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La prise en compte de la santé mentale dans l’Extrême Nord du Cameroun

La formation et la supervision des agents de santé sur le protocole mhGAP, vise à améliorer l’accès des patients aux services de santé mentale. Ainsi, quelques agents de santé issus des formations sanitaires sont formés à la prise en charge et au référencement des cas simples et courants des problèmes de santé mentale diagnostiqués dans leurs structures de santé.

 

Une infirmière nous fait un retour d’expérience

 

Je m’appelle BB et je suis infirmière dans un centre de santé. J’aimerais partager mon expérience auprès de la jeune patiente Y, une rencontre qui illustre l’importance de prendre en compte la santé mentale dans le parcours de soin.

Y est une femme allaitante mariée et âgée de 34 ans, elle vie dans le village de Sava avec son mari et leurs cinq enfants. Elle s’est présentée dans une formation sanitaire en juillet, accompagnée d’un de ses enfants, en raison de divers problèmes de santé. Lors de la consultation, elle évoque des symptômes tels que la fatigue générale, des palpitations, des troubles du sommeil et un sentiment d’évitement.

En examinant ses antécédents, il apparaît que Y avait consulté au centre de santé une semaine auparavant pour des problèmes similaires. Cela m’a conduit à approfondir l’exploration des causes de ses symptômes, en me concentrant également sur l’aspect psychologique. Après lui avoir assuré que notre échange resterait confidentiel et en instaurant un climat de confiance, Y a commencé à partager l’origine de ses problèmes.

Elle raconte : « C’est lorsque j’ai été témoin d’un accident en rentrant de Mora, où un jeune homme est décédé sur place, que j’ai commencé à ressentir ces différents problèmes. Plusieurs jours après, cela revient sans cesse, comme si c’était arrivé hier. Je n’arrive plus à dormir comme je le souhaite, je me réveille souvent brusquement la nuit, et durant la journée, j’ai des douleurs dans tout le corps, ce qui m’empêche de travailler. J’ai même peur de monter sur la moto. »

Après avoir écouté activement Y, je lui explique que ses symptômes sont des réactions normales pour quelqu’un ayant vécu un choc traumatique, et qu’ils devraient s’atténuer avec le temps. Je lui ai proposé un accompagnement psychosocial pour l’aider à réduire ses symptômes et améliorer sa santé mentale.

Avec son accord, nous avons établi un suivi bimensuel. Lors de nos premières séances, nous nous sommes concentrés sur l’hygiène du sommeil, en établissant une routine régulière et en évitant les excitants comme le café, l’alcool et les boissons gazeuses, qui peuvent perturber le sommeil et favoriser l’insomnie. À la fin de chaque séance, j’enseigne à Y un exercice de relaxation basé sur la cohérence cardiaque, afin de faciliter son endormissement.

Dès la deuxième séance, Y exprime sa satisfaction et l’amélioration de son état, soulignant : « Ça va mieux depuis le jour où j’étais ici. Je ne me réveille plus aussi brusquement qu’avant. J’ai espoir que les choses vont changer et que je me sentirai beaucoup mieux. » Nous continuons à travailler sur le renforcement de son soutien social, en l’encourageant à reprendre ses tâches familiales et ménagères, qui lui apportaient fierté, ainsi que ses activités au sein de la communauté.

Lors de notre troisième rencontre, qui marque la fin de son suivi, Y témoigne de sa satisfaction quant aux progrès réalisés. Elle déclare : « C’est une grande chance pour moi de venir ici parler de mes problèmes. J’ai beaucoup appris, et cela m’aidera dans ma vie. Je te remercie grandement pour ton aide, et que Dieu te bénisse davantage. »

Ce retour positif souligne l’impact significatif d’un soutien approprié et d’une approche psychosociale sur la réhabilitation des personnes ayant vécu des expériences traumatisantes. L’engagement de Y à améliorer sa santé est un exemple inspirant de résilience et de courage.

 

Le projet Confluences au Cameroun

 

L’extrême nord du Cameroun est une région confrontée à de multiples adversités, qu’elles soient d’ordre naturel, humain ou sanitaire, telles que la sécheresse, les inondations et les conflits. Ces phénomènes entraînent des conséquences graves, notamment la famine, le déplacement des populations et l’augmentation des maladies. Face à ces défis pressants, une réaction rapide est essentielle, et c’est dans ce contexte que le projet Confluences a été lancé. Ce projet de la convention de partenariat pluriannuel (CPP) est mis en œuvre par Action contre la Faim, avec le soutien financier de l’Agence Française de Développement (AFD), dans le district de santé de Tokombéré.

Dans le cadre de ce projet, diverses activités en santé mentale sont déployées dans plusieurs formations sanitaires, notamment à Seradoumda, Warba, Mayo-Ouldemé, Tokombéré 2, Mokio et Makalingai.

C’est lors d’une consultation dans la formation sanitaire de Seradoumda que l’infirmière BB rencontre Y, une jeune femme originaire du village de Sava. Cette rencontre illustre l’engagement du projet Confluences à répondre aux besoins de santé mentale des populations vulnérables de la région, en offrant un soutien essentiel dans un contexte de crise.

 

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