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A l’Extrême-Nord du Cameroun, les populations font face à une intensification des catastrophes naturelles dues au changement climatique, ce qui menace leurs vies et leur sécurité alimentaire.
Pour se préparer au mieux à faire face aux évènements soudains comme les inondations, Action contre la Faim forme les villages via le projet PAGCAN, Projet d’Amélioration de l’Anticipation et de la Gestion des Crises Alimentaires et Nutritionnelles Grace au Renforcement du Suivi Des Aléas Agro-Climatiques et Du système d’alerte Précoce Au Cameroun.
Abba Boukar, un habitant de la localité de Doulo dans la commune de Mora, témoigne de la préparation aux crises reçue et de la réalisation d’une activité de réduction de risque : la construction d’une diguette de 1,5 mètre de hauteur et environ 200 mètres de longueur au niveau du mayo Goua-Balaré.
"Grâce à notre participation aux exercices de préparation aux inondations organisés par le projet, nous avons appris à mieux réagir et de façon plus efficace pour nous protéger et faire face aux urgences."
La communauté est confrontée aux aléas climatiques. Le plus récurrent est l’inondation due au débordement des eaux du mayo Goua Balaré. Avant le projet, à la suite de fortes pluies, le mayo Goua Balaré qui est considéré comme un déversoir des eaux issues de nombreuses autres rivières (mayo de prison de Mora, du mayo de Godigong, du mayo de Waladé, du mayo de Goua Amtchidé, et le mayo de Madagascar) sortait de son lit en envahissant toutes les zones situées sur les berges (zones agricoles et d’habitations). Cette situation occasionnait ainsi l’immersion des parcelles de cultures ce qui ralentit la croissance et le développement des plantes et par conséquence réduit le rendement agricole. Ces inondations entraînaient aussi la destruction des maisons, des lieux de cultes (mosquées) et les stocks des denrées alimentaires, ce qui accroissait la vulnérabilité des familles. Elles se retrouvaient sans abris ni effets ce qui fragilisait leur sécurité alimentaire.
Le nombre croissant des cas de noyades des hommes et des animaux engendrait des détresses émotionnelles, une réduction de la main d’œuvre et du cheptel, la destruction des écoles limitait l’accès à l’éducation pour les enfants et les routes étaient de plus en plus impraticables.
Nos équipes et les communautés notaient aussi la contamination des points d’eau tels que les forages et les puits par des eaux souillées, ce qui accentuait les risques de propagation des maladies hydriques notamment la diarrhée et les maladies de la peau comme la gale.
A cet ensemble de catastrophes engendrées par le changement climatique, s’ajoutent les attaques répétées des groupes armés non étatiques. La communauté vivait dans la peur et une angoisse indésirable et ce qui d’ailleurs « nous obligeait à rester éveillé pendant cette période de pluie afin de veiller à la sécurité de la localité » témoigne Abba. Face à cette situation la communauté de Doulo n’était pas en mesure de renforcer efficacement les berges du mayo Goua balaré par insuffisance de ressources matérielles, absence d’une organisation communautaire du travail et des connaissances techniques. De plus il n’existait pas un comité d’alerte et de gestion de crise au sein du village pour faciliter et mobiliser les ressources nécessaires pour la conduite des actions de mitigation.
Le PAGCAN financé par l’aide humanitaire de l’Union Européenne via la Commission européenne de l’Aide Humanitaire et Protection Civile (ECHO) contribue à l’anticipation de la gestion des crises et améliore la gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Cameroun. Le PAGCAN financé par l’aide humanitaire de l’Union Européenne via la Commission européenne de l’Aide Humanitaire et Protection Civile (ECHO) contribue à l’anticipation de la gestion des crises et améliore la gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Cameroun. L’un des objectifs du projet consiste à réduire l’impact des crises humanitaires, des chocs agro-climatiques sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations vulnérables de l’Extrême Nord du Cameroun à travers la mise en œuvre d’un système d’alerte précoce, amélioration du mécanisme de surveillance et gestion des crises liées aux aléas agro climatiques. Ce projet vise le renforcement des capacités d’anticipation, la mise en œuvre d’une cellule locale de gestion de crise, d’un plan de contingence et de gestion des risques, le pré-positionnement d’un stock de contingence (kits NFI, kits abris, denrées alimentaires, matériels agricoles, kits WASH), l’élaboration d’un plan de réduction de risque, des formations sur les pratiques agro écologiques et l’adaptation aux changements climatiques, _des exercices de simulation en vue de la préparation aux inondations. Ainsi, la communauté de Doulo a bénéficié des appuis techniques et matériels qui ont permis d’accroitre leurs capacités d’adaptation face aux effets néfastes des aléas climatiques et optimiser la production agropastorale.
Abba témoigne : « Grâce au projet, un document a été produit au niveau de la Commune permettant de ressortir les activités que nous au niveau de notre village nous pouvons mener pour anticiper et réduire les risques tels que les inondations. Pour notre village, nous avons pensé à la construction d’une diguette pour limiter l’impact des eaux d’inondation. Il ne faut pas oublier qu’une action de construction de diguette demande des ressources humaines et surtout la ressource matérielle qu’Action contre la Faim a mis à notre disposition en s’appuyant sur le magasin de stock de contingence de la commune de Mora. Ceci nous a permis de renforcer les berges du mayo Goua Balaré à travers la construction d’une diguette de 1,5 mètre de hauteur sur environ 200 mètre de longueur. Au cours de chaque séance d’activité le projet nous a apporté l’appui logistique nécessaire. La mobilisation de la population était effective grâce à la cellule locale d’alerte et de gestion de crise mise en place par le projet. La construction de la diguette au niveau du mayo Goua Balaré a eu des effets assez considérables sur la communauté de manière globale et sur la sécurité alimentaire des populations de manière spécifique. Elle a permis de développer des cultures telles que les oignons, le mil rouge, le niébé en bordure du mayo grâce à la ceinture de protection des parcelles aménagée par la communauté. Par ailleurs, cette action a permis le développement des activités de maraichage en aval du cours d’eau (chose qui n’était pas fait avant). Cette barrière a contribué également à la protection des écoles facilitant l’accès à l’éducation, la mosquée et les maisons d’habitation sont à l’abri des destructions par le phénomène d’inondation. Sur le plan de la santé, cet ouvrage a contribué à limiter la contamination des points d’eau (forages et puits). Sur le plan social la construction de la diguette a contribué à renforcement la cohésion sociale et aussi à maintenir un bon climat de convivialité au sein de la communauté. Cette barrière permet également de limiter les attaques répétées de groupes armés dans notre village ».
Toutefois cet ouvrage est construit avec des matériaux provisoires ce qui lui confère une durée de vie limitée dans le temps ce qui incite la communauté à solliciter des appuis supplémentaires afin d’assurer une bonne pérennisation de la diguette et aussi un mini stock de contingence communautaire qui renforcera les capacités communautaires à faire face aux éventuels aléas climatiques.
Abba poursuit en disant : Aujourd’hui, nous sommes outillés en matière d’anticipation de risque d’inondation et satisfaits de ces réalisations. Le PAGCAN est un projet qui nous a permis de mieux comprendre et de s’intéresser à la gestion de risques dans la commune de Mora à travers un schéma de communication d’alerte en situation de crise du niveau des villages au niveau de la Commune, une cellule communale de préparation et de gestion de crise et un stock de contingence capable de répondre à une crise en situation d’urgence. A ce jour quand on parle de la gestion des crises liées aux aléas agro climatiques dans la commune, nous sommes à l’aise de la décrire avec la maîtrise que nous avons. »
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