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Chad Food Crisis 2010 © Samuel Hauenstein Swan
pour Action contre la Faim

À la Une

Sahel

Comment la France peut répondre aux besoins des populations

A la suite d’une forte sécheresse dans une grande partie de la région lors de la saison des pluies 2017, le Sahel est au-devant d’une crise alimentaire majeure. Cet épisode de sécheresse s’ajoute à une persistance, voire à une augmentation des violences et de l’instabilité dans certaines zones, où un véritable cercle vicieux s’est mis en place : le manque de développement entraîne les conflits, et les tensions causent davantage de pauvreté et de faim.

Au global, à travers le Sahel, 24 millions de personnes ont besoin d’aide, dont près de 11 millions souffrent d’insécurité alimentaire. 4.7 millions sont des enfants atteints de malnutrition aiguë et plus de 3 millions de personnes sont déplacées ou réfugiées.

"Alors qu’une personne sur cinq sur terre ayant besoin d’aide humanitaire se trouve au Sahel, celle-ci ne représente que 12% du budget de l’aide humanitaire mondiale "
Hélène Cerneau
Chargée de plaidoyer, Action contre la Faim

UNE AIDE INADAPTÉE

Si la France place depuis plusieurs années les États du Sahel sur la liste de ses pays prioritaires, aucun des pays du Sahel ne figure dans les 10 pays recevant le plus d’aide. Hormis pour le Burkina-Faso, la part versée par la France aux pays du Sahel a même diminué entre 2015 et 2016.

En parallèle, nous constatons depuis une dizaine d’années une augmentation des dépenses militaires françaises allouées au Sahel. Le déséquilibre entre aide au développement (comprenant l’aide programmée, d’urgence et alimentaire) et l’aide militaire s’est depuis renforcé. En 2014, la France engageait 500 millions d’euros de dépenses militaires au Sahel contre 190 millions d’euros au développement.

De plus, l’aide au développement de la France et de l’Union européenne a été de plus en plus utilisée dans les dernières années, à des fins de contrôle migratoire. Le risque principal est le détournement de l’aide au développement censée répondre aux besoins des populations vers des objectifs politiques de diminution des migrations.

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L’ALLIANCE SAHEL : UNE OPPORTUNITÉ ?

En juillet 2017, sous l’impulsion de la France et de l’Allemagne, a été créée l’Alliance Sahel, espace d’échange entre certains donateurs et les pays du G5 Sahel. Le périmètre géographique de l’alliance couvre les États du G5 Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina-Faso, Niger et Tchad. Au total, 7,5 milliards d’euros d’investissements sont prévus d’ici à 2023 pour financer environ 500 projets de développement, dans 6 domaines prioritaires : l’employabilité des jeunes et l’éducation – l’agriculture, le développement rural et la sécurité alimentaire – l’énergie et le climat – la gouvernance, la décentralisation et les services de bases – la sécurité intérieure.

L’objectif recherché par l’Alliance Sahel de repenser un nouveau développement à travers des actions plus efficaces et coordonnées entre les bailleurs de fonds est à saluer. Pourtant, hormis l’objectif de favoriser des échanges entre les bailleurs de fonds et les États du G5 Sahel, il est difficile aujourd’hui, de comprendre en quoi l’Alliance Sahel constituera concrètement une nouvelle opportunité de développement au Sahel.

Tout d’abord parce qu’hormis les 7,5 milliards d’euros de projets qui sont aujourd’hui identifiés, il n’est a priori pas question pour les bailleurs d’engager des financements additionnels. Pourtant, il est nécessaire d’augmenter les financements à destination des pays du Sahel pour répondre à la fois aux crises humanitaires et pallier les enjeux de développement. En ce sens, une approche basée sur les enjeux de développement et humanitaires est nécessaire à défaut d’une approche basée sur les enjeux sécuritaires et de développement.

Les six thématiques choisies pour constituer les piliers d’investissement représentent de vraies opportunités de répondre aux enjeux démographiques, sociaux, économiques et à la pauvreté. Mais les indicateurs choisis ne coïncident pas toujours aux réalités du terrain et sont parfois difficilement mesurables. Certains enjeux essentiels ne figurent pas dans l’approche promue par l’Alliance Sahel, comme la prise en compte de la malnutrition aiguë sévère.

NOS RECOMMANDATIONS

  • Augmenter l’aide publique au développement allouée aux pays du Sahel sous forme de dons
  • Délier les enjeux humanitaires et de développement des enjeux sécuritaires et de lutte contre les migrations
  • Augmenter l’aide d’urgence et l’aide au développement en ayant une approche commune des deux enjeux
  • Impliquer les populations dans les programmes de développement et investir sur le capital humain pour favoriser leur résilience
  • Favoriser des projets qui soutiennent les petits paysans, l’agriculture familiale et l’agroécologie
  • Renforcer l’ensemble du système de santé pour faire face aux chocs récurrents
  • Assurer une plus grande transparence dans la mise en œuvre et la gouvernance de l’Alliance sahel
  • Inclure les sociétés civiles du sud et du nord dans les échanges au sein de l’Alliance Sahel
  • Revoir les indicateurs de suivi des projets de l’Alliance Sahel

Pour en savoir plus, découvrez le rapport « Sahel : pour une nouvelle approche du développement »

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