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À la Une

Bangui

une capitale qui ne ressemble à aucune autre…

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   Bernadette, la jeune grand-mère de Losoko, a été chargée de veiller sur sa petite fille, hospitalisée depuis 5 jours au centre de santé de Bimbo en périphérie de Bangui. Orpheline de père, sa mère ne peut pas se permettre d’arrêter de travailler… ou tout du moins d’essayer de trouver des moyens au jour le jour pour gagner un peu d’argent.

 

 « Vu les évènements dans le pays, il n’y a plus moyen de rien »

 

centre de santé de Bédé-Combattant - Bangui - RCA - septembre 2013 - LGR - Losoko et Bernadette (2) (Large)

C’est ainsi que Bernadette résume la situation. Les « évènements », ce sont la prise de pouvoir en mars dernier par  une alliance de différents groupes rebelles, les Séléka. Depuis, le chaos règne dans le pays : l’insécurité est encore largement présente, les pillages et les exactions continuels, l’économie s’est effondrée, des dizaines de milliers de personnes ont fui les violences, l’autorité de l’Etat ne s’étend quasiment pas en dehors de la capitale. Non pas que le pays se portait beaucoup mieux auparavant : près de 70% de la population vivait déjà sous le seuil de pauvreté dans un pays. Mais la crise actuelle s’enlise dans le temps : le coup d’état a eu lieu il y a plus de 6 mois et pourtant la situation est loin de revenir au calme. Du même coup, des milliers de personnes qui vivaient déjà sur le fil rencontrent des difficultés croissantes : « Plus de 90% de la population vit aujourd’hui dans un système de survie » estime Clément Cazaubon, responsable de la mission d’ACF dans le pays.

Concrètement pour Bernadette, cela signifie : « on mange ce que l’on trouve… parfois cela signifie rien de toute la journée ; juste de la citronnelle ou du café noir. Avant on cumulait une petite activité agricole et la vente de fagots de bois pour gagner un peu d’argent. Mais ça devient de plus en plus difficile : présentement il y a une crise, les gens ne peuvent pas acheter, même des fagots de bois ! Y’ a plus d’argent. Personne n’achète nos fagots. Et pour les cultures, ce n’est pas tellement mieux : on a peur de rejoindre la brousse pour aller aux champs. Si quelqu’un ose aller aux champs, c’est pour cueillir des feuilles de manioc ou des racines sauvages. On a planté une petite parcelle de manioc mais il faut le temps qu’elle pousse. En plus, on ne sait pas trop ce que ça va donner : on a semé très tard à cause des événements et une plus petite surface que d’habitude. »

Partout dans Bangui, on peut constater visuellement des effets de cette crise : les marchés tournent au ralenti, presque uniquement achalandés de manioc et de feuilles : les produits de première nécessité comme l’huile ou le sucre, ou les produits maraichers habituels ont quasiment disparu faute d’acheteurs… et de producteurs. Une baisse de qualité et de quantité de nourriture qui a des conséquences immédiates : le nombre d’enfants atteints de malnutrition aigüe sévère admis dans les 15 structures de santé que soutient ACF dans Bangui a augmenté de 50% par rapport à l’année dernière.

marché - Bangui - RCA - Sept 2013 - LGR (12) (Large)

 

Une capitale en plein marasme économique

 

Nancy Lenda - UNTA Bimbo - Bangui - RCA - Sept 2013 - LGR (11) (Large)A l’échelle de la capitale et du pays entier, la crise politique et sécuritaire a de plus en plus d’impact sur la situation économique des familles : les quelques entreprises présentes dans le pays ont fermé leurs portes, les boutiques d’artisans et les commerces tournent au ralenti, un trafic routier quasi nul, la circulation monétaire diminue … « Comme les gens limitent au maximum leur déplacement et vu l’effondrement économique, chaque quartier de la capitale fonctionne de plus en plus en autarcie approvisionné par un unique marché » explique Cécilia Blaustein, coordinatrice en sécurité alimentaire et moyens d’existence pour ACF en Centrafrique. « Loin des activités économiques habituelles dans les capitales du monde entier, beaucoup d’habitants de de Bangui survivent aujourd’hui grâce à la culture de petites parcelles situées en périphérie de la ville » poursuit-elle. C’est ce qui est arrivé à Nancy Lenda, rencontrée également dans un centre de santé de la capitale où sa fille, Princesse, est soignée contre la malnutrition. Elle était commerçante avant la crise. Mais au moment du coup d’État, elle a fui avec sa famille dans la République Démocratique du Congo (RDC) voisine : « on a pu emmener avec nous une partie du stock de notre magasin, que l’on a dû vendre peu à peu pour survivre sur place. Le reste de notre stock a été pillé. Au final, on a dû revenir à Bangui il y a 2 mois car nous n’avions plus d’argent… et aujourd’hui nous n’avons pas les moyens de remonter un petit commerce. On vit juste de la culture d’un petit champ. Ce n’est pas suffisant pour vivre et manger correctement » nous dit-elle.

Face à cette vulnérabilité croissante dans Bangui et à la dégradation de la situation nutritionnelle des plus pauvres, ACF met actuellement en place – au-delà de son soutien aux centres de santé pour le traitement de la malnutrition – un programme d’aide aux familles d’enfants malnutris, par des distributions de coupons alimentaires et le développement de parcelles de maraîchage en lien avec des commerçants et des petits producteurs.

 

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