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Cameroun I Yeke Oko © Action contre la Faim Cameroun

Publication

République Centrafricaine & Cameroun

I YEKE OKO : Un projet de vivre ensemble

Ces réfugiés viennent se joindre à une population hôte pauvre et dont les ressources sont limitées. Malgré l’aide humanitaire que reçoivent les réfugiés dans l’Est du Cameroun, leurs moyens de subsistance sont faibles.

L’accroissement brusque de la population de l’Est Cameroun engendre une forte pression sur les ressources naturelles, les infrastructures et services de base, déjà insuffisants. Effectivement, l’Est est l’une des régions les plus pauvres du Cameroun. En effet, la zone est très faiblement dotée en infrastructures, en services sociaux, l’emploi y est peu développé, l’économie est essentiellement basée sur l’agriculture, l’élevage, les mines d’or et l’exploitation forestière. La pauvreté de la population induit un taux de malnutrition chronique élevée de 32,8% selon l’enquête nutritionnelle SMART 20211. Et environ 75% des réfugiés sont en situation d’insécurité alimentaire sévère selon MINSANTE/UNICEF – SMART survey 2017.

La pauvreté ambiante, la diminution croissante des ressources et l’installation des réfugiés dans la zone provoquent des tensions sociales entre les communautés hôtes et les réfugiés. Tous ces problèmes causent inévitablement le faible développement socioéconomique.

 

Action contre la Faim intervient à travers un projet transfrontalier « I Yéké Oko »

 

Depuis le 1er mai 2019, Action contre la Faim Cameroun en consortium avec la Croix-Rouge Française (CRF), Norvegian Refugees Council (NRC), CARE et IRAM ont mis en place le projet « I Yéké Oko » (On est ensemble) pour une durée de quatre années, avec l’appui financier de l’Agence Française de Développement. I Yéké Oko est un projet transfrontalier qui couvre quatre communes du côté Cameroun (Batouri, Kentzou, Ketté et Ouli) et touche environ 61747 personnes dont plus de 28055 réfugiés.

Le projet I Yéké Oko vise le développement équilibré et durable des territoires touchés par les déplacements de populations, issus du conflit centrafricain, en République centrafricaine et au Cameroun. Et ceci passe par

  1. le renforcement des capacités des autorités locales pour la mise en place de mécanismes de gouvernance et de dialogue inclusif ;
  2. le renforcement des mécanismes communautaires de prévention et de gestion des conflits en valorisant les pratiques culturelles locales et innovantes porteuses d’espoir ; 
  3. l’amélioration des moyens d’existence et des revenus des populations à travers le développement des chaînes de valeurs/systèmes d’activités dans les filières agropastorales qui permettent aux jeunes, aux femmes et aux personnes vulnérables d’accéder à des activités économiques rentables et la mise en place de services financiers adaptés.

 

Cameroun I Yeke Oko © Action contre la Faim Cameroun
Cameroun I Yeke Oko © Action contre la Faim Cameroun
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Insertion socioéconomique des jeunes filles et garçons à travers la formation socioprofessionnelle

 

Au Cameroun, les actions de formation s’inscrivent dans le cadre de la Stratégie Nationale de Développement à l’horizon 2030 et sont pilotées par le Ministère de l’emploi et de la formation professionnelle (MINEFOP) et le Ministère de la promotion de la femme et de la famille (MINEPROFF) selon les politiques sectorielles en vigueur.

Selon le MINEFOP, les structures de formation sont très peu fréquentées pour les raisons suivantes : les coûts de formation sont élevés, le manque d’intérêt pour investir dans une formation agricole (métier perçu comme peu rémunérateur et pénible), l’éloignement des centres qui rend difficile la prise en charge de frais de vie des jeunes en formation.

A cet effet, Action contre la Faim dans le projet I Yéké Oko, met la formation professionnelle et l’insertion économique des jeunes comme l’un des objectifs majeurs de la cohésion socio-économique. Il s’agit notamment de former des jeunes (réfugiés, hôtes, filles et garçons) sur des métiers porteurs susceptibles de les aider à s’insérer économiquement dans leur localité et favoriser leur participation au développement socio-économique local.

Ainsi 60 jeunes filles et garçons issus des quatre communes de la zone du projet, ont bénéficié de la formation professionnelle en différents métiers (aviculture, pisciculture, maçonnerie, couture, broderie, …), et d’un appui en petit matériel pour le lancement de leur activité.

Après plusieurs séances d’orientation par différents acteurs (MINEFOP, MINJEC, Mairies…) les jeunes ont fait le choix de leur métier. Pendant plus de six mois, les apprenants ont suivi des formations dans des centres de formation et ateliers d’apprentissage. Après des supervisions régulières par la Délégation Départementale de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DDEFOP) de la Kadey et des équipes d’Action contre la Faim et celles des organisations de la société civile partenaires (ASAD et SAIMED), une évaluation a été réalisée afin d’apprécier les aptitudes acquises par les apprenants, et le constat est qu’ils sont aptes à exercer les métiers dans lesquels ils ont été formés. Pour faciliter leur installation et le démarrage de leur activité, des kits d’appui ont été mis à la disposition de chaque diplômé.e.

C’est en ce mois d’avril 2022 que les jeunes formés sont entrés en possession de leurs attestations et kits d’insertion, ils bénéficieront d’un suivi de proximité de la part d’Action contre la Faim et des partenaires SAIMED et ASAD pour s’assurer de la bonne utilisation du matériel mis à leur disposition.

GBINGOULE OUMAROU Caroline, jeune formée en couture s’exprime « Ce n’était pas facile à supporter les six mois, mais par la grâce de Dieu, on a fini les six mois dans les bonnes conditions. Et ce que j’ai appris pendant les six mois-là, voici un exemple que moi-même j’ai porté, non seulement, ce n’est pas moi seule, voici ce que j’ai fait et toute ma famille a porté, je vous remercie ».

 

La formation socioprofessionnelle et la mise à disposition de capitaux pour la jeunesse sont un levier le développement socioéconomique du pays

 

Dans un contexte où la jeunesse apparaît désemparée, sans perspective de formation ni d’emploi, désintéressée des activités agricoles peu rémunératrices, et tentée par des activités plus lucratives mais illégales ou encore par l’exploitation minière, il est essentiel de diriger une partie des actions vers cette catégorie de la population des zones touchées. L’accompagnement des jeunes dans le développement d’activités économiques innovantes et attractives est primordial dans la recherche d’un développement territorial global, action proposée par le projet dans le cadre du développement économique. Il est aussi primordial, dans ce processus, de mettre au cœur de nos actions la formation de la jeune fille et femme.

Le chef du projet I Yéké Oko, Vincent Gnowa conclut en disant « I Yéké Oko est un projet très intégré, qui cadre avec les besoins réels des populations. Les jeunes filles et garçons sont au centre des différentes activités menées et les mécanismes locaux de pérennisation des résultats obtenus jusque-là favoriseront à coup sûr l’atteinte de l’objectif poursuivi, qui est de renforcer la cohésion civique, sociale et économique des populations impactées par la crise centrafricaine. »

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