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IMG-20160629-WA0002-2-1024x767 © Action contre la Faim

Témoignages

Jordanie

« Les personnes réfugiées commencent à perdre espoir »

Au début de sa carrière professionnelle Antoine s’oriente vers la coopération internationale et le développement. Après un master en relations internationales à Sciences Po, il travaille deux ans pour le Ministère des Affaires Etrangères aux Îles Fidji puis à l’Organisation internationale de la Francophonie à Paris avant de s’engager dans l’humanitaire au Congo.

« Je trouve que mon travail est plus pertinent quand j’apporte une réponse d’urgence ou un support pour la préparation ou l’adaptation aux crises. J’avais également la volonté de voir du pays et de faire du terrain pour être en contact avec les personnes que nous aidons. »

D’octobre 2015 à avril dernier, ce coordinateur terrain était à Irbid au nord de la Jordanie avant de rejoindre l’est du pays pour 4 mois.

« Le coordinateur terrain, c’est le représentant du chef de mission dans une zone du pays. C’est un poste très transversal : on coordonne les différents aspects des programmes, que ce soit la logistique, les finances, l’administratif, les ressources humaines, les relations avec les autorités locales et les partenaires » explique Antoine. « Mon poste a été créé pour couvrir la zone frontalière du Berm où l’on trouve des sites de regroupements de personnes réfugiées. Ce sont des zones en plein désert avec des conditions difficiles où il y a un faible accès aux biens de première nécessitéJe ne parlais pas arabe mais la coordination humanitaire est gérée par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés donc tous les échanges se déroulent en anglais. Pour les autorités locales et les officiels, on parle anglais et arabe grâce à nos collègues qui sont des salariés locaux. Dans les deux zones où j’étais coordinateur terrain, sur une équipe de 100 personnes, seulement 3 sont des expatriés. »

 

12373405_10204918768160268_2883212547608057495_n-2 © Action contre la Faim

ACF-France

Action contre la Faim travaille avec les personnes réfugiées en Jordanie depuis 2013. Le pays accueille plus de 630 000 réfugiés syriens, soit 10% de la population totale et 86% d’entre eux vivent en dessous du seuil de pauvreté jordanien.

« A Irbid, nous intervenons sur ce qu’on appelle de la « communauté hôte » c’est-à-dire des réfugiés qui vivent en ville. C’est compliqué de comprendre leur situation, de voir leurs vulnérabilités : ce n’est pas apparent, pas visuel comme vivre dans un camp. Pourtant ces personnes sont très vulnérables, elles n’ont pas accès à l’emploi, pas d’argent. Elles vivent de la dette. Nous avons mené une enquête en décembre et janvier : la première utilisation des emprunts c’est le remboursement de la dette. C’est un véritable cercle vicieux. Le seuil de pauvreté en Jordanie s’élève à 68 dinars par personne et par mois. Généralement une famille syrienne vit avec 200 dinars par mois pour 6 ou 7 personnes soit près de 33 dinars par individu : on est vraiment dans la ligne de pauvreté absolue. Ce qui est impressionnant et triste c’est que les personnes réfugiées commencent à perdre espoir et elles sont de plus en plus en train de retourner en Syrie. Ils disent : même si les conditions de sécurités sont ce qu’elles sont, au moins on est chez nous, on n’aura pas à demander l’aide des ONG, on se débrouillera. Arriver à cette réflexion là ça montre à quel point c’est dur d’être réfugié, surtout pour les jeunes. En étant déscolarisés que peuvent-ils attendre au niveau professionnel en termes de perspectives ?  Il n’y en a presque pas. Même si ça se calme en Syrie et que les gens rentrent, comment faire ? Cela va prendre des années pour reconstruire. »

Action contre la Faim est implanté en Jordanie depuis 2013, principalement au sein des communautés hôtes où la vie est extrêmement chère pour les réfugiés ainsi que dans le camp d’Azraq, un camp dont la population ne cesse de grandir. Dans le gouvernorat d’Irbid, nos équipes ont adapté leur réponse aux besoins des réfugiés et des familles jordaniennes vulnérables en mettant en place des programmes en eau, assainissement et hygiène, en réhabilitant des infrastructures sanitaires dans les logements, en proposant une assistance financière et un soutien psychosocial. Dans le camp d’Azraq, Action contre la Faim prend aussi en charge les activités en eau, assainissement et hygiène notamment à travers des activités de mobilisation communautaire et des opérations de maintenance des diverses installations. Depuis le mois d’avril 2016, Action contre la Faim vient également en aide aux populations syriennes qui se sont massées dans le no-man’s land de la frontière syrio-jordanienne en espérant une entrée sur le territoire jordanien.

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