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Ouganda

De la survie à l’autonomie : Comment l’agriculture transforme la vie des réfugiés

La plupart sont des femmes et viennent du Soudan du Sud, où les conflits en cours ont forcé des familles entières à fuir leur domicile et à entreprendre un voyage périlleux pour traverser la frontière sud du pays. À leur arrivée en Ouganda, de nombreux réfugiés sont déshydratés, malades et en sous-nutrition. D’autres ne survivent malheureusement pas à ce long voyage.

Avec seulement quelques affaires et très peu de liens avec leur nouveau pays, les réfugiés ont besoin d’une aide urgente. L’Ouganda, qui a également connu de nombreux conflits et déplacements de populations, est aujourd’hui un pays généreux envers les réfugiés. Lorsqu’ils traversent la frontière, les réfugiés sont reçus dans un centre d’accueil, où il leur est expliqué où ils vont pouvoir s’installer. Le gouvernement attribue également à chaque famille un terrain de 30×30 ou 50×50 mètres carrés. Mais beaucoup n’ont pas les compétences ni les technologies nécessaires pour réussir en tant que petits exploitants agricoles.

C’est pour cela qu’Action contre la Faim et ses partenaires ont lancé un projet visant à transmettre des connaissances agricoles de base à des milliers de réfugiés. Le projet a directement aidé près de 24 000 personnes, et environ 120 000 vies ont été améliorées indirectement grâce à ce projet, dont les répercussions sont profondes. Au moins la moitié sont des réfugiés qui, pour beaucoup, n’auraient jamais pensé qu’ils pourraient un jour posséder leur propre parcelle de terrain. Aujourd’hui, ce sont des agriculteurs.

 

 

Dans le petit district d’Adjumani, les réfugiés représentent environ la moitié de la population. En mars, cette région comptait plus de 209 000 réfugiés demandeurs d’asile. Action contre la Faim a travaillé aux côtés des réfugiés pour leur apprendre à utiliser le modèle optimisé d’utilisation des terres, une technique qui permet d’optimiser les petits champs agricoles pour en tirer le plus de récoltes possible. Les agriculteurs reçoivent une formation, des outils agricoles, des graines et des conseils constants pour tirer le meilleur parti de leurs terres. Ils apprennent également des techniques de jardinage innovantes, telles que la culture associée, le mulching, le compostage, l’utilisation efficace de l’eau et la plantation d’un mélange varié d’aliments à croissance rapide.

« Le modèle optimisé d’utilisation des terres ne demande rien de plus qu’une petite parcelle de terrain », déclare Mary Acen, responsable technique du programme pour Action contre la Faim à Adjumani. « [Nous pouvons atteindre notre objectif] de produire des aliments nutritifs pour compléter leur régime alimentaire et les repas distribués par le Programme alimentaire mondial. »

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Avant de participer au projet, de nombreux réfugiés dépendaient de l’aide humanitaire du Programme alimentaire mondial et ne pouvaient pas nourrir leur famille sans cette aide. Ces dernières années, le Programme alimentaire mondial a été contraint de réduire les rations distribuées en Ouganda en raison du manque de financement. Mais grâce à la formation d’Action contre la Faim, les membres des communautés ougandaises apprennent à devenir totalement autonomes.

Ajuo Josephine, une réfugiée sud-soudanaise, s’est installée en Ouganda en 2016. Mère célibataire de dix enfants, elle a lutté pour nourrir sa famille pendant des années. Aujourd’hui, Adjuo utilise le modèle optimisé d’utilisation des terres sur sa petite parcelle de terrain pour cultiver des dizaines de légumes différents, notamment du chou, des oignons et des tomates. Grâce à ses abondantes récoltes, Adjuo peut non seulement veiller à ce que sa famille soit bien nourrie et en bonne santé, mais aussi maintenir un revenu stable.

« En plus d’avoir assez de légumes à manger, j’ai pu vendre une bonne partie de mes récoltes », nous raconte-t-elle. Pendant la saison sèche, lorsque la demande était très élevée, Ajuo a pu vendre encore plus. Et grâce à ce revenu supplémentaire, elle a pu payer les frais de scolarité de tous ses enfants.

 

"Notre alimentation s’est beaucoup améliorée. Nous pouvons maintenant nous permettre de manger de la viande et du poisson au moins une fois par semaine. Mes enfants sont en bonne santé. Tout cela n’aurait pas été possible sans les revenus que je tire de la vente de mes légumes. "
Ajuo Josephine
Ouganda, réfugiée sud-soudanaise
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« La formation et le matériel [du projet] nous ont changé la vie », déclare-t-il. « Nous pouvons désormais subvenir à nos besoins. »

Charles a de grands projets pour l’avenir. Il a loué trois hectares de terres supplémentaires pour augmenter sa production de légumes, et il travaille dur chaque jour pour former les autres villageois afin qu’ils puissent eux aussi profiter de son succès. En tant que leader communautaire en nutrition, il est également devenu un modèle local. Il organise régulièrement des démonstrations pour expliquer le modèle optimisé d’utilisation des terres à un groupe de 29 autres agriculteurs.

Charles n’a plus besoin de compter sur un soutien extérieur pour ses besoins de base. Il est très reconnaissant pour les conseils reçus. « Nous nous sommes engagés à travailler dur pour produire des légumes que nous pourrons manger et vendre toute l’année », déclare-t-il. « Ensemble, nous pouvons contribuer à la lutte contre la pauvreté et la sous-nutrition et aider les personnes âgées. »

Le modèle optimisé d’utilisation des terres a révolutionné la production agricole dans de petits espaces à Adjumani. Les parcelles sont parties pour durer plusieurs années. Même si le changement climatique représente toujours un risque pour l’environnement et la sécurité alimentaire, la communauté d’Adjumani est désormais autonome et mieux préparée pour l’avenir. Elle ne dépend plus du soutien extérieur : elle est résiliente, indépendante et équipée.

« Les niveaux de sous-nutrition signalés dans les établissements de santé ont diminué », explique Charles Wabwire, coordinateur du projet. « Les mères ont appris à préparer une alimentation équilibrée pour leurs enfants et leurs familles. La quantité de nourriture que les familles produisent dans la communauté d’accueil a fortement augmenté. »

Après plusieurs années d’insécurité, les familles d’Adjumani ont enfin accès à suffisamment de nourriture. Les réfugiés et les membres des communautés d’accueil continueront à travailler ensemble dans les années à venir.

 

 


À propos du projet

Le projet RISE (réponse à la demande croissante de services gouvernementaux et création d’opportunités économiques en Ouganda) du Fonds d’urgence de l’Union européenne, organisé par un consortium d’organisations à but non lucratif et dirigé par Action contre la Faim, a lancé le modèle optimisé d’utilisation des terres dans plusieurs villages en Ouganda. Les partenaires d’Action contre la Faim comprennent le Norwegian Refugee Council (NRC), Welthungerhilfe (WHH), PALM Corps et les communautés locales des districts d’Arua, d’Adjumani et de Yumbe dans le Nil occidental, au nord de l’Ouganda. Depuis 2019, le projet RISE du Fonds d’urgence de l’Union européenne a amélioré la vie de près de 150 000 réfugiés et membres de leurs communautés d’accueil.

 

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