Faire un don

Votre navigateur internet n'est pas à jour.

Si vous souhaitez visionnez correctement le site d'Action contre la Faim, mettez à jour votre navigateur.
Trouvez la liste des dernières versions des navigateurs pris en charge ci-dessous.

armenie camp de réfugiés © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

À la Une

Arménie

« Quel avenir avons-nous ? » : les histoires de réfugiés en Arménie

Selon une estimation récente de l’Organisation mondiale de la Santé, près de 22 500 réfugiés en Arménie souffriront de problèmes de santé mentale à la suite du conflit récent dans le Haut-Karabagh. En septembre, le conflit qui dure depuis plusieurs décennies en Arménie et en Azerbaïdjan s’est intensifié, obligeant plus de 100 000 personnes à fuir leur domicile. De nombreuses familles ont été contraintes d’entreprendre un dangereux voyage, et lorsqu’elles sont arrivées en Arménie, elles n’avaient ni nourriture, ni eau, ni abri.

« À leur arrivée, ces réfugiés n’avaient rien », déclare Marcella Maxfield, directrice régionale d’Action contre la Faim au Caucase du Sud. « Face à un avenir incertain, ils ont désespérément besoin d’une aide d’urgence, non seulement pour répondre à des besoins de base tels que l’eau et la nourriture, mais aussi pour pouvoir se payer des produits et services de première nécessité tels que des draps, des médicaments, des soins de santé mentale et un soutien psychosocial. »

Avant ces violences soudaines, de nombreux Arméniens vivaient dans la petite enclave autonome, ou « oblast », du Haut-Karabagh. Cette région est le foyer d’environ 120 000 personnes depuis plusieurs décennies. Mais lorsque l’Azerbaïdjan a lancé une offensive soudaine fin septembre, presque tous les Arméniens ont dû la fuir. L’offensive militaire a été précédée d’un blocus de neuf mois au cours duquel la plupart des familles du Haut-Karabagh ont été confrontées à la faim, à des pannes de courant et à une peur constante.

Après près de 30 ans de tentative d’indépendance, les autorités de facto du Haut-Karabagh ont accepté de dissoudre leur gouvernement et leurs forces armées à la suite de l’attaque.

La majeure partie de la population a été contrainte de quitter son domicile et de s’installer dans la province frontalière arménienne de Syunik, notamment dans la ville de Goris. Le voyage a été long et fatigant. La seule voie de sortie du Haut-Karabagh était une route de montagne sinueuse. De nombreuses personnes étaient déjà faibles en raison du blocus de neuf mois, au cours duquel la plupart des familles ne recevaient que de très petites rations alimentaires. Leur départ massif et forcé n’a fait qu’exacerber les maladies et la sous-nutrition.

Après trois jours de route avec très peu de nourriture et d’eau pour certaines, et des heures et des heures de marche pour d’autres, beaucoup étaient sous-alimentées ou sont tombées malades. Les plus vulnérables et certaines personnes âgées n’ont pas survécu.

armenie refuge © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim Armine nous montre une photo de l’appartement où elle et sa famille vivaient à Stepanakert, dans le Haut-Karabagh, sur son téléphone

Aujourd’hui, de nombreux réfugiés se sont dispersés dans des grandes villes comme Erevan, Kotayk et Ararat. L’Arménie est confrontée à une grave crise de réfugiés, 1 personne sur 30 dans le pays étant réfugiée. Plus de la moitié sont des femmes et des filles, près d’un tiers sont des enfants et près d’un cinquième sont des personnes âgées. Leur vie tout entière leur a été arrachée. Dans les semaines à venir, ces réfugiés vont devoir repartir de zéro en trouvant un logement, un travail et des affaires, étant donné qu’à leur arrivée, la plupart n’avaient presque rien.

Le conflit a également déclenché une crise de santé mentale. Malgré tout, ils font preuve de beaucoup de force et de résilience, et ils ne perdent pas espoir. Voici leurs histoires.

 

Anoush, 38 ans

 

Quand Anoush a été contrainte de fuir son domicile le 26 septembre, elle n’a eu le temps d’emporter avec elle que trois choses : ses derniers oignons et pommes de terre et quelques manteaux d’hiver. Elle est partie avec son mari et son fils et a voyagé pendant deux jours avant d’arriver à Goris. Ils n’avaient rien à manger. Désespérés, ils ont été contraints de demander de l’eau aux voitures qui passaient pour survivre à ce long voyage.

Arménie jouets © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Chaque fois qu’elle se sentait stressée, Anoush fabriquait des jouets pour ses enfants. Aujourd’hui, elle n’a plus accès aux matériaux dont elle a besoin pour le faire.

Arménie réfugiés © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Anoush, une réfugiée du Haut-Karabagh âgée de 38 ans, vit désormais à Goris, en Arménie.

armenie provision © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Quand Anoush a fui son domicile du Haut-Karabagh, elle n’a eu le temps d’emporter avec elle que quelques vêtements d’hiver, des oignons et son dernier sac de pommes de terre, photographié ici. Elle est arrivée en Arménie avec sa famille le 28 septembre.

Arménie nourriture © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Avant, Anoush aimait faire des gâteaux, mais dans son appartement de Goris, elle n’a plus envie de rien.

1/4

Avant l’offensive, Anoush et sa famille ont enduré un blocus de neuf mois au cours duquel ils n’avaient accès qu’à très peu de nourriture. Ils n’ont mangé que des pâtes et du riz pendant plusieurs mois et ont désespérément essayé de stocker autant de médicaments que possible pour soigner les allergies de leur fils. En mai, Anoush n’avait plus de farine et a dû utiliser un mélange de différentes céréales pour faire du pain. Elle et ses voisins ont commencé à faire du pain dans une cheminée extérieure commune car il n’y avait pas d’électricité. Pour allumer le feu, elle devait aller ramasser du bois dans la forêt, parce qu’il n’y avait pas non plus de combustible.

Pendant les rares mois où les écoles étaient ouvertes, le fils d’Anoush devait faire ses devoirs pendant la journée. Le soir, il n’y avait que la lueur des bougies, ce qui le rendait encore plus anxieux.

Anoush est psychologue de formation et, dans le Haut-Karabagh, elle a travaillé dans une université et une maison de retraite.

« Lorsque le blocus a commencé, mes patients ne pensaient plus qu’à cela. C’était le chaos. Les gens ont oublié les raisons pour lesquelles ils allaient chez le psychologue. Le blocus était dans tous les esprits », raconte-t-elle.

"« Avant le blocus, j’encourageais mes patients à croire en un avenir meilleur. Lorsque le blocus a commencé, je ne pouvais plus le faire. Quel avenir avions-nous ? »"
Anoush
, Psychologue

C’est la troisième fois qu’Anoush est déplacée. En 2020, sa maison du Haut-Karabagh a été détruite pendant le conflit. Elle et sa famille l’avaient remise en état, mais « maintenant, nous ne pouvons plus rien reconstruire ».

Anoush vit désormais dans un petit appartement à Goris. Elle est toujours en mode survie. Avant, elle adorait fabriquer des jouets et faire des gâteaux, mais aujourd’hui, elle n’a plus envie de rien. Chaque nuit, son fils dort avec elle.

« Mon fils est traumatisé par les bombardements », explique-t-elle. « Il ne veut pas dormir seul. »

 

Nora, 26 ans

 

Nora a fui le conflit le 25 septembre avec toute sa famille : sa grand-mère, sa mère, son père, son mari, ses sœurs, son frère, sa tante, sa nièce et son cousin, qui venait tout juste de naître. Ils sont arrivés à Goris trois jours plus tard. Pendant les deux derniers jours de leur voyage, ils n’avaient plus rien à manger. Ils ont été contraints de boire l’eau des lacs et des rivières des montagnes environnantes. Nora nous a raconté que tout au long de leur voyage, aucun d’entre eux n’arrivait à dormir ne serait-ce qu’une heure.

armenie rationnement © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

La sœur cadette de Nora nous montre une photo du dernier repas de la famille dans le Haut-Karabagh.

armenie réfugié © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Nora, une réfugiée de 26 ans, vit désormais à Parakar, en Arménie, avec sa famille. Elle a été contrainte de fuir le Haut-Karabagh le 25 septembre.

armenie pénurié © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

La sœur cadette de Nora nous montre une photo qu’elle a prise pendant le blocus. La pénurie de carburant obligeait la famille à se rendre à cheval aux centres de santé les plus proches, qui pouvaient se trouver à des kilomètres.

armenie provision. © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Lorsqu’elle a fui le Haut-Karabagh, la famille de Nora n’a eu le temps d’emporter avec elle qu’une miche de pain et quelques médicaments. Mais le voyage a été plus long que prévu et ces provisions n’ont pas suffi. La famille n’a pas mangé pendant deux jours.

arménie nourriture © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

La famille de Nora n’a accès qu’à un petit réchaud à gaz pour faire à manger.

1/5

Pendant le blocus, Nora était enceinte, mais elle a fait une fausse couche en raison du stress et de la sous-nutrition. L’accès aux services de santé était limité, et il fallait à Nora plus d’une heure et demie pour se rendre au travail à pied. Sa famille dépendait principalement des pommes de terre qu’elle cultivait elle-même.

Nora vit désormais avec l’un des membres de sa famille dans une ville appelée Parakar, en Arménie. Dans son appartement, il n’y a ni électricité, ni gaz, ni eau. Il ne leur reste que quelques économies pour pouvoir s’acheter à manger.

Nora s’inquiète pour son petit frère de sept ans, qui a déjà beaucoup souffert pour son âge.

« Il a besoin d’un soutien psychologique. Il n’arrive pas dormir parce qu’il entend encore les bombardements. »

Nora n’a qu’un souhait : rentrer chez elle. « Je veux rentrer dans le Haut-Karabagh », déclare-t-elle.

 

Armine et Sasun, 44 ans

 

Armine et Sasun se soutiennent mutuellement depuis plus de deux décennies. L’un sans l’autre et sans l’aide de leurs amis, ils auraient eu à surmonter ces défis et ce conflit tout seuls, ce qui aurait été beaucoup plus dur.

Le couple s’est rencontré très jeune. Lorsqu’ils étaient petits, ils étaient voisins et allaient à la même école. Ils sont ensemble depuis 23 ans et ont un fils et une fille. Armine et Sasun ont surmonté de nombreuses étapes ensemble.

En 2009, Armine et Sasun ont rencontré une femme soldat par hasard en Arménie. Cette femme soldat, qui préfère rester anonyme, s’est immédiatement rapprochée d’Armine et de Sasun, et tous les trois sont devenus de très bons amis. Ils sont restés en contact pendant plusieurs années et, en 2020, lorsque le premier conflit a éclaté, Armine et Sasun se sont réfugiés chez elle à Goris. Le frère d’Armine a été tué pendant la guerre, et la femme soldat a offert à la famille un endroit sûr où se loger et faire son deuil.

La femme soldat a de nouveau fait preuve d’hospitalité et de bienveillance en septembre 2023, quand Armine et Sasun ont fui le Haut-Karabagh. Armine est très reconnaissante envers leur amie soldat, qui a hébergé quatre familles depuis septembre. Lorsque le conflit a éclaté, la femme soldat a ouvert ses portes à 17 personnes. Aujourd’hui, il n’en reste plus que quatre : Armine, Sasun et leurs enfants.

 

SOUTENEZ NOTRE INTERVENTION EN ARMÉNIE

 

En Arménie, la crise des réfugiés a exacerbé la pauvreté et l’insécurité alimentaire dans tout le pays. La sous-nutrition continue de sévir. Nos équipes fournissent une aide d’urgence aux réfugiés comme Armine et Sasun ainsi qu’aux familles qui les hébergent.

Plusieurs mois avant le conflit, Armine et Sasun vivaient déjà de maigres rations alimentaires en raison du blocus. Bien qu’ils aient reçu des coupons pour s’acheter de la nourriture, les quantités étaient très justes : trois kilos de légumes, deux kilos de fruits, deux kilos de pommes de terre et un peu de pain. Armine et Sasun devaient faire en sorte que cela suffise à toute leur famille. De plus, ils n’avaient que deux semaines pour utiliser les coupons. Passé ce délai, ils expiraient, et ils ne savaient pas quand les prochains seraient distribués. Et tout cela leur coûtait très cher : même avec les coupons, ils devaient payer la nourriture eux-mêmes. Un chou pouvait coûter plus de 16 dollars.

Tout comme leur amie soldat l’avait fait pour eux, Armine et Sasun ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour venir en aide à leurs voisins. « Nous faisions du troc. Les gens s’entraidaient autant que possible », explique Sasun.

Armine acquiesce, en ajoutant qu’un jour, son fils a fait la queue jusqu’à 5 heures du matin pour acheter du pain. Mais sur le chemin du retour, il a donné le pain à une personne handicapée dans le besoin.

« Nous prenions soin les uns des autres. Il aurait été impossible de survivre autrement. »

"Nous prenions soin les uns des autres. Il aurait été impossible de survivre autrement"
Armine et Sasun
, Habitants
arménie ticket de rationnement © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Sasun tient dans sa main le ticket de rationnement qui leur a été remis dans le Haut-Karabagh. Ce ticket permettait à la famille d’acheter 2 kilos de fruits entre le 23 février et le 7 mars.

Armine et Sasun ont été contraints de fuir le Haut-Karabagh soudainement le 26 septembre. Leur appartement a été entièrement détruit par la guerre. Ils ont passé deux jours sur la route et n’avaient qu’une seule miche de pain à partager. À leur arrivée en Arménie, leur amie soldat les a accueillis à bras ouverts.

« Ce sont mes amis. Je n’allais pas leur fermer la porte au nez », déclare-t-elle. « Même avant la guerre, pendant le blocus, nous avons tout fait pour garder contact. J’ai tout fait pour les aider. »

La femme soldat explique qu’être entourée la rend heureuse. « Ma porte a toujours été ouverte », déclare-t-elle. « Il faut toujours avoir le cœur et la porte ouverts. Ma maison est le reflet de mon âme. Si elle vide, mon âme l’est aussi. Pour nous, ce n’est pas l’argent qui compte, mais l’hospitalité. Nous nous soutenons mutuellement. »

 

Narine, 46 ans

 

Narine a déjà été déplacée à deux reprises. La première fois, c’était en 2020, lorsque toute sa famille est partie vivre à Erevan, la capitale de l’Arménie. La famille a dormi à l’hôtel pendant 44 jours. Lorsque son fils a rejoint l’armée pour aller combattre à la frontière, Narine a traversé une grave crise de santé mentale. « Mentalement, je n’allais pas bien du tout », nous raconte-t-elle. « J’étais déprimée. »

Arménie feu © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Pendant le blocus, il n’y avait pas d’électricité. La famille de Narine a dû recourir à d’autres méthodes pour préparer le café.

arménie habitante © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Narine, une réfugiée âgée de 46 ans, vit désormais à Goris, en Arménie.

Arménie village © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

L’une des filles de Narine nous montre le village où sa famille vivait dans le Haut-Karabagh

Arménie agriculture © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Dans le Haut-Karabagh, la famille de Narine cultivait et récoltait ses propres légumes.

Arménie feu © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim
1/5

Un mois et demi plus tard, Narine est rentrée dans le Haut-Karabagh. Elle n’a connu qu’une courte période de paix avant que sa vie ne soit à nouveau bouleversée. Pendant le blocus, il n’y avait ni transports, ni carburant, et l’accès aux soins de santé était très limité. Elle explique que les pharmacies étaient vides et qu’elle avait du mal à trouver des antidouleurs. « L’hôpital le plus proche se trouvait à plus de 25 kilomètres de chez nous. J’ai une maladie cardiaque et je ne peux pas parcourir de si longues distances. »

La nourriture aussi était rare : pendant le blocus, Narine dépendait des 200 grammes de pain distribués par jour et par personne. Elle survivait grâce à un régime principalement composé de pommes de terre et de pain, qu’elle fabriquait avec le peu d’ingrédients qu’elle trouvait.

« Le pain que nous fabriquions était presque noir. Mais c’était mieux que rien », raconte-t-elle. « Nous avions faim. »
Lorsque Narine est partie pour Goris, elle n’a pu emporter avec elle que quelques vêtements pour ses six enfants et un peu de pain, de fromage et d’eau, juste assez pour survivre pendant un jour. Mais ses provisions se sont très vite épuisées. Aujourd’hui, Narine peut à peine se permettre de louer un appartement à Goris. Elle n’a que très peu d’argent et a du mal à garder espoir.

 

La réponse d’Action contre la Faim

 

Action contre la Faim intervient en urgence dans le Caucase du Sud depuis 1993. Aujourd’hui, nos équipes de terrain évaluent les besoins et fournissent une aide d’urgence à Kotayk, Ararat, Vayots Dzor, Erevan et Syunik.

réfugiés en armenie © Elisa Bernal Arellano pour Action contre la Faim

Action contre la Faim fournit un abri et un soutien aux réfugiés en Arménie.

Depuis le début de la guerre du Haut-Karabagh en 2020, nous menons à bien des projets de préparation aux crises et d’intervention d’urgence pour soutenir les personnes déplacées. Aujourd’hui, nous distribuons des allocations à usages multiples sous forme d’espèces et de coupons, soutenons des initiatives nutritionnelles, offrons une protection et une assistance juridique, mettons en place des espaces adaptés aux enfants et à l’allaitement, aidons les réfugiés à trouver un logement et des moyens d’existence, et bien plus encore. Nous fournissons des espèces et des coupons à 3 500 foyers, ainsi que des soins de santé mentale et un soutien psychosocial à 1 500 personnes à travers le pays.

Nous travaillons en partenariat avec des centres communautaires locaux et veillons à fournir un soutien et une protection au plus grand nombre de réfugiés possible.

Restez informés de nos dernières nouvelles