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DSCF1928-min © Christian Nzengue pour Action contre la Faim

À la Une

Santé mentale

Former les psychologues de demain

La représentation de la santé mentale et de la filière psychologie reste un défi en République Centrafricaine. « Mes sœurs m’appellent Docteur des fous. Mais je leur dis non les psychologues c’est aussi pour des gens normaux, comme vous, pour alléger leur souffrance. » tempête Florida en secouant ses longues tresses roses. Avec Dieumerci, Landry et Patrick, l’étudiante fait partie des futurs psychologues bénéficiant du stage de 3 mois au sein d’Action contre la Faim. Depuis 2020, à travers un accord de collaboration opérationnel signé entre Action contre la Faim et le Département de psychologie de l’Université de Bangui, en moyenne 12 stagiaires sont accueillis par an.

 

 

Pour Florida, un cas de détresse dans son entourage a motivé sa vocation. Mais rien n’aurait été possible sans le soutien de sa mère face aux réticences familiales. « C’est ma mère qui m’a encouragée, elle dit souvent il faut suivre tes rêves dans la vie. C’est en train de se réaliser. »

Entre pratique dans les centres de santé soutenus par Action contre la Faim et formation théorique, le stage confronte les étudiants à la réalité professionnelle selon Valdès, responsable du département Santé Mentale, Soutien Psychosocial. « Partout où il y a des humains, il y a besoin de psychologues, et dans le cadre de la malnutrition la santé mentale du parent, de l’enfant et les liens entre les deux peuvent être affectés. » rappelle-t-il en les invitant tout au long de leur stage à avoir un regard du psychologue. A eux d’observer et interpréter les interactions visuelles, émotionnelles, verbales, et physiques entre enfants et parents et identifier les signes de détresse psychologique chez les deux. Aussi, ajoute-t-il « il est important de toujours faire un lien entre ces observations terrain et les références théoriques en psychologique comme les travaux sur l’attachement chez l’enfant ».

 

 

Ce matin-là, Florida s’est rendue au Centre Hospitalier Universitaire Pédiatrique de Bangui où les enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë sévère avec complications médicales sont pris en charge 24/24. Lors de la visite matinale, elle observe les patients et leurs accompagnants avant de les inviter dans la salle de jeux où se déroulent les activités en soutien psychosocial et support psychologique.

DSCF1927-min © Christian Nzengue pour Action contre la Faim
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Sur de grandes nattes multicolores jonchées de jouets colorés, les enfants et leurs mères s’installent en cercle. A tour de rôle, chacun se présente en chantant. Il s’agit d’un atelier de sortie ; les enfants sont sur la voie de la guérison et pourront bientôt rentrer chez eux. Des conseils sont donnés sur le suivi du traitement en ambulatoire, sur les bonnes pratiques quant à l’hygiène et la nutrition. Les échanges fusent et les inquiétudes sont partagées, comprises, apaisées.

La confrontation à la souffrance de l’autre peut être source d’angoisse pour les psychologues. Cependant il est important de toujours garder une posture empathique tout au long de la prise en soins. « C’est un privilège pour moi d’être au chevet de ces patients parce qu’on dit souvent en psychologie, il faut d’abord avoir l’empathie. Ça fait souvent mal, il y a certaines mamans qui sont dans un état de détresse au niveau du service de pédiatrie. » souligne Florida. A la fin, chacun se lève.

Debout, les bras relâchés, les corps se tournent dans de lentes rotations de buste, les pieds nus fermement ancrés au sol. Puis les mains se lèvent, se frictionnent avant d’éclater en applaudissements où se mêlent les rires. La séance est levée.

Dans un pays où une succession de crises violentes depuis plusieurs décennies a touché toutes les couches de la population, les besoins en santé mentale sont prépondérants et les moyens financiers et en personnel qualifié sont restreints. Loin de se cantonner à l’impact individuel, la santé mentale a des répercussions tant sur les liens interpersonnels que sur la société dans son ensemble.

Action contre la Faim mène des actions en santé mentale et pratiques de soins depuis 2008. Le partenariat avec le département de psychologie de l’Université de Bangui permet de former les professionnels de demain et de leur offrir un accès à la pratique et notre expertise.

 

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