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À la Une
Antananarivo, la capitale de Madagascar, connaît des besoins importants dans un contexte de forte densité de population et de très grande précarité. Depuis 2012, Action contre la Faim intervient dans les quartiers défavorisés de la ville afin de lutter contre la malnutrition des enfants de moins de 5 ans.
Depuis un an, l’ONG a adapté son intervention pour mieux répondre aux problématiques de la population à travers notamment le soutien de 4 sites nutritionnels et la création d’un centre social partenarial AKANY TAFA.
En ce jour de mai, l’hiver commence à se faire ressentir à la capitale malgache. Cependant, dans le quartier d’Antohamadinika, les fumées dégagées par les brûlures des tas de déchets empilés à l’air libre laissent une sensation de chaleur étouffante.
C’est dans ce quartier populaire, considéré comme un des plus précaires et insalubres d’Antananarivo, que Rodolphe Ulrich FENO, travailleur psychosocial pour Action contre la Faim rend visite à Felana, jeune maman de 21 ans.
Elle lui propose de s’asseoir sur l’unique chaise, non loin de son lit qui prédomine cet espace réduit et étroit, où vivent ses parents, ses frères et sœurs et sa fille Gardi de 27 mois. C’est justement pour faire le point sur l’état de santé de Gardi que Rodolphe s’est rendu chez Felana. En effet, Gardi souffrait de malnutrition : « Elle était assez faible et ne jouait pas comme les autres enfants », précise Felana. « C’est pour cela que je suis allée au centre social car je pensais qu’elle souffrait de malnutrition »,
Ce même jour, Felana, accompagnée de Gardi se rend à une visite de contrôle de l’état nutritionnel de sa fille, consultée par deux agentes communautaires du centre. Gardi pèse aujourd’hui 8 kg 800, son état s’est amélioré après plusieurs semaines de prise de Plumpy Nut, un aliment thérapeutique à base d’arachide.
Mené conjointement avec l’aide de 8 partenaires, l’AKANY TAFA est un centre d’accompagnement social pour le bien-être des familles et tout particulièrement les femmes et les enfants. « C’est une première porte d’entrée pour les habitant.e.s du quartier qui n’ont pas accès aux soins, au planning familial, à des services psychosociaux, des aides administratives ou juridiques ou encore qui souhaitent avoir un coup de pouce professionnel », explique Rodolphe. Ce centre se veut être un lieu sûr pour les personnes vulnérables nécessitant des services gratuits répondant à leurs besoins. « On y accueille une quinzaine de personnes par jour environ », précise-t-il.
Au milieu d’autres femmes et enfants venus pour l’occasion, Felana assiste à une séance de sensibilisation à l’hygiène et notamment à l’hygiène menstruelle. Ces femmes un peu embarrassées rient entre elles et écoutent avec attention les conseils de Andrianiry FIHARIANTSOA, mobilisatrice communautaire d’Action contre la Faim.
« Il y a un vrai lien de confiance qui se crée avec les familles », ajoute Andrianiry. « Certaines d’entre elles nous confient préférer venir à l’AKANY TAFA plutôt que de se rendre dans les CSB (Centre de Santé de Base de la ville) parce qu’elles savent qu’ici elles sont les bienvenues et ne seront pas jugées », précise-t-elle.
C’est ce lien de confiance qu’Aurore sage-femme depuis 15 ans, travaillant au sein de l’ONG malgache FISA (Fianakaviana Sambatra) spécialisée dans le planning familial et partenaire du centre social, essaye de tisser avec les femmes qu’elle reçoit. Dans une pièce plus intime, Aurore examine une jeune femme souhaitant se faire poser un implant contraceptif. « Etonnamment, la majorité des femmes choisissent un mode de contraception longue durée car elles ne souhaitent plus avoir d’enfants et ainsi avoir un bon emploi afin de subvenir aux besoins de leur famille », commente Aurore. « La situation est vraiment alarmante pour ces jeunes femmes, la plupart d’entre elles ne mangent pas à leur faim et préfèrent se priver pour donner à manger à leurs enfants ».
En complément du centre social, les équipes d’Action contre la Faim appuie la mise en place et le fonctionnement de 4 sites de nutrition communautaires du Ministère de la Santé. Dans ces sites, gérés par les Fokontany (mairie de quartiers de la ville), des agent.e.s communautaires, formés par Action contre la Faim organisent des séances de promotion et de surveillance de la croissance auprès des enfants, du dépistage mais aussi des démonstrations culinaires.
Dans une pièce exiguë, mise à disposition par le Fokontany Faami, Faniry agente communautaire reçoit des mères de famille souhaitant connaitre l’état nutritionnelle de leur enfant.
« Quand j’étais enceinte de mon premier enfant, j’étais atteinte de malnutrition. Je me suis alors rendue dans le centre d’Action contre la Faim où j’ai pu bénéficier de traitements », témoigne Faniry. « J’ai ensuite participé à des séances de formation, ça m’a beaucoup intéressé et beaucoup plu. C’est pourquoi j’ai décidé de faire ce travail d’agent communautaire que j’aime particulièrement car je peux aider la communauté, surtout les gens au niveau de mon Fokontany, je peux les conseiller, les orienter et j’aime beaucoup cela ».
En cas de détection d’un cas de malnutrition aigüe sévère, les agents réfèrent les familles au CSB le plus proche ou à l’hôpital s’il y a des complications afin que l’enfant soit suivi médicalement dans un CRENI (Centre de Récupération d’Education Nutritionnelle et Intensive).
« Ces 3 dernières années, les projecteurs ont beaucoup été tournés sur la situation de sécheresse dans le Grand Sud de Madagascar. Or, la situation à la capitale n’en est pas moins importante », explique Annick Rakotoanosy, coordinatrice de la base d’Antananarivo à Action contre la Faim Madagascar.
Uniquement dans la capitale, on note une prévalence de la malnutrition chronique globale de près de 50 % et un taux de malnutrition aigüe globale avoisinant les 5 %, selon les derniers chiffres de l’enquête nutritionnelle SMART réalisée en 2019.
« A Madagascar, et plus particulièrement à Antananarivo, la pauvreté est la cause fondamentale de la malnutrition chronique. Cette malnutrition provoque des retards de croissance et a un impact considérable sur la santé et le développement intellectuel de l’enfant », ajoute Annick.
La malnutrition chronique est sous adressée par le gouvernement malgache et par les bailleurs de fonds. Les financements sont davantage mobilisés pour répondre à l’urgence au Sud et notamment au Sud-Est au détriment de cette problématique de fond qui touche la capitale et plus généralement la partie centrale l’île.
Les équipes d’Action contre la Faim et leurs partenaires sont actuellement dans une démarche de recherche de financements afin de maintenir les interventions auprès des habitant·e·s très vulnérables de la capitale.
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