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Communiqués de presse

Yémen

Il faut rouvrir le port d’Hodeïda

Les combats, l’effondrement de l’économie et des services de bases, ainsi que le blocus commercial mis en place par la coalition menée par l’Arabie Saoudite dans un pays qui était déjà dépendant à 90% des importations avant la guerre, ont mené plus de 8,4 millions de personnes au bord de la famine.

Selon une étude récente du FEWS NET1, ce risque de famine est fortement lié au blocus du port d’Hodeïda, principal point de transit des importations. Même sans la levée du blocus, certaines régions pourraient déjà sombrer en situation de famine. Les prix des biens essentiels ont augmenté de façon faramineuse et malgré une réouverture partielle, ils sont toujours bien au-dessus des niveaux d’avant le conflit. Le prix d’un kilo de riz a augmenté de 130% en moyenne entre janvier 2015 et janvier 2018, alors que le litre de fuel coûte entre 53% et 141% plus cher selon les régions2. Parmi les premières touchées, les populations déplacées dans la région qui, en plus d’avoir quitté leurs foyers pour fuir la guerre et perdu leurs sources de revenus, n’ont souvent plus les moyens de se procurer ces biens.

Lapo Somigli, directeur d’Action contre la Faim au Yémen, explique : « En limitant drastiquement les importations commerciales et humanitaires via le port d’Hodeïda, la coalition continue d’étouffer le nord du pays contrôlé par les Houthis mais ce sont les civils qui en paient le prix. Ce dont le Yémen a besoin, c’est de l’ouverture inconditionnelle des ports du nord dont celui d’Hodeïda pour permettre à la nourriture, au fuel et aux médicaments d’atteindre rapidement les quelques 20 millions de personnes qui dépendent de ce port. »

Aujourd’hui, sur une population totale de 29 millions de personnes, 22 millions ont besoin d’aide. Cela représente 3 habitants sur 4. Officiellement, la guerre a coûté la vie à près de 10 000 personnes. Mais des milliers d’autres sont mortes sans avoir pu être comptabilisées. Lapo Somigli poursuit : « Aujourd’hui quand les bombes ne tuent pas, ce sont les maladies, le manque d’accès à la nourriture et aux soins ou les prix qui s’en chargent : les victimes indirectes de cette guerre sont innombrables. On estime qu’un enfant meure toutes les 10 minutes des conséquences directes et indirectes du conflit. Les gens sont épuisés, des centaines de milliers ne savent pas à quoi ressemblera leur prochain repas, si leurs enfants pourront être soignés ou si leurs salaires seront versés. Cela doit cesser. »

Depuis trois ans, la coalition menée par l’Arabie Saoudite, les autres forces pro gouvernementales ou les Houthis violent en toute impunité le droit des populations civiles à être protégées de la guerre sans jamais en être inquiétés. Les grandes puissances occidentales comme la France, les Etats-Unis ou le Royaume-Uni, se rendent complices en soutenant cette coalition, en fournissant des armes et en refusant de s’engager pleinement dans la résolution diplomatique du conflit. Action contre la Faim appelle à une position beaucoup plus ferme et volontaire vis-à-vis de toutes les parties au conflit. Après plus de 3 ans de guerre, il est temps que le calvaire des Yéménites cesse.


1 FEWSNET, Yemen Fodd Security Alert, February 16, 2018. http://bit.ly/2GmDk6w
2 FAO-Ministere de la Planification, Monthly Market Monitoring Bulletin, Fevrier 2018. http://bit.ly/2ptI7MK

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