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WhatsApp Image 2025-06-30 à 09.30.12_141d2944 © Michele Torti pour Action contre la Faim

À la Une

Tchad

Au Tchad, les réfugiés soudanais font face à une pénurie d’eau dans les camps

La situation humanitaire sur place est alarmante : les infrastructures sont saturées, les ressources essentielles comme l’eau et la nourriture deviennent insuffisantes, et l’accès aux soins demeure limité. Face à cette crise, les équipes d’Action contre la Faim ont démarré une réponse d’urgence dans les camps de déplacés de la province de Wadi Fira à l’Est du Tchad.

 

Renforcer l’accès à l’eau et à l’assainissement dans les camps

 

Selon les derniers chiffres du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), depuis le début de la guerre au Soudan, quatre millions de personnes ont fui vers les pays voisins dont 1,2 million au Tchad.

Fin avril, les violences à El Fasher et l’attaque du camp de déplacés de Zam Zam (Darfour) ont engendré un afflux important de près de 70 000 nouveaux arrivants au mois de mai, principalement des femmes et des enfants, dont plus de 50% dans le Wadi Fira.

Le site de transit de Tiné, principal point d’entrée dans la province, situé à la frontière avec le Soudan, est censé être un espace d’arrivée temporaire où les personnes transitent avant d’être transférées dans d’autres camps de réfugiés installés dans la province. « Les conditions de vie dans ce site sont désastreuses. Les personnes réfugiées attendent des semaines voire des mois dans ce site de transit avant d’être relocalisées dans des camps où la réponse des organisations est également insuffisante face aux besoins», détaille Michele Torti, coordinateur pour la réponse d’urgence à Wadi Fira.

Face à l’urgence de la situation et avec le soutien financier de l’Agence Suédoise pour le Développement International (SIDA), les équipes d’Action contre la Faim mettent en œuvre une opération d’urgence en eau hygiène et assainissement dans l’extension du camp de réfugiés d’Iridimi dans la province de Wadi Fira.  

Ce camp, situé à plus 70km de Tiné, accueille de nombreux réfugiés depuis plusieurs années. Pour faire face à l’augmentation des arrivées et l’accroissement des besoins, une extension a été créé pour accueillir 30 000 personnes supplémentaires.

« Avec l’arrivée massif de réfugiés, ces sites sont surchargés et les ressources vitales comme l’eau et la nourriture viennent à manquer. Aujourd’hui, les réfugiés survivent avec moins de 5 litres d’eau par personne et par jour. On est loin des 15 litres préconisés par l’Organisation Mondiale de la Santé », alerte M.Torti,

Face à cette problématique, la priorité d’Action contre la Faim est d’intervenir via une assistance en Eau, Hygiène et Assainissement où les besoins sont immenses à travers la distribution de kits d’hygiène, de constructions de latrines et d’acheminement de l’eau potable par camions citernes dans l’extension du camp.

« A Iridimi, seules une centaine de latrines sont présentes pour des dizaines de milliers de personnes. Sans accès à l’eau et à des infrastructures adéquates, les pratiques d’hygiène sont complétement absentes. Il y a une vraie urgence à renforcer l’accès à l’eau dans les camps. »

WhatsApp Image 2025-06-30 à 09.30.42_16bfa93a © Michele Torti pour Action contre la Faim
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Des risques sanitaires et nutritionnels importants

 

La saison des pluies vient tout juste de démarrer (juin à septembre) et l’inquiétude demeure. « Avec les pluies abondantes, les sites deviennent de plus en plus inaccessibles et il y a des risques d’inondations et donc d’épidémies et maladies hydriques dans les camps », explique Michele Torti.

« L’insuffisance des infrastructures d’accès à l’eau potable, d’hygiène et d’assainissement engendrent des risques de contamination au épidémies, notamment au choléra, comme c’est le cas en ce moment au Soudan. Il est urgent de mettre en place des mesures de mitigation pour empêcher toute propagation de la maladie dans les camps et les communautés hôtes, cette situation pourrait avoir des répercussions désastreuses pour les populations, déjà en très grande vulnérabilité », alarme-t-il.

En parallèle de l’appui en WASH, des activités de dépistage nutritionnel et de référencement sont menées pour faire face à la situation nutritionnelle préoccupante des enfants. « Selon les résultats du dernier dépistage réalisé entre mai et juin 2025, plus de 10% des nouveaux réfugiés étaient considérés en situation de malnutrition aigüe sévère. 435 nouveaux cas de malnutrition aigüe sévère ont été détectés chez les enfants de moins de 5 ans ».

 « Aussi, les personnes arrivant dans ces camps sont épuisées par le parcours migratoire et les violences qu’elles ont pu subir. Pour cela, nos équipes apportent également un soutien psychosocial aux personnes afin de les aider dans leur gestion du stress, mais les besoins restent immenses face aux traumatismes et drames vécus ».

 

Une situation critique sous financée

 

Les besoins humanitaires sont considérables, les ONG et autorités éprouvent des difficultés à répondre efficacement aux besoins urgents des populations réfugiées en abris, eau, assainissement, santé et alimentation. A ce jour, selon le Plan de Réponse Humanitaire, la situation est financée à hauteur de 11 % seulement et les fonds disponibles pour répondre à cette nouvelle urgence manquent cruellement.

Au-delà des besoins en eau potable et en hygiène, les dispositifs en santé et nutrition sont insuffisants. « Les personnes qui vivent dans les camps sont complétement dépendantes de l’assistance délivrée par les ONG et Nations unies. Or, dans le contexte actuel de baisse généralisée des financements internationaux, les organisations sont à bout de souffle ».

Il est nécessaire de prendre en charge les cas de malnutrition aigüe, au-delà du dépistage. Malheureusement, faute de moyens, aujourd’hui nos capacités sont très limitées », conclut Michele Torti.

 

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