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PS_2023_EMR_ACFoPt (19) © Action contre la Faim

Communiqués de presse

Territoire Palestinien Occupé

50% de la population de Gaza est au bord de la famine

50 % de la population de Gaza est passée en phase de catastrophe (phase 5), niveau le plus élevé sur l’échelle de l’IPC. Pour parler de famine il faut que plus de 20% de la population soit en situation d’insécurité alimentaire, qu’un enfant sur 3 souffre de malnutrition aigüe et/ou que 2 personnes sur 10 000 meurent de faim.

Aujourd’hui, plus de la moitié de la population se trouvant en phase 5 de l’IPC se trouve dans le nord de la bande de Gaza, où l’accès humanitaire est pratiquement impossible. Dans cette zone, plus de 160 000 personnes sont au bord de la famine. En outre, l’insécurité alimentaire extrême touche également Rafah, qui est devenue la zone la plus peuplée de la bande de Gaza en raison des déplacements de population dans l’enclave. Alors que 3 habitants sur 10 sont menacés de famine à Rafah, l’aide humanitaire reste totalement insuffisante pour subvenir aux besoins des plus de 2 millions de personnes qui y sont bloquées. Dans ce contexte, nous avons reçu des rapports faisant état de personnes qui, désespérées, se sont résolues à manger du fourrage, de la paille et d’autres aliments destinés aux bovins, aux chèvres et aux moutons.

Le seuil de famine pour la consommation alimentaire des ménages a déjà été largement dépassé. Le rapport révèle une tendance à la hausse de la malnutrition aiguë et il est très probable que le seuil de famine pour la malnutrition aiguë ait également été dépassé. Les données disponibles indiquent une forte augmentation du nombre de décès d’enfants, ce qui laisse présager l’apparition imminente d’une famine.

Suite à sa récente visite à Rafah, Vincent Stehli, Directeur des opérations d’Action contre la Faim, tire la sonnette d’alarme : « Nous travaillons à Gaza depuis 20 ans et je n’ai jamais rien vu de tel. 80 % des enfants souffrent de maladies infectieuses et 70 % ont la diarrhée. Ils n’ont pas assez de nourriture. Les services de santé ne peuvent pas fonctionner. C’est un terreau idoine pour la malnutrition. Et ce n’est que le début« . Les premiers rapports sur la malnutrition ont révélé une autre information alarmante : dans le nord de la bande de Gaza, 1 enfant sur 3 souffre de malnutrition aiguë et au moins 27 sont déjà morts de malnutrition et de déshydratation, selon les données du Groupe de travail sur la nutrition et du Ministère de la Santé à Gaza. 

 

Soutenir la population dans des conditions extrêmes

 

Au cours des cinq derniers mois, Action contre la Faim a travaillé dans des conditions d’insécurité extrême pour continuer à assurer une assistance humanitaire, à travers la distribution de nourriture, de repas chauds, de services de nettoyage, de transport d’eau par camion, de gestion des déchets solides et de distribution de kits d’hygiène et d’abris. « La cessation des hostilités et le rétablissement de l’espace humanitaire pour acheminer l’aide et restaurer les services sont essentiels pour éliminer tout risque de famine. C’est pourquoi Action contre la Faim continue de plaider en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et permanent » rappelle Vincent Stelhi.

« La famine et la faim ne devraient jamais être utilisées comme arme de guerre ».

Action contre la Faim appelle donc une fois de plus toutes les parties au conflit à prendre toutes les mesures nécessaires pour parvenir à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et durable qui garantisse la protection des civils et de leurs infrastructures, et permette une augmentation massive de l’aide humanitaire.

Nous appelons également les États tiers à promouvoir et à surveiller activement la mise en œuvre de la résolution 2712 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui appelle à une pause humanitaire urgente dans les combats et à l’établissement de corridors sûrs dans toute la bande de Gaza pendant une période suffisante pour permettre un accès rapide et sans entrave des acteurs humanitaires, conformément au droit international humanitaire. Il est notamment nécessaire de donner la priorité à l’accès par voie terrestre, en particulier aux points de passage de Rafah, de Kerem Shalom/Kerem Abu Salem, d’Erez/Beit Hanoun et de Karni.

Nous réitérons que, conformément à la résolution 2417 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui interdit l’utilisation de la famine et de la faim comme arme de guerre, toutes les parties au conflit doivent immédiatement cesser leurs attaques contre les civils et les infrastructures essentielles à leur survie, y compris les installations de production et de distribution de denrées alimentaires.

 

Les conflits armés comme cause principale de la faim

 

Action contre la Faim rappelle que les conflits armés et la violence sont les principales causes de la faim, et Gaza n’échappe pas à la règle. Les hostilités en cours ont créé des obstacles majeurs à la culture et à la production de denrées alimentaires. Les terres agricoles ont été touchées par des armes explosives, ce qui a eu des conséquences négatives à court et à long terme en détruisant les moyens de subsistance et en contaminant le sol avec des restes explosifs de guerre.

La grande majorité des activités de pêche ont cessé. De nombreux magasins d’alimentation et marchés ont été détruits. Seules 15 boulangeries restent opérationnelles sur les 97 qui étaient en activité avant le 7 octobre. La destruction de ces infrastructures empêche la population d’acheter et de vendre de la nourriture en toute sécurité. Les marchés sont quasi inexistants. De plus, la flambée des prix a créé de sérieux obstacles économiques pour les civils qui souhaitent acheter de la nourriture. Selon le dernier rapport Insecurity Insight, la disponibilité des denrées alimentaires de base est extrêmement limitée. Par ailleurs, 1,7 million de personnes déplacées à l’intérieur du pays manquent d’ustensiles de cuisine, d’eau et de combustible, ce qui les empêche d’utiliser efficacement des aliments nutritifs lorsqu’ils sont disponibles et accessibles.

L’aide humanitaire, y compris l’aide alimentaire, est une mesure d’urgence essentielle qui permet de sauver des vies. Les restrictions d’accès aux biens commerciaux et à l’aide humanitaire par des blocus, des violences ou des mesures administratives empêchent la satisfaction des besoins les plus fondamentaux des civils.

 

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