a alors décidé de retourner dans la maison de son enfance et de se lancer dans l’agriculture.
Alors que la sécheresse resserre son emprise sur Senanga, Clare et ses sœurs sont confrontées aux dures réalités du changement climatique. Elles labourent la terre et cultivent des haricots à œil noir dans l’espoir d’en tirer une récolte modeste qui leur permettra de se nourrir jusqu’à la fin de l’année.
« Au moins, avec les haricots à œil noir, nous avons toujours de quoi nourrir notre famille », explique Clare. « Nous les mangeons en tant qu’accompagnement et en faisons des biscuits et d’autres collations nutritives. Si la récolte est bonne, nous pourrons vendre nos produits au marché. Cet argent nous permettra ensuite d’acheter d’autres aliments plus variés et plus nutritifs. »
Pour le moment, Clare prie pour que cette récolte leur permette de surmonter l’année difficile qui s’annonce. « Nous sommes très reconnaissantes envers Action contre la Faim pour son soutien », déclare-t-elle.
Malgré les difficultés, les sœurs Sianga trouvent chaque jour des raisons de se réjouir. Elles dansent et elles chantent, leurs voix s’unissant harmonieusement et chacun des pas de leur danse rythmée transformant leurs épreuves quotidiennes en célébration de la vie.
Le soleil se couche sur Senanga, où Clare et ses sœurs incarnent l’esprit indomptable des agricultrices du monde entier. Armées de leur détermination inébranlable, elles déjouent tous les pronostics. Elles travaillent leurs terres, non seulement pour elles-mêmes, mais aussi pour les futures générations de femmes qui rêvent d’un avenir meilleur.
Le programme de résilience au changement climatique d’Action contre la Faim en Zambie a été conçu pour atténuer l’impact du changement climatique et y faire face au cours des dix prochaines années. Dans la province de l’Ouest, Action contre la Faim est en train de construire un réseau intelligent face au climat qui aidera les agriculteurs à produire des cultures résistantes à la sécheresse, comme le niébé.
Nos équipes travaillent aux côtés des membres de la communauté pour renforcer les systèmes d’irrigation, faciliter la plantation et la récolte et sensibiliser la population à la gestion des ressources, à la conservation des aliments, au stockage de l’eau, etc. Le personnel s’efforcera également de renforcer l’économie locale et de connecter les agriculteurs à des réseaux financiers plus larges.
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