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À la Une
3 mois après son expulsion ainsi que celle de 12 ONG internationales et 3 ONG locales, Action contre la Faim prend la parole pour alerter sur le sort des populations du Darfour. Malgré les déclarations rassurantes du gouvernement soudanais, force est de constater qu’aucune solution viable pour pallier le départ des organisations d’aide n’a été mise en oeuvre. Depuis mi mars, une chape de plomb s’est abattue sur les habitants du Darfour dans l’indifférence générale. C’est pourtant l’avenir de centaines de milliers de personnes dont il est question.
Après 24 ans de présence au Soudan, Action contre la Faim (ACF), comme d’autres ONG, a été contrainte d’interrompre sans délai l’aide vitale qu’elle procurait aux populations dans le besoin. Cette décision brutale et totalement infondée des autorités soudanaises à l’encontre d’Action contre la Faim est sans précédent. Le président soudanais Omar El Béchir, par cet acte, piétine les principes humanitaires et, plus important encore, prive des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants d’une assistance de première nécessité.
Déjà, les conséquences du départ des 13 ONG internationales représentant entre 40 et 50% du volume de l’aide humanitaire au Soudan se font vivement ressentir: suite à la seule expulsion d’ACF, c’est l’aide apportée à plus de 450 000 personnes qui est mise en péril.
Plus grave, à court et moyen termes, les perspectives pour les populations soudanaises sont particulièrement préoccupantes et l’on ne peut que craindre une dégradation de leurs conditions d’existence avec l’arrivée de la saison des pluies. Celles-ci sont synonymes dans de nombreuses régions d’une recrudescence marquée des maladies causées par un accès limité à une eau de qualité et à l’augmentation des taux de malnutrition.
Aucune des solutions de remplacement envisagées par les autorités soudanaises ne paraît vraisemblable ou viable. Outre le manque de capacité des ONG présentes, l’ensemble des acteurs humanitaires pouvant potentiellement prendre en main les programmes interrompus devrait faire face à une série de problématiques : climat de défiance entre les autorités soudanaises et les ONG, manque de moyens (humains, financiers et logistiques), mépris généralisé des principes humanitaires, accès limité aux victimes, etc.
Concrètement, ces expulsions mettent durablement en péril l’aide apportée aux centaines de milliers de personnes victimes du conflit et dépendantes de l’aide humanitaire.
Les carences dues à l’arrêt des activités des 16 ONG se font sentir et les mesures cosmétiques prises pour pallier ces manques laissent présager une situation inquiétante pour les mois à venir. Ces expulsions sont le résultat de tensions grandissantes où la dénégation des principes phares de l’action humanitaire, tels que l’impartialité, l’indépendance et la neutralité, mène à la mise en péril de l’accès aux populations vulnérables.
Dans ce contexte créé de toutes pièces par les autorités soudanaises, les populations civiles ainsi que les acteurs humanitaires se retrouvent dépendants d’enjeux relevant de la politique internationale et détachés des impératifs humanitaires.
Afin de contrer cette tendance, les membres de la communauté internationale ainsi que les acteurs humanitaires impliqués dans la crise actuelle au Soudan devraient s’engager activement en faveur de la réalisation des objectifs suivant:
Plus de 3 mois après son expulsion, ACF n’a toujours pas reçu d’explication officielle quant aux motifs exacts de cet acte. Mais conformément à son mandat, Action contre la Faim est toujours prête à porter assistance aux populations du Darfour qui en ont cruellement besoin et émet le souhait de pouvoir retourner au Soudan. Ce retour sera conditionné au respect des principes humanitaires afin de garantir la mise en oeuvre d’une aide efficace, transparente et fondée sur les seuls besoins.