Notre intervention d’urgence face au choléra : le cas de Samar

Et Samar n’était pas la seule dans cette situation. De nombreuses autres personnes dans son quartier avaient des symptômes similaires. Le choléra est une maladie débilitante qui peut affecter la vie des personnes qui en souffrent au-delà de leur santé. En effet, il peut leur causer des problèmes financiers en les empêchant d’aller travailler et, en conséquence, elles peuvent être licenciées ou obligées à démissionner. De plus, rester à la maison le temps de se remettre du choléra n’est pas toujours une option en raison des difficultés économiques.

Malgré les défis auxquels elle a été confrontée, Samar a fini par vaincre sa peur et a demandé de l’aide. Le choléra est une maladie grave, et son diagnostic et son traitement précoces sont essentiels pour un rétablissement complet. En partageant son histoire, Samar espère sensibiliser d’autres personnes à l’importance de demander de l’aide et de recevoir un traitement approprié contre le choléra.

La responsable du secteur eau, assainissement et hygiène (EAH) d’Action contre la Faim, vers qui Samar s’est tournée pour obtenir de l’aide, nous a fourni des données révélatrices sur son intervention dans la région. Elle a mentionné qu’elle avait été très surprise par le nombre de cas confirmés et suspects de choléra dans la région, ainsi que par le manque de sensibilisation à cette maladie, ce qui met en avant l’importance des campagnes de sensibilisation.

Pour remédier à cette situation, Action contre la Faim a commencé à organiser des sessions de sensibilisation sur le choléra, qui ont amené de nombreuses personnes à admettre qu’elles avaient des symptômes et à demander de l’aide aux points focaux de la région. La première étape de l’intervention face à un cas suspect consiste à se rendre sur les lieux et à fournir à la personne concernée les informations et les kits dont elle a besoin pour soulager ses symptômes.

Ensuite, l’équipe effectue un suivi de cette personne et de ses proches afin de s’assurer qu’ils ne présentent aucun symptôme. Elle se concentre alors sur une zone de 50 à 100 mètres autour du cas suspect, ce que l’on appelle l’approche CATI (interventions ciblées par zone de survenue des cas), pour fournir de l’eau à la population et la déplacer si besoin. Cette approche vise à contenir la propagation de la maladie en identifiant et en traitant tous les cas suspects dans une zone donnée.

L’étape suivante consiste à mener à bien une session de sensibilisation au choléra pour tout le monde dans la zone sélectionnée. Lors de cette session, plusieurs sujets importants sont abordés. Qu’est-ce que le choléra ? Comment se propage-t-il ? Quelles mesures de prévention faut-il prendre ? Comment détecter les symptômes pour pouvoir signaler les nouveaux cas ? Il s’agit d’informations cruciales qui peuvent inciter les gens à agir s’ils soupçonnent qu’eux-mêmes ou des personnes qu’ils connaissent ont le choléra.

Enfin, l’équipe distribue des kits d’hygiène et de désinfection. Les kits comprennent des articles tels que du savon, des comprimés de purification de l’eau et une solution désinfectante.

L’équipe effectue également un suivi des personnes touchées par le choléra afin de s’assurer qu’elles se rétablissent correctement.

De manière générale, en menant à bien des campagnes de sensibilisation, des interventions ciblées et un suivi, et avec le soutien de l’aide humanitaire de l’Union européenne, Action contre la Faim peut venir en aide à de nombreuses personnes touchées par la maladie. En plus de venir en aide aux personnes touchées, ces efforts contribuent également à prévenir la propagation du choléra dans la communauté.