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SOLID © Ndjandji Nicaise Rosie pour Action contre la Faim

À la Une

Cameroun

Promouvoir des solutions durables face aux situations de déplacement

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), entre 2004 et 2013, le Cameroun a connu deux vagues majeures d’arrivées. Une première vague de 100 000 réfugiés centrafricains en 2004, suivie d’une seconde vague de 150 000 nouveaux réfugiés en 2013, dont 35% furent installés sur des sites aménagés dans l’Est et l’Adamaoua.  Depuis, le nombre de réfugiés n’a cessé de croître de manière constante. Ainsi, en septembre 2023, le HCR dénombre 353 701 réfugiés centrafricains sur le sol camerounais, dont près de 58% vivent désormais dans la seule région de l’Est. Sur ce total, 26,5% des réfugiés à l’Est vivent dans cinq sites aménagés et 73,5% au sein de la communauté dans les villages hôtes.

Contrairement aux premières années où un retour était espéré, les intentions actuelles des réfugiés semblent mitigées, laissant penser à une volonté d’installation plus durable au Cameroun. Cette évolution majeure du contexte humanitaire témoigne des défis croissants posés par l’accueil des populations déplacées. Leur subsistance dépend de l’hospitalité des communautés d’accueil et d’une prise en charge humanitaire qui commence à s’essouffler après près de dix ans, d’autant plus que les communautés hôtes elles-mêmes rencontrent des difficultés d’accès aux services sociaux de base.

Le manque de ces services et les obstacles sociaux et économiques limitent la capacité des personnes à jouir pleinement de leurs droits. Selon les évaluations de protection menées par Danish Refugee Council en mai 2022, les principales demandes exprimées par les communautés sont l’accès à l’alimentation, à l’eau potable, à l’emploi, au logement, à la documentation civile et aux soins médicaux. 65% des personnes interrogées ont signalé des incidents de protection au sein de leur communauté.

Dans le même temps de l’autre côté de la frontière, en République Centrafricaine (RCA), depuis juillet 2022, on compte 150 915 rapatriés (DTM3, OIM,  Juillet 2022) en provenance du Cameroun, qui font face à des obstacles pour accéder au foncier, de justifier de leur nationalité ou de la possession de leurs biens en l’absence de documentation civile.

 

Programme SOLID : Une approche transfrontalière pour des solutions durables

 

Dans ce contexte, une approche transfrontalière apparaît comme pertinente pour répondre aux enjeux de développement économique et social, de manière inclusive, au regard de la proximité culturelle et linguistique entre les populations hôtes et réfugiées d’une part, et des engagements conjoints pris par les Etats dans la gestion de cette crise d’autre part.

Le consortium composé de Danish Refugee Council, Action contre la Faim, Care International, Norvegian Refugee Council (DRC-ACF-CARE-NRC) met en œuvre le projet SOLID. Il s’agit d’un programme transfrontalier intégré visant à apporter des solutions durables, diversifiées et localisées aux situations de déplacements forcés au Cameroun et en RCA sur une durée de trois ans (2023-2026) avec l’appui financier de l’Union Européenne. Le programme vise à renforcer la résilience des ménages et leur inclusion socio-économique. Des activités sont menées dans des thématiques liées à :

  • la résilience économique (aménagement des espaces agrosylvopastoraux, formation en agroécologie, formation et insertion socio-professionnelle, renforcement des chaînes de valeurs (unités de production, transformation, le renforcement des Organisations Paysannes…), mise en place des Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit…) ;
  • la santé (soutien psychosocial et santé mentale, appui aux districts de santé, renforcement du système de santé, promotion de la caisse d’épargne santé au niveau communautaire) ;
  • la protection/Information, le conseil et l’assistance juridique (facilitation d’accès au logement, terres et propriétés, à la documentation civile, mise en place/renforcement des comités locaux de protection…) ;
  • la gestion des conflits ( formation, suivi des mécanismes de réduction/gestion des conflits, gestion des ressources naturelles…) ;
  • l’eau, hygiène et assainissement (construction/réhabilitation des forages, mini-adductions d’eau potable, captage des sources, fonds de l’eau, la micro-assurance, Mise/ renforcement des comités de gestion des points d’eau…) ;
  • la gouvernance (plaidoyer, formation en leadership, analyse et information sur les droits et devoirs …)..

Le programme SOLID couvrira les départements du Mbéré dans l’Adamaoua, du Lom et Djerem et de la Kadey dans la région de l’Est au Cameroun, ainsi que les préfectures de l’Ouham-Pendé, de la Nana Mambéré, de la Mambéré-Kadéy et de la Sangha-Mbaéré en RCA.

Le programme permettra de toucher 155 193 bénéficiaires directs (83 770 personnes au Cameroun et 71 423 en RCA) parmi lesquels un minimum de 48% de femmes et 46% de réfugié-e-s/retourné-e-s et sera mené de façon complémentaire et cohérente avec les autres initiatives passées, en cours ou à venir des gouvernements camerounais et centrafricain et leurs partenaires.

Ce programme qui vise à offrir des moyens durables aux populations affectées par les crises pour reconstruire leur vie, a été officiellement lancé le 25 mai 2023 en RCA à Bangui et le 7 juin 2023 à Yaoundé au Cameroun. Un lancement opérationnel a été organisé à travers un atelier transfrontalier tenu à Batouri du 20 au 22 juin 2023 en présence des autorités municipales et administratives, tant du côté du Cameroun que de la République Centrafricaine. Le programme SOLID permettra également de renforcer la coopération entre les deux pays, dans un contexte où les déplacements pourraient persister.

 

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