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À la Une

Crise nutritionnelle à Monrovia

les seuils d’urgence de la malnutrition dépassés

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Déjà présente depuis 1990 au Liberia avec notamment des programmes de lutte contre la malnutrition, les équipes d’ACF sur place ont mené une enquête nutritionnelle dans le Grand Monrovia en février 2008. Les résultats de cette enquête sont extrêmement inquiétants et montrent l’émergence d’une véritable crise nutritionnelle dans la capitale : sur près de 800 enfants pesés, mesurés et examinés, 17.6% sont atteints de malnutrition aiguë globale, ce qui signifie qu’ils pèsent moins de 80% du poids normal pour leur taille. Ces chiffres sont au-dessus des seuils d’urgence mondiaux fixés à 15%. A l’échelle de la ville, cela correspond environ à 12 500 enfants de moins de 5 ans en danger vital. On constate également que plus les enfants sont jeunes, plus ils sont vulnérables. De même les taux de mortalité mis en lumière lors de cette enquête se situent au niveau des seuils d’alerte mondiaux. Ils montrent la gravité de la crise mais sont également révélateurs de la situation sanitaire dans la capitale : le déficit de structures de santé, les difficultés d’accès aux soins pour les plus pauvres, des conditions d’hygiène déplorables dans certains quartiers…

 

 

Pauvreté endémique à Monrovia

En dépit de la relative stabilité dont jouit le pays, impulsé par l’accord de paix signé en 2003, les 14 années de guerre civile ont ruiné le pays, la population cicatrise difficilement des conséquences du conflit. Mais dans l’espoir de rebâtir une vie meilleure, « les populations issues des camps de déplacés situés autour de la capitale ont rejoint la ville afin d’accéder à un meilleur niveau de vie mais elles sont aujourd’hui massivement confrontées à la pauvreté urbaine », explique Stien, nutritionniste d’Action contre la Faim, qui a dirigé l’étude nutritionnelle en février 2008. « L’eau potable est rare, on trouve peu de toilettes, il n’y a pas d’électricité, les maisons sont sévèrement endommagées, sans oublier les maladies véhiculées par les ordures et les déchets », ajoute-t-elle.

Les initiatives locales encore limitées, l’absence de structures gouvernementales ou privées capables d’assurer durablement la prise en charge du traitement de la malnutrition aigue sur Monrovia, le manque d’actions de prévention, … expliquent la persistance de la malnutrition aiguë sévère et modérée.

De plus, les années de guerre ont détérioré les liens familiaux et endommagé la chaîne de transmission du savoir familial. De nombreuses mères ne savent, actuellement, plus comment nourrir leurs enfants. Que les enfants les plus jeunes soient les plus touchés montre que cette malnutrition provient également de pratiques de soins inadaptées et que le point de rupture se situe souvent au moment du sevrage.

 

 

Appel à la mobilisation

A l’heure actuelle le Libéria est considéré – à raison – en sortie de crise, c’est pourquoi les projets de développement prennent progressivement le relais des programmes d’urgence. Toutefois cette amélioration globale de la situation ne doit pas masquer la persistance de besoins vitaux et l’émergence de crises nutritionnelles. La malnutrition continue d’affecter la population, mais cette crise est reléguée au second plan, derrière un processus de reconstruction et de développement.

 

 

Action contre la Faim souhaite continuer à lutter contre la malnutrition et les mauvaises pratiques de soins. Action contre la Faim lance donc un appel aux bailleurs de fonds internationaux et au grand public afin de venir en aide à ces populations en danger.

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