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À la Une

Colombie

Action contre la Faim lance une intervention humanitaire axée sur la santé maternelle et infantile dans la région du Darién

La région du Darién est devenue l’un des points chauds de migration les plus extrêmes et les plus difficiles des Amériques. Selon le Service national d’immigration du Panama, près de 350 000 personnes sont entrées illégalement dans le pays par la jungle du Darién l’été dernier. 

Notre intervention humanitaire est axée sur des soins de santé maternelle et infantile, qui sont dispensés par des équipes mobiles composées de personnel médical et de nutritionnistes. 

Action contre la Faim publie un rapport analysant la situation des migrants dans la région du Darién. À travers de nombreux témoignages, ce rapport permet de comprendre leurs attentes, leurs priorités et leurs besoins sur leur route vers les États-Unis. 

Action contre la Faim a démarré ses activités humanitaires dans la région difficile du Darién, située à la frontière entre la Colombie et le Panama. C’est une zone de jungle caractérisée par un accès difficile et des conditions météorologiques extrêmes, et elle est empruntée par des milliers de migrants en route vers les États-Unis. L’intervention humanitaire d’Action contre la Faim est axée sur des soins de santé maternelle et infantile, qui sont dispensés par des équipes mobiles composées de personnel médical et de nutritionnistes.

« Notre priorité est de venir en aide aux membres les plus vulnérables de la population immigrante, notamment les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que les enfants de moins de 10 ans. Nous savons que beaucoup continueront leur trajet de la jungle du Darien vers le nord, et notre mission est de leur fournir les services de base nécessaires pour préserver leur bien-être et leur santé », explique John Orlando, directeur national d’Action Contre la Faim en Colombie. 

 

CO_MEX_2023_Necocli_ChristianValencia_MigrantesMujerHija-min © Lina Arenas for Action Against Hunger
CO_MEX_2023_Turbo_ChristianValencia_PuertoMigranteNiña-min © Lina Arenas for Action Against Hunger
CO_MEX_2023_Capurgana_LinaArenas_FilaMigrantes-min © Lina Arenas for Action Against Hunger
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Marcela, une mère de famille immigrante, nous explique pourquoi elle, son mari et ses deux enfants ont pris la décision de traverser la jungle. « Lorsqu’ils vous voient avec vos enfants, les gens vous jugent. Ils vous traitent d’irresponsables. Mais la vérité c’est qu’ici, la vie est trop dure. Après plusieurs jours sans pouvoir nourrir nos enfants, nous avons compris que nous n’avions pas d’autre choix que de migrer à nouveau. Nous savons que c’est un voyage très dur, mais si l’un de nous partait seul, l’autre devrait porter le lourd fardeau d’avoir à choisir entre payer le loyer de la chambre dans laquelle nous vivions et nourrir nos enfants. Et je ne me vois pas traverser le Darién seule avec mes enfants. Nous y avons beaucoup réfléchi, et nous allons sortir nos enfants de cette situation ensemble. Nous devons garder la foi et continuer à avancer », explique cette jeune mère vénézuélienne de 26 ans. 

L’intervention des équipes mobiles d’Action contre la Faim, qui ont commencé à être déployées en septembre, consiste principalement à identifier les mères dont le bébé présentait un faible poids à la naissance par rapport à l’âge gestationnel, les enfants à risque de sous-nutrition et la prévalence des infections respiratoires et des problèmes de peau. « Nous avons identifié des enfants souffrant de malnutrition chronique, d’autres à risque, des enfants présentant un retard de croissance et des enfants avec des carences en micronutriments (faim cachée) », explique le Dr Angelica, médecin de l’équipe d’Action contre la Faim. 

« Cette situation est un véritable défi », poursuit-elle. « Les migrants ont un objectif très clair : traverser le Darién. Nous avons identifié des enfants qui souffrent de maladies respiratoires. Pour eux, traverser la jungle représente un risque supplémentaire, car l’humidité et les efforts physiques exigés aggraveront leur état de santé », explique-t-elle. 

En 2023, les flux migratoires ont fortement augmenté dans cette région. Selon le Service national d’immigration du Panama, près de 350 000 personnes sont entrées illégalement dans le pays par la jungle du Darién avant août, soit près de 100 000 personnes de plus que sur toute l’année 2022, et une augmentation de 87 % par rapport à 2019. Des pics de jusqu’à 3 000 personnes par jour ont été enregistrés ces dernières semaines. 

Les mouvements de milliers de migrants ont été enregistrés dans les municipalités colombiennes de Necoclí, Turbo et Apartadó dans le département d’Antioquia, et de Capurganá et Acandí dans le département de Chocó. 

Dans cette région, Action contre la Faim travaille en étroite collaboration avec HIAS et en coordination avec les points PAO (Puntos de Atención y Orientación), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), Migración Colombia, le Groupe interagences sur les flux migratoires mixtes (GIFMM) et la Croix-Rouge colombienne. À Capurganá et Acandí, elle coopère avec les points PAO, le Secrétariat de la Santé, la mairie et les organisations humanitaires et institutionnelles locales présentes. Il convient de noter que l’intervention d’Action contre la Faim s’inscrit dans le cadre de son programme national soutenu par la Swedish International Development Cooperation Agency. 

 

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