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Families moving from flooded areas in Hudur and going to higher grounds. Photo by Abdirizack Sheikh Ali, ACF FSL Manager in Hudur. (2)-min © Mohamed Adan Maalim pour Action contre la Faim

À la Une

Somalie

Des inondations dévastatrices bouleversent des vies

Les fortes pluies, qui ont commencé début octobre, ont dévasté cultures, routes, maisons et autres infrastructures.

Les familles somaliennes, qui ont récemment souffert d’une sécheresse grave et prolongée, avaient déjà un accès limité à la nourriture, aux revenus et à d’autres ressources vitales avant les inondations. Et maintenant, les inondations ont compliqué l’accès aux services de santé, aux écoles et aux marchés. Les terres agricoles qui avaient séché au cours de longues années sans pluie ont été emportées par le déluge. Les familles ont tout perdu.

Malgré les nombreux avertissements des agences gouvernementales et des organisations humanitaires, les fortes pluies et les graves inondations qui s’en sont suivies ont causé des dégâts matériels importants ainsi que des pertes humaines dans plusieurs districts. Les villes de Baidoa, Bardera, Luuq et Galkacyo ont été les plus gravement touchées.

Dans la région de Gedo, au sud-ouest de la Somalie, la ville de Luuq a été presque entièrement submergée. Les organisations humanitaires et les agences gouvernementales ont déployé des bateaux pour y mener à bien des sauvetages et des évacuations d’une importance vitale. Dans une autre grande ville, Baidoa, quatre personnes sont décédées le premier jour des fortes pluies, et la ville tout entière a fermé ses commerces et interrompu ses activités.

Les systèmes d’alerte précoce de la Somalie ont alerté les organisations humanitaires d’El Niño et de ses répercussions potentielles, ce qui a aidé nos équipes à se préparer plus tôt et à minimiser les pertes humaines. En septembre, Action contre la Faim et ses partenaires ont distribué des provisions en prévention dans les communautés difficiles d’accès. Aujourd’hui, nous travaillons main dans la main pour réagir rapidement et venir en aide aux familles touchées par les inondations.

 

ACF staff assess the impact of the floods on communities in Baidoa following heavy torrential rain from early october 2023. Photo by Mohamed Adan Maalim for ACF.-min © Mohamed Adan Maalim pour Action contre la Faim

L’équipe d’Action contre la Faim à Baidoa évalue la situation dans le camp de déplacés de Tuugsoy quelques heures après les fortes pluies. Photo de Mohamed Adan Maalim pour Action contre la Faim.

À Baidoa, Khadijo Ali Mohamed, 28 ans et mère de quatre enfants vivant dans le camp de déplacés de Gofgalol, a tout perdu : nourriture, matelas, ustensiles de cuisine, etc. Une situation qui s’est aggravée lorsque son mari est tombé malade au beau milieu de la nuit.

« La fièvre ne baissait pas, et à cette heure tardive, nous n’avions aucun moyen de l’emmener à l’hôpital. Aujourd’hui, nous n’avons toujours rien à manger », explique Khadijo Mohamed. Elle et d’autres habitants du camp de déplacés ont été contraints de fuir vers d’autres quartiers de la ville. La pluie continuait de battre son plein, même après avoir emporté avec elle maisons, véhicules et, malheureusement, vies humaines.

 

PXL_20231023_073009225-min © Mohamed Adan Maalim pour Action contre la Faim

Khadijo Ali Mohamed et sa famille font partie des personnes dont les biens ont été emportés par les inondations. Photo de Mohamed Adan Maalim, responsable de la communication et de la sensibilisation, Action contre la Faim.

 

Le matin du 6 octobre, lorsque l’équipe d’Action contre la Faim est arrivée dans les camps, les pleurs des enfants étaient étouffés par le bruit incessant de la pluie. Il ne restait que quelques familles, dont celle de Khadijo. La jeune mère était partie chercher des bâtons et des restes de tissus dans les ruines son abri temporaire avec l’intention d’en construire un nouveau pour protéger sa famille du froid.

Mukhtar Mohamed, l’un des responsables du camp de Gofgalol, s’est entretenu avec les équipes d’Action contre la Faim, qui sont venues secourir la population et évaluer les dégâts. Selon lui, le camp abritait plus de 300 personnes déplacées, dont des femmes enceintes, des enfants et des personnes âgées.

« Cette nuit, personne n’a dormi. Les plus chanceux se trouvaient dans leurs abris à moitié remplis d’eau, tandis que les autres n’avaient même pas une tente pour se protéger de la pluie », raconte-t-il.

Les familles déplacées les plus vulnérables sont exposées à des circonstances précaires car elles se déplacent vers les hauteurs, des zones qui peuvent être plus sèches, mais où l’eau potable est rare et les conditions d’assainissement sont inadéquates. Baidoa, par exemple, est une région particulièrement sujette aux maladies d’origine hydrique telles que la diarrhée aiguë. Les inondations ont aggravé une situation déjà très complexe.

Ibrahim Abdirahman, responsable des interventions d’urgence d’Action contre la Faim, explique que l’eau contaminée constitue une menace importante pour la santé publique, en particulier lorsqu’il pleut. « Les déchets entraînés par la pluie partout dans la ville se mélangent aux puits, ce qui augmente les risques d’infection », explique Abdirahman, qui est également intervenu face à la flambée de choléra l’année dernière à Baidoa.

Lorsqu’il pleut, les zones de reproduction des moustiques se multiplient et les cas de paludisme augmentent, en particulier chez les familles vulnérables et les enfants de moins de cinq ans.

Dans le cadre de notre intervention d’urgence, l’équipe d’Action contre la Faim a commencé à décontaminer les points d’eau, à fournir des pastilles de purification de l’eau, à distribuer des produits d’hygiène et à sensibiliser la population à l’importance de bonnes pratiques d’hygiène pour prévenir les épidémies dans les communautés auxquelles nous venons en aide.

 

L’augmentation des prix des denrées alimentaires

 

Les prix des denrées alimentaires sont montés en flèche au cours de la première semaine des pluies. La principale route de sortie de Mogadiscio a été détruite par les eaux, ce qui aurait empêché de nombreux véhicules d’avancer. De ce fait, de nombreuses denrées alimentaires n’ont pas pu atteindre les zones inondées. L’équipe chargée de la sécurité alimentaire et des moyens d’existence d’Action contre la Faim a confirmé que le prix d’aliments courants tels que le riz, l’huile, le sucre et la farine avaient augmenté de 35 %. Les prix des légumes sont également en hausse.

La flambée des prix risque d’exacerber l’insécurité alimentaire en Somalie, un pays qui a connu de graves sécheresses dues au changement climatique et en raison desquelles des millions de personnes souffrent déjà de la faim. El Niño, un phénomène météorologique récurrent, est l’une des raisons pour lesquelles les précipitations sont si abondantes cette année.

 

35DBE618-EE29-4C9C-BAD9-7B854F6C05A7 © Mohamed Adan Maalim pour Action contre la Faim

 

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations Unies, la pluie devrait reprendre de plus belle dans les prochains jours dans les communautés somaliennes. Des pluies très fortes sont prévues jusqu’au 15 novembre dans le sud de la Somalie, et dans d’autres régions du pays, les conditions devraient être plus humides que d’habitude.

Les équipes de santé d’Action contre la Faim se sont mobilisées pour rendre visite aux communautés touchées et leur apporter un soutien indispensable. De plus, nous fournissons une aide financière d’urgence aux familles les plus vulnérables afin de leur permettre d’acheter de la nourriture, des médicaments et d’autres provisions essentielles. Nos équipes construiront également des latrines d’urgence dans les semaines et mois à venir dans les camps de déplacés afin d’améliorer l’assainissement et de réduire le risque d’épidémies.

 

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