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À la Une
Action contre la Faim se félicite du Rapport sur la nutrition mondiale 2018 et de son insistance sur le besoin urgent qu’il y a à s’engager plus profondément en matière de nutrition. Comme l’illustre ce rapport, les gouvernements ont encore un long chemin à parcourir pour atteindre les objectifs établis par l’Organisation mondiale de la Santé, par Nutrition for Growth, par la Décennie d’action des Nations Unies pour la nutrition, et par d’autres.
Le Rapport sur la nutrition mondiale (RNM) montre que, sous différentes formes, la nutrition pose problème dans tous les pays du monde. Des tendances négatives alarmantes risquent actuellement de détruire les progrès accomplis par le passé et seule une action d’envergure internationale peut lutter contre ce renversement de tendance. On a trop longtemps abordé la nutrition selon un principe de vases non communicants. On sait désormais qu’elle doit l’être selon une approche holistique, qui doit inclure l’accès à des soins de santé gratuits, pour garantir à tous le droit à la nutrition.
Ce tableau plutôt sombre ne doit pas être une fatalité. Nous disposons aujourd’hui, plus que jamais, des outils, des données et des connaissances nécessaires pour en finir avec la malnutrition. Nous avons aussi des preuves solides des améliorations obtenues grâce aux investissements effectués en nutrition, notamment chez les adolescentes et les jeunes femmes. Cette constatation doit guider l’action globale. Si l’on ne reprend pas maintenant les choses en main, ce dynamisme risque de s’essouffler face aux problèmes de nutrition émergents, liés au changement climatique et aux conflits prolongés.
Action contre la Faim se fait l’écho de l’appel adressé par le rapport aux donateurs pour augmenter l’aide officielle au développement consacrée à la nutrition afin de répondre aux besoins existants et d’aider les gouvernements et les agences à tenir leurs engagements. L’engagement actuel de financement destiné à la nutrition, qui n’est que d’un demi pour cent, est loin d’être à la hauteur des besoins. Les efforts visant à améliorer le suivi des contributions des donateurs en matière de nutrition au moyen d’un nouveau marqueur (SUN-ACF) qui sera adopté dans le monde entier en 2020 et favoriseront une plus grande responsabilisation de la part des donateurs.
Le RNM estime que les mécanismes innovants et les investissements des entreprises sont nécessaires pour compléter le financement public de la nutrition. Toutefois, Action contre la Faim considère que la volonté politique et l’établissement de priorités en matière de nutrition dans les budgets nationaux sont les mesures les plus décisives et les plus proactives à prendre. On ne peut combattre la malnutrition qu’au moyen de la santé publique et de politiques spécifiques sensibles à la nutrition et susceptibles d’assurer l’accès à un régime alimentaire sain et de garantir que la nutrition soit un droit de tous les citoyens. Le secteur privé peut se mobiliser pour contribuer à ces objectifs, mais il ne peut pas en assumer la responsabilité et il ne possède pas de mandat de défense du droit d’accès à la nutrition de ses citoyens.
Le RNM offre de nouvelles données et de nouvelles perspectives issues des succès remportés dans plusieurs pays ayant inclus la nutrition dans leurs budgets infranationaux : les pourcentages alloués par ces derniers sont plus élevés que dans les budgets nationaux. Les budgets décentralisés semblent donc être une approche plus efficace. Ils permettent d’augmenter l’accès aux services de santé et à la nutrition et de fournir une assistance de proximité aux gens qui en ont le plus besoin.
Toutefois, malgré les progrès accomplis dans la collecte de données, on observe encore d’importantes lacunes d’information dans le rapport. Il y a notamment une absence de données sur les carences en micronutriments, sur le faible poids à la naissance et sur d’autres sous-groupes d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère, comme les enfants de moins de six mois et les enfants atteints de kwashiorkor.
Nous saluons que le rapport souligne que les régimes alimentaires inadéquats sont l’un des principaux moteurs de la malnutrition et nous nous réjouissons que les solutions proposées ne se limitent pas à quelques solutions miracles, mais proposent divers moyens allant de la promotion d’un large éventail d’aliments contribuant à une alimentation saine, à la réduction des aliments ultra-transformés, riches en lipides, en glucides et en sel.
Aborder les causes profondes de la malnutrition est une étape importante et nous encourageons le RNM à analyser, par-delà les demandes individuelles et les modèles de consommation, les modèles de production agricole sains et les chaînes de valeurs agricoles saines. Les petits paysans, pêcheurs et bergers – qui peuvent tous jouer un rôle important dans la lutte contre les causes profondes de la malnutrition — forment 55 % des personnes qui souffrent de la faim. Face à des défis tels que le changement climatique, il faut changer de modèle. Nous devons reconnaître combien il est important de soutenir les producteurs de denrées alimentaires : ils sont susceptibles de contribuer à l’obtention d’environnements plus salutaires et d’une alimentation plus diverse, plus saine et plus durable.
Nous sommes à la croisée des chemins. Le Rapport sur la nutrition mondiale de cette année ne laisse pas la place au doute : le temps est venu pour les décideurs d’agir contre les niveaux inacceptables de malnutrition dans le monde entier.
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