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Ninewa #2 © Action contre la Faim Irak

Témoignages

Irak

Hadia & Mahmood : Un emploi pour se reconstruire

Après la prise de pouvoir par ISIS, sa famille a fui Al-Qahtaniyah et a été déplacée pendant six ans, vivant dans un camp de déplacés dans le nord de l’Irak. Après la fin du conflit et la stabilisation du pays, sa famille a décidé de retourner dans sa région d’origine. « L’histoire demeure… mes souffrances n’ont pas pris fin avec mon retour à Qahtaniyah », déclare-t-elle. Pourtant, à son retour, elle devait trouver un emploi pour aider sa famille à survivre. Ses journées étaient « pleines de peur et de terreur », car elle était « confrontée à la douloureuse réalité » du marché du travail et à l’impossibilité de trouver un emploi.

Cette situation a été une source d’anxiété croissante pour Hadia et sa famille. Face aux difficultés de plus en plus grandes, sa famille ne pouvait plus satisfaire les besoins les plus élémentaires. De cette période, elle se souvient : « J’ai vécu des jours difficiles presque semblables à ceux vécus pendant l’exode ».

Lorsque le consortium a commencé à mettre en œuvre son projet, Hadia a entendu dire qu’une organisation enregistrait des volontaires pour l’activité « Cash-for-Work » (rémunération contre travail). Poussée par la nécessité de trouver un moyen de générer des revenus, elle s’est « précipitamment inscrite au programme par l’intermédiaire d’un comité communautaire ». Elle s’est inscrite à l’activité et a été sélectionnée sur la base des conditions et des critères établis par Action contre la Faim. 

Ninewa #2
© Action contre la Faim Irak

Elle était « très enthousiaste à l’idée de travailler » car elle savait qu’elle aiderait sa famille avec l’argent gagné. Elle a également mentionné qu’elle avait grandement bénéficié de la formation dispensée par le consortium. Lorsqu’on lui a demandé en quoi ce projet l’avait aidée, elle a répondu : « Le programme Cash-For-Work m’a beaucoup aidée, ainsi que ma famille, car nous avons pu nous procurer de nombreux biens et services de base, comme des vêtements et de la nourriture, avec l’argent que j’ai reçu pour le travail ». Elle s’est également sentie utile et a pris davantage confiance en elle en ressentant que son travail avait un impact : 

"en travaillant au nettoyage et à la peinture des rues, le paysage urbain est devenu plus beau. Une femme peut travailler dans tous les domaines de la vie, peut fournir une assistance à sa famille et l'aider à économiser de l'argent pour vivre dans la dignité"
Hadia
Al-Qahtaniyah, Irak

Mahmood a 51 ans et vit à Al-Ba’aj (district de Ba’aj, gouvernorat de Ninewa) avec les 11 membres de son foyer, dont six sont des élèves scolarisés.

Mahmood est le seul soutien de famille. Il était propriétaire d’un petit commerce qui lui permettait à peine de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Cependant, la guerre et l’occupation par l’État Islamique ont mis fin à la majorité des échanges commerciaux dans la ville, créant d’importantes difficultés pour travailler et obtenir un salaire. Du conflit, il se souvient : « Des jours troublés ont passé sur moi. Pendant la crise, j’ai vécu avec ma famille des jours remplis de peur et de terreur ».

Cependant, la fin du conflit n’a pas apporté le renouveau tant espéré par Mahmood. Alors qu’il avait besoin de travailler pour subvenir aux besoins de sa famille, sa petite entreprise ne parvenait pas à fonctionner et à générer de bons bénéfices, tandis que la possibilité de trouver un autre emploi était inexistante. Cette situation a fait émerger un profond sentiment d’anxiété pour Mahmood, voyant sa famille contrainte de se passer des produits de première nécessité.

Un jour, lors d’une réunion, il a été informé qu’Action contre la Faim allait partager un lien d’inscription sur les réseaux sociaux, afin de recevoir une subvention de soutien aux petits projets. Mahmood s’est donc inscrit et a postulé pour être sélectionné pour cette initiative. Il se souvient que le personnel d’Action contre la Faim lui a rendu visite à son domicile afin d’obtenir plus d’informations sur sa famille et sa situation de vie, tout en lui expliquant les critères de sélection.

Ninewa #1 © Action contre la Faim Irak

« J’étais très inquiet à l’idée de ne pas obtenir la subvention car il y avait de la concurrence, il y a beaucoup de personnes financièrement fragiles dans la région », déclare-t-il. Lorsqu’il a été sélectionné pour la subvention, il s’est senti comblé : il avait besoin de ce soutien pour étendre, développer son projet et obtenir des bénéfices pour améliorer sa situation familiale.

La formation lui a permis d’acquérir de nouvelles connaissances sur le commerce et des compétences de vie. Il affirme avoir pleinement « bénéficié des formations et utilisé ces compétences efficacement » tout en construisant son projet.

L’initiative fournie par le consortium lui a permis de développer son projet et de fournir des biens et services nécessaires dans sa ville, augmentant ses ventes et ses bénéfices. « Je suis en mesure d’assurer le soutien de ma femme et de mes enfants. Je rentre chez moi en emportant avec moi les moyens de répondre aux besoins de ma famille. C’est un bonheur que j’espère voir perdurer ». 

 

Se reconstuire après les conflits

 

La sécurité alimentaire et la reprise économique sont reconnues comme l’épine dorsale de la stabilité post-conflit à long terme. Malgré la fin des conflits en Irak, des facteurs d’instabilité persistent dans tout le pays et la stagnation économique touche presque tous les aspects de la société irakienne. Un nombre croissant d’Irakiens sont contraints de recourir à des stratégies d’adaptation négatives, notamment en s’endettant, en se tournant vers des aliments – notamment nutritifs – moins chers et en consommant moins de repas par jour pour faire face au manque de moyens de subsistance.

La guerre contre l’État Islamique a eu de graves répercussions sur les moyens de subsistance des habitants des gouvernorats de Ninewa, Salah Al-Din, Diyala et Suleymaniah, et a fait payer un lourd tribut à la population qui y vivait, contrainte de fuir et d’abandonner ses biens et ses propriétés. Ces populations déplacées à l’intérieur du pays se sont retrouvées en grande partie dans des camps de déplacés internes.

La fin de la guerre et l’annonce par le gouvernement, fin 2020, de la fermeture de ces camps, ont créé de nouvelles vagues de déplacement. La plupart des populations sont retournées dans leurs zones d’origine sans aucun moyen de générer des revenus alors que la plupart de leurs possessions (terres, bétail, magasins) ont été détruits par le conflit.

La majorité des populations vulnérables de ces quatre gouvernorats se retrouve aujourd’hui sous le seuil de pauvreté en raison du manque de revenus. De nombreux ménages doivent désormais recourir aux mécanismes d’adaptation négatifs, tels que le rationnement alimentaire, la réduction de la quantité et la vente de leurs actifs afin de se procurer des produits de base.

 

Soutenir économiquement les personnes déplacées

 

Entre août 2021 et février 2022, Action contre la Faim (ACF) – en consortium avec COOPI et deux organisations irakiennes (à savoir HIO et YAO) – est intervenue dans les gouvernorats de Ninewa, Salah Al-Din, Diyala et Suleymaniah afin de répondre aux besoins de subsistance des personnes récemment déplacées et rapatriées grâce à la revitalisation de l’environnement commercial local, avec un accent particulier sur les femmes et les jeunes.

Ce projet, qui cible les personnes déplacées à l’intérieur du pays ainsi que les rapatriés vivant dans les abris provisoires et dans les quartiers informels urbains et périurbains de Ba’aj, Tooz Khurmato, Sulaymaniyah Markez et Khanaqin, vise à répondre aux besoins immédiats des plus vulnérables en matière de moyens de subsistance. À travers ce projet, Action contre la Faim a fourni un emploi temporaire à 572 personnes, tout en contribuant à la restauration de l’environnement économique local grâce à l’octroi de petites subventions pour 82 entreprises dirigées par des femmes et des jeunes.

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