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Le Sahel – Mauritanie, Burkina-Faso, Niger, Tchad, Mali, Sénégal, Nigéria – est une région instable et soumise à de nombreuses crises : alimentaire, nutritionnelle, climatique, et sécuritaire. Si ces pays sont ciblés comme étant prioritaires de l’aide française depuis plusieurs années, les résultats se font toujours attendre. Pourtant, il y a urgence.
A la suite d’une forte sécheresse dans une grande partie de la région lors de la saison des pluies 2017, le Sahel est au-devant d’une crise alimentaire majeure. Cet épisode de sécheresse s’ajoute à une persistance, voire à une augmentation des violences et de l’instabilité dans certaines zones, où un véritable cercle vicieux s’est mis en place : le manque de développement entraîne les conflits, et les tensions causent davantage de pauvreté et de faim.
Au global, à travers le Sahel, 24 millions de personnes ont besoin d’aide, dont près de 11 millions souffrent d’insécurité alimentaire. 4.7 millions sont des enfants atteints de malnutrition aiguë et plus de 3 millions de personnes sont déplacées ou réfugiées.
"Alors qu’une personne sur cinq sur terre ayant besoin d’aide humanitaire se trouve au Sahel, celle-ci ne représente que 12% du budget de l’aide humanitaire mondiale "
Si la France place depuis plusieurs années les États du Sahel sur la liste de ses pays prioritaires, aucun des pays du Sahel ne figure dans les 10 pays recevant le plus d’aide. Hormis pour le Burkina-Faso, la part versée par la France aux pays du Sahel a même diminué entre 2015 et 2016.
En parallèle, nous constatons depuis une dizaine d’années une augmentation des dépenses militaires françaises allouées au Sahel. Le déséquilibre entre aide au développement (comprenant l’aide programmée, d’urgence et alimentaire) et l’aide militaire s’est depuis renforcé. En 2014, la France engageait 500 millions d’euros de dépenses militaires au Sahel contre 190 millions d’euros au développement.
De plus, l’aide au développement de la France et de l’Union européenne a été de plus en plus utilisée dans les dernières années, à des fins de contrôle migratoire. Le risque principal est le détournement de l’aide au développement censée répondre aux besoins des populations vers des objectifs politiques de diminution des migrations.
Pour en savoir plus, découvrez le rapport « Sahel : pour une nouvelle approche du développement »
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