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À la Une

République démocratique du Congo

Dans l’est, une réponse humanitaire insuffisante face aux besoins croissants des populations déplacées

Alors que 2,4 millions de personnes sont déplacées internes dans la zone, les mouvements de population générés par les conflits continuent et l’accès humanitaire se restreint alors que les besoins humanitaires explosent dans les zones reculées. Action contre la Faim alerte sur les conditions d’accueil des nouveaux déplacés et l’impact sur les communautés hôtes et appelle à intensifier la réponse humanitaire auprès des populations vulnérables de Goma et des autres zones du Nord-Kivu affectées par le conflit.

Depuis le 1er octobre 2023, la recrudescence des conflits et des violences dans les territoires de Masisi et Rutshuru, dans divers villages des zones de santé de Mweso, Bambo et Rutshuru a considérablement affecté la situation humanitaire.  Plus de 84 000 personnes ont été déplacées à Mweso, Kalembe, Pinga, Kyatembe, Kitshanga et dans d’autres localités du Masisi ainsi qu’à Bwiza, Nyanzale, Bishusha au Rutshuru¹. Ces nouvelles arrivées s’ajoutent aux populations déplacées déjà présentes dans ces zones avec pour conséquence le dépassement des capacités des communautés d’accueil y compris dans les écoles et les sites officiels de Mweso et autour de la base de la MONUSCO.

« Nous sommes en train d’assister à une superposition de crises de déplacement, explique Julie Drouet, Coordinatrice de zone Est, pour Action contre la Faim, bien que depuis juillet la réponse humanitaire tente de se déployer davantage, elle reste insuffisante. Dans le Masisi et Bambo, les conditions d’accueil étaient déjà extrêmement mauvaises pour les anciens déplacés et ces nouvelles arrivées nous font craindre le développement d’épidémies et la hausse des taux de malnutrition et d’insécurité alimentaire. »

 

 

Le surpeuplement, les conditions de vie dégradées et des installations inadéquates augmentent les risques de choléra et d’autres maladies transmises par l’eau, comme la diarrhée qui peut entraîner une malnutrition chez les enfants vulnérables. Action contre la Faim a constaté une augmentation constante² du nombre de cas de diarrhée aqueuse dans ses 24 centres de santé partenaires situés dans les zones de santé affectées de Mweso et Bambo. 

L’accès aux installations sanitaires reste en dessous des besoins et des standards internationaux alors que seulement 10% de la population de Mweso, Rutshuru et Nyiragongo a accès à de l’eau propre³. Le paludisme est également une préoccupation majeure. Entre janvier et septembre 2023, le nombre de cas suivi par nos équipes a doublé dans la zone de santé de Mweso et a augmenté de façon constante dans celle de Bambo. En l’absence de mesures préventives d’urgence, le risque de voir des épidémies se déclarer est une réalité préoccupante. 

Avec 30% de la population totale vivant dans des niveaux d’insécurité alimentaire de crise (IPC 3)4, les difficultés d’accès à la nourriture et aux moyens de subsistance sont aggravées par les incendies volontaires des champs, les pillages de marchés et les déplacements forcés. La malnutrition reste élevée, les zones sanitaires de Mweso et Bambo affichant des taux de malnutrition aiguë globale préoccupants (> 10 %)5. La situation nécessite une intervention d’aide alimentaire d’urgence, conformément aux lignes directrices nationales.

 

 

Compte tenu du conflit en cours, l’accès aux axes principaux de Kitshanga-Mweso et Kitshanga-Goma continue d’être réduit. Pendant qu’Action contre la Faim continue de fournir des soins nutritionnels et médicaux aux enfants de moins de cinq ans atteints de malnutrition aiguë sévère et aux femmes enceintes et allaitantes ainsi que des services d’eau, d’hygiène et d’assainissement, notre accès est intermittent dans les zones de santé de Mweso et Bambo où nous soutenons habituellement près de 50 000 personnes.

 

Nos demandes

 

  1. Le Nord-Kivu accueille 2,4 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays, dont la grande majorité est répartie en dehors de Goma et de Nyiragongo6, avec des besoins humanitaires importants et un accès réduit à l’assistance vitale du fait de l’insécurité. Il est impératif que les services soient fournis rapidement et efficacement en dehors de Goma et de Nyiragongo où la présence humanitaire est limitée, voire inexistante.
  2. La RDC compte plus de 6,2 millions de déplacés internes et est actuellement la plus grande crise de déplacement interne sur le continent africain. Alors que l’appel aux financements humanitaires n’a reçu qu’un tiers des fonds nécessaires, la coordination entre les bailleurs et le système humanitaire doit permettre d’assurer une réponse adéquate. L’affectation des ressources financières doit être basée sur les besoins identifiés des communautés et être suffisamment flexible pour permettre une réponse rapide au contexte changeant.
  3. Face au conflit en cours et la violence extrême contre les civils et les infrastructures civiles, il est primordial une diplomatie humanitaire ambitieuse afin de renforcer la protection des civils et leur accès aux services essentiels conformément au droit international. L’accès et la sécurité des équipes humanitaires doivent être assurés par toutes les parties au conflit pour qu’un scale up de la réponse humanitaire dans les zones reculées soit possible.
  4. En République Démocratique du Congo comme dans toutes les zones de conflit, il est primordial que les belligérants cessent les attaques indiscriminées contre les civils et les infrastructures essentielles à leur survie.

 

 


1. OCHA, 2023; OIM 2023
2. Rapports du Cluster Santé, 2023.
3. UNICEF JMP, 2023
4. IPC Juin 2023 – Juillet 2024, Aout 2023
5. SANSAP, Septembre 2023
6. OCHA, 2023

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