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Le 8 juillet dernier, de nouvelles frappes russes ciblant notamment un hôpital pédiatrique et une maternité à Kyiv faisaient des dizaines de morts et de blessés, dont plusieurs enfants.
Depuis le début de l’invasion à grande échelle, la guerre fait payer un lourd tribut aux enfants ukrainiens. Au total, plus de la moitié des enfants ukrainiens auraient été déplacés et 2200 enfants tués ou blessés depuis février 2022¹. La recrudescence des hostilités, en particulier dans l’est du pays, met en péril la vie et la santé mentale des enfants.
Les déplacements, la perte d’êtres chers, une situation économique précaire, les bombardements aériens incessants et les perturbations des systèmes d’éducation et de santé ont eu des effets dévastateurs sur le développement cognitif et la santé mentale des enfants ukrainiens. D’après une enquête menée par l’UNICEF, la moitié des jeunes âgés de 13 à 15 ans souffrent de troubles du sommeil et les trois-quarts des enfants et des jeunes âgés de 14 à 34 ans ont déclaré avoir besoin d’un soutien émotionnel ou psychologique².
« Chaque alarme aérienne ne fait qu’aggraver l’anxiété des enfants et accentue la perte d’apprentissage. Par ailleurs, 40% des enfants ukrainiens n’ont plus accès à une éducation formelle du fait du contexte sécuritaire ou de la destruction des infrastructures éducatives. En outre, l’éducation en ligne est régulièrement perturbée par les coupures d’électricité provoquées par les bombardements. Les traumatismes provoqués par la guerre auront des répercussions profondes et à long terme », explique Yuliia Dikalova, responsable adjointe des programmes de santé mentale et soutien psychosocial d’Action contre la Faim à Kharkiv.
Depuis le mois de mai, suite à la recrudescence des hostilités, 1513 enfants ont bénéficié du suivi psychologique et psychosocial d’Action contre la Faim et de ses partenaires ukrainiens, dont 189 enfants dans la région de Kharkiv, 292 dans la région de Soumy, 635 enfants dans la région de Dnipro, à l’est du pays, et 306 enfants dans la région de Mykolaiv, au sud-ouest.
Assis entre ours en peluche et ballons roses en forme de cœur, une dizaine d’enfants et adolescents assistent chaque semaine aux séances de soutien psychologique et psychosocial animées par Marina Nechaieva, psychologue d’Action contre la Faim dans la région de Kharkiv. En réponse à l’intensification des hostilités dans la région, elle a mené à bien un protocole de détresse qui a pour objectif de faire de la psychoéducation afin de normaliser les réactions face à un évènement traumatisant et de stabiliser l’état émotionnel des enfants.
« Ces enfants sont souvent originaires de la région du Donbass ou de zones proches de la ligne de front. Cela signifie qu’ils sont partis sous les bombardements, après avoir été blessés ou bien après avoir perdu un proche. Beaucoup présentent des signes d’anxiété et de dépression. Chaque séance intègre des dessins ou des jeux et des techniques pour les apaiser », explique Marina Nechaieva. « Je m’évertue à créer une relation de confiance avec les enfants et je les invite à réfléchir sur leur vie d’avant, sur leurs peurs, sur les changements auxquels ils ont été confrontés, mais aussi à se projeter vers l’avenir. »
Anastasia, âgée de 16 ans, a participé aux séances de soutien psychologique et psychosocial d’Action contre la Faim dans un centre de réhabilitation pour enfants de la ville de Kharkiv. Originaire de la ville de Louhansk, où les combats font rage, Anastasia est arrivée à Kharkiv dès les premiers mois de l’invasion à grande échelle. Là, elle a dû s’adapter à un environnement nouveau.
« Le soutien d’Action contre la Faim m’a été très utile. Dans le groupe, je pouvais dire non et expliquer ce que je voulais. J’ai rencontré quelques difficultés lorsque j’étais un peu bouleversée et que je ne voulais pas répondre mais, après la discussion, je me suis sentie mieux et il m’a été plus facile de partager ce que je ressentais. Mon estime de soi s’est améliorée grâce à ces séances », témoigne Anastasia.
Un long chemin reste à parcourir mais les équipes de santé mentale et de soutien psychosocial (SMSP) ont constaté une amélioration de l’état psychique d’Anastasia. Elle se montre désormais plus intéressée et elle partage activement son expérience et ses opinions. Malgré la guerre qui perdure et ternit les perspectives d’avenir, Anastasia se surprend même à penser au futur. « Je veux obtenir mon diplôme universitaire et devenir étudiante à l’académie de police », confie-t-elle en souriant.
Action contre la Faim appelle les parties à respecter les civils et les sites civils comme les écoles, les centres de santé, les immeubles résidentiels et d’autres infrastructures essentielles, et à se conformer au droit international humanitaire. Plus le conflit persiste et plus il pèse sur la situation des enfants ukrainiens. Pour faire face à l’augmentation des besoins, notamment en santé mentale et soutien psychosocial, il est essentiel de maintenir les financements des programmes dans la durée.
Suite à une nouvelle offensive des forces russes, le 10 mai dernier, les attaques aériennes et des combats de haute intensité se déroulent dans la partie orientale de l’Ukraine. De nombreuses personnes résidant dans les zones frontalières avec la Russie se sont déplacées du fait des hostilités pour atteindre la ville de Kharkiv, seconde plus grande ville d’Ukraine, où les frappes diurnes se multiplient sur des zones densément peuplées.
Pour répondre à l’augmentation des besoins humanitaires dans la région de Kharkiv, Action contre la Faim, en collaboration avec des partenaires humanitaires, mène les actions suivantes :
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