© Moisés Arevalo pour Action contre la Faim
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Des cantines populaires pour lutter contre l’insécurité alimentaire
Au Pérou, 16,6 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire, ce qui signifie que plus de la moitié de la population n’a pas accès à une alimentation saine, selon le rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde de 2022 de la FAO.
De plus, selon le dernier rapport d’Action contre la Faim, près de 80 % des familles de la métropole de Lima souffrent d’insécurité alimentaire (modérée et sévère).
L’un des principaux moteurs de cette situation a été la hausse des prix, qui a obligé les familles, en particulier les plus vulnérables, à changer leurs habitudes alimentaires et de consommation. Plus concrètement, la hausse des prix a fait passer le panier alimentaire moyen à 378 sols (environ 92 euros) par personne, augmentant les dépenses alimentaires par famille.
Dans un contexte dans lequel 12,1 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition chronique, Action contre la Faim répond aux besoins les plus urgents de la population péruvienne et immigrée en intervenant de différentes façons face à cette crise d’insécurité alimentaire, notamment en soutenant les cantines populaires.
Ces organisations sociales de base offrent de la nourriture à un prix réduit à la population vulnérable. La cantine populaire Casa de la Esperanza, à Comas (Lima), en est un exemple. Carmen Elizabeth Castillo a aidé à y construire un foyer pour des dizaines de Vénézuéliens et de Péruviens. Elle travaille en tant que coordinatrice et cuisinière de la cantine, où elle distribue 65 rations quotidiennes du lundi au vendredi avec l’aide de son mari et de sa sœur. Elle est très impliquée.
"LES PERSONNES QUE NOUS AIDONS N’ONT PAS SEULEMENT BESOIN DE NOURRITURE, MAIS AUSSI DE CHALEUR HUMAINE "
© Moisés Arevalo pour Action contre la Faim
© Moisés Arevalo pour Action contre la Faim
Elle a commencé à travailler pour cette cantine lors de la déclaration de l’état d’urgence en raison de la pandémie de COVID-19, avec l’aide d’Action contre la Faim. « C’est la première organisation qui nous a aidés. À Casa de la Esperanza, nous avions l’infrastructure, mais pas le personnel. J’ai donc décidé de me charger de la coordination. Les familles qui vivaient au refuge m’ont aussi beaucoup aidée. Nous avons commencé à cuisiner pour 30 personnes, et aujourd’hui, nous en aidons une centaine », se souvient-elle.
En plus d’approvisionner la cantine en produits frais, en denrées non périssables et en gaz pour la préparation des repas, Action contre la Faim a formé Carmen afin de l’aider à gérer la cuisine. Ainsi, elle a non seulement appris à manipuler, à stocker et à sauver des aliments, mais aussi à s’organiser. En plus de tout cela, l’organisation lui a appris à détecter la sous-nutrition et l’anémie chez les enfants.
Carmen, émue, en est extrêmement reconnaissante. « Je travaille avec Action contre la Faim depuis trois ans, et la confiance qu’ils nous ont accordée, en plus de venir en aide à une population dans le besoin, a été un véritable soulagement. La cantine n’aurait pas pu voir le jour sans le soutien financier de l’organisation. Nous n’aurions pas pu y arriver tout seuls », conclut-elle.
© Moisés Arevalo pour Action contre la Faim
© Moisés Arevalo pour Action contre la Faim
Les premières personnes à recevoir de la nourriture sont les membres de la communauté en situation d’insécurité alimentaire. 80 % des personnes qui reçoivent de la nourriture ont des emplois informels, et beaucoup vont travailler avec leurs enfants. Elles vivent au jour le jour, sans savoir si elles pourront payer leur loyer le mois suivant ou leurs repas le lendemain. Pour ces personnes, qui n’ont pas accès à une alimentation nutritive et variée, les repas distribués par Action contre la Faim et par des personnes comme Carmen sont d’une importance vitale.
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