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À la Une
La plupart des migrants sont en quête d’un avenir meilleur et plus sûr pour leurs enfants. Dans toute l’Amérique centrale, de plus en plus de personnes se lancent dans de longs périples à travers les frontières nationales.
Beaucoup passent par la région du Darién, l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde. L’année dernière, un nombre record de 520 000 migrants ont traversé cette jungle hostile, soit plus du double du chiffre signalé en 2022. Cette augmentation est en partie due aux catastrophes climatiques : le réchauffement climatique, associé à El Niño, un phénomène météorologique récurrent qui augmente la température à la surface de la mer, a provoqué des inondations et des sécheresses dans toute la région. L’effet refroidissant de La Niña devrait commencer mi-2024, provoquant une saison des ouragans record.
D’autres pays d’Amérique latine battent également des records de migration. Au Honduras, par exemple, 30 fois plus de migrants traversent le pays illégalement qu’il y a trois ans. Plus de 133 000 personnes sont arrivées au premier trimestre 2024 seulement, soit 120 % de plus qu’à la même période l’année dernière.
Les personnes qui entreprennent ce long et dangereux voyage viennent de plus de 100 pays différents, tels que le Venezuela, Cuba, Haïti, l’Équateur, la Colombie et même, bien qu’en plus petit nombre, de Guinée, du Sénégal, d’Ouzbékistan, d’Inde et de Chine. Leurs itinéraires varient, mais leur rêve est le même : vivre sans faim.
Nos équipes ont accueilli quatre migrants qui ont fait escale au Honduras lors de leur périple vers le nord. Voici leurs histoires.
La ville de Danlí, à l’est du Honduras, se trouve à proximité de la frontière avec le Nicaragua. Ces dernières années, elle est devenue l’épicentre de la migration de personnes en route vers l’Amérique du Nord. Selon la période de l’année, des centaines, voire des milliers de personnes la traversent chaque jour. Angel José en fait partie.
Angel est arrivé à un point santé en partie géré par Action contre la Faim avec sa femme et ses deux enfants. Ils étaient épuisés, affamés et malades. Ils venaient de traverser la région du Darién, l’une des routes migratoires les plus meurtrières au monde. La migration d’enfants y a augmenté de 40 % depuis le début de l’année.
Au cours de leur voyage, le petit garçon d’Angel a bu de l’eau de rivière contaminée. Cette source d’eau est particulièrement insalubre. De nombreuses personnes périssent sur leur trajet, et leurs corps sont retrouvés plus tard dans la rivière.
« Dès que nous sommes sortis de la jungle, notre bébé a commencé à avoir une forte diarrhée et vomissait tout ce qu’il mangeait », raconte Angel. Bien qu’il ait été transporté d’urgence dans un hôpital du Panama, il ne s’est rétabli que pour une courte période.
« Lorsque nous sommes arrivés au Nicaragua, notre bébé est de nouveau tombé malade », raconte-t-il. « Il y a vingt jours, lorsque nous sommes partis, il pesait près de 10 kilos. Maintenant, il ne pèse plus que 7 kilos. »
Angel a rencontré les équipes d’Action contre la Faim au Nicaragua. Alors qu’il se dirigeait vers le nord, il a de nouveau fait appel à nos équipes pour que nous prenions soin de son bébé. Pour le moment, Angel doit rester au Honduras jusqu’à ce que son bébé se rétablisse. « Tant que mon bébé sera dans cet état, je n’irai nulle part. La vie de mon enfant est plus importante », déclare-t-il. « Je ne veux pas qu’il arrive quelque chose de grave à mon bébé pendant le trajet. Dieu merci, nous étions à proximité d’un hôpital et d’une organisation qui vient en aide aux migrants. »
Edgar Alexander, 43 ans, a quitté le Venezuela pour entreprendre un long périple en direction du Guatemala. Le voyage a été extrêmement compliqué, d’autant plus qu’Edgar souffre d’un handicap physique. À Danlí, au Honduras, les équipes d’Action contre la Faim lui ont indiqué où trouver un abri temporaire pour se reposer.
« Je suis venu avec un groupe de Vénézuéliens qui m’ont beaucoup aidé. Ils m’ont même porté parce que j’avais une béquille », raconte-t-il. « Dieu merci, ils m’ont soutenu et m’ont attendu. Ils sont restés avec moi à longueur de temps, en s’adaptant à mon rythme et à mon handicap. »
Voyager à travers la jungle du Darién est très fatigant, et Edgar a essayé d’aller de l’avant avec une botte en caoutchouc et une chaussette. « Je me suis fabriqué une sorte de prothèse. Je l’ai attachée avec des sangles », explique-t-il. « Elle m’a beaucoup aidé à avancer dans la jungle, mais à un moment donné, j’ai ressenti une sensation de brûlure sous le pied. Quand j’ai enlevé la botte, toute ma peau était décollée. Ma jambe était toute pelée et il y avait même du pus… J’ai cru que j’allais mourir. »
Edgar rêve désormais d’un avenir meilleur : « J’aimerais avoir une vraie prothèse et pouvoir travailler pour subvenir aux besoins de ma famille, mes enfants, ma mère et mes petits-enfants. »
Lorsqu’elle est arrivée au centre de repos temporaire de Trojes, au Honduras, Emmy Patricia avait déjà enduré un dangereux périple à travers la région du Darién. Emmy, qui est partie du Venezuela, se souvient d’horribles ascensions à travers la boue.
« Il pleuvait beaucoup, et nous ne pouvions pas nous abriter parce que nous n’avions pas d’argent », raconte-t-elle. « Pas tout le monde survit à la jungle. Il y a des caïmans, des crocodiles, des serpents, des pumas… toutes sortes de choses. »
Elle-même a vu des personnes mourir sur son trajet. Une nuit, une femme enceinte qui campait dehors parce qu’elle n’avait pas de tente a été attaquée par un puma.
« Une autre dame est tombée en marchant sur des pierres glissantes », a déclaré Emmy. « Elle essayait péniblement de traverser la rivière, qui était très profonde. Elle est tombée et s’est cassé les deux genoux. Elle a confié ses deux enfants à une autre femme parce qu’elle ne pouvait plus continuer. »
Eddy était professeur à Cuba. Il est désormais en route vers le nord et s’est arrêté momentanément au centre de repos temporaire de Trojes, au Honduras, avec sa femme et son bébé.
Il raconte que sa famille a été très bien accueillie et a bénéficié d’un soutien immédiat. « À notre arrivée, ils nous ont fourni des articles de toilette, de la nourriture et une protection. »
Sur son chemin, Eddy a rencontré des personnes de toutes les origines : Mexique, Honduras, Nicaragua ou encore Cuba, comme lui.
« Nous sommes des personnes humbles. Nous avons un cœur et nous avons le droit de vivre et d’aimer comme tout le monde », déclare-t-il. « Il n’y a qu’une seule Amérique. Nous sommes tous des êtres humains. Nous rions de la même manière, pleurons de la même manière et avons tous des rêves. »
Action contre la Faim intervient au Honduras depuis 2020, au Guatemala depuis 1998 et au Nicaragua depuis 1996. En 2023, Action contre la Faim a lancé un programme vital pour venir en aide aux migrants les plus vulnérables dans la région du Darién. Nos équipes mobiles spécialisées en santé et en nutrition y dispensent des soins maternels et infantiles.
Au centre de repos temporaire de Trojes et au point santé de Danlí, au Honduras, nous accueillons chaque jour des migrants comme Eddy, Emmy, Edgar et Angel. Nous traitons les enfants et les adultes souffrant de sous-nutrition, fournissons aux familles de l’eau potable et un abri, distribuons des kits d’hygiène, construisons des installations sanitaires et coordonnons des allocations à usages multiples.
Ailleurs en Amérique latine, nos équipes renforcent la sécurité alimentaire et viennent en aide à des milliers de personnes, en particulier des femmes. Nous enseignons des techniques agricoles intelligentes face au climat aux petits agriculteurs, les mettons en relation avec les marchés locaux et leur enseignons des techniques pour épargner et gagner plus d’argent.
Pour répondre aux besoins humanitaires urgents, nous travaillons en partenariat avec l’UNICEF et d’autres ONG locales et internationales, notamment le Consortium LIFE-Honduras et le programme de soins nutritionnels pour la population vulnérable en déplacement au Guatemala.
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