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Des inondations dévastatrices sèment la faim
Fin 2020, plus d’un million de personnes ont été prises au piège ou forcées de quitter leur domicile en raison d’inondations extrêmes.
Les inondations au Soudan du Sud ont placé les communautés de la nation la plus récente du monde dans une situation précaire.
En effet, les inondations de septembre ont été les plus graves de la région en soixante ans. Les récoltes et les maisons ont été détruites, et les moyens d’existence, dévastés. Le pays est désormais confronté à une grave crise de la faim, des centaines de milliers de personnes vivant dans des abris temporaires et plus de la moitié de la population luttant pour accéder à de la nourriture.
Le Soudan du Sud est également extrêmement vulnérable au coronavirus, les inondations ayant aggravé une situation déjà critique.
« Les inondations, les conflits, le COVID-19 et la pauvreté rendent la situation désastreuse », déclare Sulaiman Sesay, directeur national d’Action contre la Faim au Soudan du Sud. « Le monde entier doit savoir que certaines personnes souffrent de cette manière. »
Le photographe Peter Caton s’est rendu dans la région de Paguir au Soudan du Sud, une zone reculée qui a été durement touchée par les inondations. Il y a photographié les villageois, qui luttaient jour et nuit pour évacuer l’eau de leurs maisons et construire une digue afin de protéger le village contre de nouvelles inondations. Il a documenté les familles qui ont été forcées de se déplacer et celles qui ont été prises au piège, cherchant désespérément quelque chose à manger.
Rencontrez des habitants de Paguir qui nous ont raconté les conséquences des inondations sur leur vie.

Nyapini Long
La maison de Nyapini, 30 ans, a été détruite par les inondations. Elle se dirige vers les hauteurs avec tous ses biens.
Nous devons partir. Ma maison a été inondée et je n’ai nulle part où vivre, donc je me déplace avec mes enfants.
Nyapini Long
Soudan du Sud

Nyagout Lok et Nyakoang Majok
Nyagout Lok, 46 ans, et sa fille enceinte, Nyakoang Majok, 28 ans, ont installé un lit dans l’eau. Il n’y a pas assez de place dans leur abri temporaire pour qu’elles puissent y dormir toutes les deux.
Le lit est à l’extérieur parce qu’il n’y a pas assez de place à l’intérieur. Nous dormons dehors.
Nyagout Lok et Nyakoang Majok
Soudan du Sud

Samuel Gai
Il n’y a pas assez de sorgho, donc nous devons avoir recours aux nénuphars.
Samuel Gai
Village de Paur, Soudan du sud

Stephen Riek
Nous sommes fatigués parce que la construction de la digue demande beaucoup de travail. La nuit, nous ne pouvons pas dormir parce que tout notre corps nous fait mal.
Stephen Riek,
village de Pankiir, Soudan du Sud

La piste d’atterrissage d’Old Fangak
Des femmes de différentes communautés d’Old Fangak se portent volontaires pour évacuer l’eau de la piste d’atterrissage inondée, qui est le seul moyen d’entrer et de sortir de la zone.

Nyabiele Chan
Nyabiele Chan, 80 ans, du village de Pathiey, se tient à côté de sa maison inondée avec ses petits-enfants.
Là où nous vivons, il n’y a pas de moustiquaires et pas assez de nourriture. L’avenir de mes petits-enfants est entre les mains de Dieu. Lui seul pourra leur donner une chance.
Nyabiele Chan,
Village de Pathiey, Action contre la Faim
Les équipes d’Action contre la Faim interviennent face à cette catastrophe récente au Soudan du Sud. Plus d’un million d’enfants luttent contre la forme la plus meurtrière de la faim. Nous soutenons les familles en traitant la sous-nutrition et en leur fournissant un accès vital à l’eau potable et à l’assainissement.
Le village de Paguir étant extrêmement reculé, les travailleurs humanitaires doivent parcourir de longues distances pour s’y rendre. Nous avons donc récemment ouvert un centre de stabilisation nutritionnelle à Paguir pour donner aux enfants souffrant de sous-nutrition un accès à des soins vitaux.