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À la Une
Il y a un an, le Pakistan a été frappé par des inondations dévastatrices qui ont touché plus de 33 millions de personnes dans tout le pays et détruit d’innombrables infrastructures.
L’impact des inondations sur l’agriculture a été sans précédent. De nombreuses têtes de bétail ont été emportées, les récoltes ont été dévastées et beaucoup de maisons ont été détruites. Avec cette catastrophe, le Pakistan, connu pour être le « grenier à céréales » de la région, a vu la pauvreté et l’insécurité alimentaire s’accroitrent chez les plus vulnérables.
Aujourd’hui, le pays est confronté à une grave crise nutritionnelle, avec près de 10,5 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë. La situation risque de se détériorer dans les mois à venir, avec environ 11,8 millions de personnes susceptibles de souffrir de l’’insécurité alimentaire élevée. Selon l’UNICEF, les inondations de 2022 ont touché 84 districts du Pakistan, affectant plus de 3,5 millions d’enfants. Un an après, le processus de reconstruction se poursuit, non pas sans difficultés.
Entre juin et août 2022, la mousson a causé des précipitations sans précédent et des pluies torrentielles qui ont engendré d’importantes inondations sur de vastes étendues. Les rivières ont atteint des niveaux dangereux, inondant les villages, les villes et les terres agricoles. Les provinces du Balouchistan et du Sindh ont été particulièrement touchées, mais aucune partie du pays n’a été épargnée. Les inondations ont coûté la vie à plus de 1 700 personnes, dont un tiers d’enfants, et des communautés entières ont été contraintes de fuir alors que la montée des eaux engloutissait leurs maisons.
Selon la Banque mondiale, les secteurs de l’habitat, de l’agriculture, de l’élevage et des transports ont subi les destructions les plus importantes, avec des dégâts totaux estimés à 14,9 milliards de dollars américains. Les provinces du Sindh et du Balouchistan représentent respectivement environ 50 % et 15 % des besoins en matière de redressement et de reconstruction.
Action contre la Faim travaille au Pakistan depuis 2004 en mettant en œuvre des programmes de nutrition et de santé dans les zones rurales et reculées du Sindh et du Balouchistan. Nos équipes étaient donc déjà sur place et ont rapidement mis en place une réponse d’urgence afin de fournir une assistance essentielle aux communautés touchées.
L’une de nos priorités était de former les communautés pour faire face aux catastrophes naturelles et savoir fournir les premiers soins. Dans le district de Thatta, nous avons accompagné plusieurs villages afin d’inscrire des membres actifs de la communauté à une formation aux secours en cas de catastrophe. Gul Nissa est une jeune femme qui vit au village de Hajid Wahid Dino Khero. Elle a suivi avec succès la formation et partage maintenant son expérience avec ses voisins. « La formation m’a appris comment atteindre des lieux sûrs et des abris en cas de catastrophes naturelles telles que les inondations. Je dispense la même formation à un groupe de femmes de notre village« . Elle se souvient de son premier cas pratique lorsque les inondations ont frappé son village : « Dans notre village il y a une femme atteinte d’un cancer. Les accès et les routes étaient déjà bloqués et les médecins ne voyaient aucun espoir de la sauver. J’ai donc pris soin d’elle, en nettoyant et en pansant ses blessures à l’aide du kit fourni par Action contre la Faim. J’ai procédé ainsi tous les jours« .
Les kits médicaux et la formation aux premiers secours sont extrêmement importants, car la majorité de la population rurale du Sindh vit à une distance considérable des hôpitaux ou des installations médicales. En cas de catastrophe climatique, les villages peuvent être coupés des routes principales et donc de l’aide vitale. Basri, une habitante du village âgée de 40 ans, a également apprécié les séances de sensibilisation : « Nous avons reçu des informations sur les dangers potentiels des inondations et des suggestions pour prendre soin de nous. On nous a demandé d’écouter la radio pour se tenir au courant des prévisions météorologiques et des nouvelles en général« .
Lorsque la montée des eaux a forcé les gens à abandonner leurs maisons et à se réfugier sur les hauteurs, nos équipes sont intervenues immédiatement en distribuant des kits d’hygiène et des articles de première nécessité pour aider ceux qui en avaient le plus besoin. Les ménages touchés ont également pu bénéficier d’une aide monétaire inconditionnelle, en recevant des bons d’achat pour couvrir leurs besoins immédiats. Yasmeen, du district de Thatta, a décidé d’acheter deux chèvres et d’investir le reste de l’argent dans son propre petit magasin : « Action contre la Faim m’a fourni 25 000 roupies [90 dollars] et j’ai acheté une chèvre pour 8 000 roupies [30 dollars] et une autre pour 6 000 roupies [22 dollars]. Ensuite, j’ai investi une petite somme dans mon magasin. Maintenant, tout dépend si je m’occupe des chèvres pendant dix, onze ou douze mois ou si je décide de les vendre« . Dans de telles crises, la réponse d’urgence est cruciale et permet de couvrir les besoins immédiats de ceux qui sont dans le besoin. Cependant, nous nous efforçons de favoriser le changement à long terme et l’autonomie financière des communautés afin qu’elles puissent devenir plus résilientes et moins vulnérables face aux chocs extérieurs.
Comme Yasmeen, nos équipes ont aidé 21 237 personnes qui ont bénéficié d’une aide financière inconditionnelle dans les provinces du Sindh et du Balouchistan. Dans le cadre de son intervention d’urgence dans ces deux provinces, Action contre la Faim a distribué 7876 kits d’hygiène et réhabilité 500 systèmes d’approvisionnement en eau, tels que des stations de lavage des mains, des réservoirs d’eau et des infrastructures. Compte tenu du terrible impact des inondations sur l’agriculture, nos équipes ont aidé 2 160 ménages d’agriculteurs en leur fournissant des semences, des outils agricoles et des kits pour le bétail.
Dans de nombreuses régions du Sindh et du Balouchistan, les eaux stagnantes sont restées pendant des mois, détruisant les cultures saisonnières et créant un risque de propagation des maladies. Dans le haut Balouchistan, des crues soudaines ont endommagé les habitations, l’agriculture et les infrastructures. La province du Sindh fournit une part importante des cultures d’été, notamment le riz, le coton et la canne à sucre, tandis que le Balouchistan produit 90 % du raisin, des cerises, des amandes, des pommes, des abricots et des grenades du pays. Malgré leur importante production agricole, le Sindh et le Balouchistan sont paradoxalement touchés par les niveaux de sous-nutrition et d’insécurité alimentaire les plus élevés du pays.
Cela s’explique par les disparités de revenus et le manque d’opportunités économiques qui aggravent encore le problème. Les niveaux élevés de pauvreté dans ces provinces empêchent de nombreuses familles d’avoir accès à la nourriture dont elles ont besoin. Les deux provinces sont très sensibles au dérèglement climatique, qui se traduit par des conditions météorologiques irrégulières, notamment des sécheresses et des inondations, susceptibles d’avoir un impact considérable sur les rendements agricoles. En août dernier, des semaines de fortes pluies de mousson ont inondé la rivière Sutlej, déplaçant 162 257 personnes et submergeant 153 231 acres de terres avec des cultures.
En 2023, les communautés rurales ont connu une augmentation de 50 % des prix des denrées alimentaires par rapport à l’année précédente, et le taux d’inflation a atteint le niveau record de 28,3 %. L’inflation a un impact sur la sécurité alimentaire. Lorsque le coût de la vie augmente, les ménages ont souvent de plus en plus de mal à se procurer les produits de première nécessité, y compris la nourriture. Cela peut conduire à terme à l’insécurité alimentaire, à la sous-nutrition et à une dégradation de l’état de santé général. Les familles et les communautés qui ont du mal à joindre les deux bouts sont confrontées à l’augmentation du coût des denrées alimentaires essentielles. Il en résulte des régimes alimentaires compromis, des apports alimentaires réduits et une vulnérabilité accrue à la faim.
Aujourd’hui, Action contre la Faim continue de gérer des centres de nutrition pour les communautés démunies de la banlieue de Karachi, où les familles peuvent amener leurs enfants pour des contrôles médicaux réguliers. Sehrish travaille comme infirmière dans ce centre depuis quelques mois et a vu beaucoup d’enfants souffrant de sous-nutrition. « Lorsque j’ai commencé à travailler, j’ai reçu un enfant âgé de 8 ou 9 mois, selon la mère. Quand j’ai regardé l’enfant, je lui aurais donné trois mois tout au plus. Le bébé était extrêmement faible« . Selon Sehrish, les familles vivent dans des conditions précaires et ne sont pas en mesure d’offrir à leurs enfants un régime alimentaire adéquat.
De nombreuses régions sont encore aux prises avec les conséquences des inondations. La reconstruction des infrastructures, le rétablissement des moyens de subsistance et le soutien psychosocial à la population qui a vécu des événements éprouvants sont des priorités permanentes. Les efforts de réhabilitation des terres agricoles et de promotion de la diversification des cultures aident les familles à retrouver leurs sources de revenus.
Alors que le Pakistan poursuit sa reconstruction, le soutien de la communauté internationale reste crucial. Les leçons tirées de cette catastrophe témoignent de l’importance d’investir dans la résilience et la préparation afin de s’assurer que le pays puisse faire face aux défis futurs.
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