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SSD_2021_PeterCaton__0469 © Peter Caton pour Action contre la Faim

À la Une

Soudan du Sud

Des familles désespérées cueillent des nénuphars pour survivre

Au cours des trois dernières années, Nyadiang Gak a vu son village du Soudan du Sud, Old Fangak, perdre lentement son combat contre les inondations. Sa petite parcelle de terrain a fini par disparaître sous les eaux, l’obligeant à se réfugier dans les hauteurs, sur un terrain plus sec.

Nyadiang et sa famille ont déménagé dans un autre village, à proximité de Paguir, où Action contre la Faim dirige le seul centre de stabilisation fournissant des soins de santé sur plusieurs kilomètres. À son arrivée, Nyadiang espérait pouvoir cultiver du maïs et du sorgho.

« Les inondations ont détruit tout ce que nous avions », explique Nyadiang. « Mais nous n’avons rien pu planter ici non plus. Toutes les personnes qui sont venues ici ont essayé de planter du maïs, mais tout a été détruit par les inondations. »

"Les inondations ont détruit tout ce que nous avions"
Nyadiang
Old Fangak, Soudan du Sud

Les inondations de l’année dernière ont empêché Nyadiang et sa famille de faire leurs récoltes, ce qui les a obligés à quitter leur village les mains vides.

« Avant de venir ici, nous avions déjà perdu notre maison. À notre arrivée, nous nous sommes installés sur un petit morceau de cette île. Mais même ici, nous n’avons rien à manger », explique Nyadiang. « À l’époque où il n’y avait pas d’inondations, nous plantions du sorgho et du maïs. Mais maintenant, nous n’avons même plus de graines, donc nous faisons avec ce que nous avons. »

 

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Dans cette région isolée et inondée du Soudan du Sud, les filets de sécurité n’ont pas tenu. Les récoltes ont été endommagées par les eaux, et les familles n’ayant plus de graines, elles ne peuvent pas mettre de la nourriture de côté pour les moments difficiles. Le peu de terrain qui n’a pas été complètement submergé s’est transformé en boue, ce qui a rendu la plantation impossible. De plus, une grande partie du bétail de la région, qui produit du lait lorsque tout le reste fait défaut, a succombé à des eaux de crue infestées de maladies.

Les femmes de Paguir et de ses environs, cherchant désespérément de la nourriture pour leurs familles, se sont tournées vers les nénuphars qui poussent dans les eaux de crue en dernier recours.

"Nous survivons en cueillant des nénuphars"
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Nyawech Giel
Paguir, Soudan du Sud

Les mères, les grands-mères et même les femmes enceintes parcourent de longues distances à pied ou en canoë dans les eaux de crue. Elles passent plusieurs heures, voire des journées entières, à chercher des bulbes de nénuphars, qui poussent sous l’eau.

« Nous n’avons pas l’habitude de cueillir des nénuphars, mais les inondations nous ont obligées à le faire », explique Bol Kek, une autre mère de famille de Paguir. « Nous, les femmes, avons un grand cœur. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour nourrir nos familles. »

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© Peter Caton pour Action contre la Faim

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Bol a sept enfants, qui dépendent de ses trajets quotidiens pour trouver des nénuphars. Après avoir récolté quelques dizaines de bulbes, elle rentre chez elle et mélange l’intérieur des bulbes aux mauvaises herbes qu’elle trouve par terre pour en faire une soupe.

« Mes enfants dépendent de ce que je trouve. Je cuisine pour eux, et ils m’attendent pendant que je pars chercher des nénuphars », explique Bol. « La vie est très dure, mais nous restons forts. Nous vivons dans l’eau et cueillons des nénuphars depuis longtemps maintenant. Nous ne sommes pas heureux. »

« À cause des inondations, nous n’avons rien à manger », explique Bol Kek, 45 ans. « Nous avons essayé de planter, mais rien ne pousse à cause de l’eau. C’est pour cela que nous cueillons des nénuphars. »

À cette période de l’année, les nuages et les pluies fréquentes rendent l’eau froide.

« Nous partons quand le soleil est au plus haut et revenons quand il se couche. Dans l’eau, il fait très froid, surtout lorsqu’elle est profonde. Plusieurs d’entre nous ont commencé à tousser », explique Nyadiang. « J’ai mal à la poitrine… Et je pense que c’est à cause de cela. Après avoir ramené les nénuphars de la rivière, nous devons les broyer, et respirer cette poussière fait tousser. »

Les nénuphars poussent en bouquets de quatre, et il faut au moins deux bouquets pour préparer un petit repas pour un enfant. Plusieurs femmes comme Nyawech, Nyadiang et Bol doivent collecter des dizaines de bulbes chaque jour pour que leurs enfants ne meurent pas de faim. Leur valeur nutritionnelle est faible, mais il n’y a rien d’autre pour remplir les estomacs.

« Nous n’avons rien à manger, donc nous mangeons ces nénuphars, qui n’ont pas de nutriments », explique Nyawech. « Nous les mangeons pour remplir notre estomac, mais ils ne coupent pas la faim… Les inondations ont été tragiques pour tout le monde. Tout le monde souffre. »

« Seulement trois personnes peuvent manger avec ce que j’ai ici », explique Nyaduoth Gatdot, 50 ans. « Cela ne suffira pas à nourrir tous mes enfants et leur père. »

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© Peter Caton pour Action contre la Faim

La faim et les maladies sévissent dans les zones humides et boueuses où vivent les membres de cette communauté, qui n’avaient encore jamais vécu de telles inondations.

« Avant ces deux inondations, j’avais un potager qui me permettait de nourrir ma famille, et je pouvais envoyer mes enfants à l’école », raconte Nyadiang. « Maintenant, ils ne peuvent plus y aller parce que je ne peux pas les soutenir. Nous avons dû venir vivre dans les hauteurs, et nous ne savons pas si nous pourrons en partir un jour. »

 

"Nous avons essayé de planter, mais rien ne pousse à cause de l’eau."
Bol
Paguir, Soudan du Sud

Au Soudan du Sud, les inondations ont eu un impact sur la vie d’un grand nombre de personnes, mais la population refuse de se rendre. Les communautés construisent et réparent constamment des digues pour protéger le peu de choses qu’il leur reste de ces eaux de crue envahissantes. Les familles protègent leurs maisons en jetant l’eau par-dessus les digues chaque jour. Dans toutes les zones inondées, les communautés luttent pour rester à l’abri de l’eau, et les mères pour nourrir leurs familles.

« Nous sommes fières du travail que nous accomplissons », déclare Bol. « Nous allons cueillir des nénuphars car, sans cela, nous ne pourrions pas survivre. »

 

La réponse d’Action contre la Faim

 

À Old Fangak et dans ses environs, Action contre la Faim prévient et traite la sous-nutrition, fournit des soins de santé et améliore l’accès à l’eau potable, à un assainissement sûr et à une bonne hygiène.

Pour aider les familles déplacées par les inondations, nous avons lancé une intervention d’urgence afin de leur fournir une aide alimentaire, des kits de pêche et des graines avec le soutien de l’Union européenne. Nos équipes participent également activement à la vaccination contre le COVID-19 dans cette zone inondée et difficile d’accès du Soudan du Sud.

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