Parmi les 40 000 femmes, enfants et hommes Nigérians ayant fui la ville de Rann à la suite des attaques meurtrières de décembre 2018 et de janvier 2019, au moins 10 000 personnes seraient retournées dans l’État de Borno, dans le nord-est du Nigéria. Action contre la Faim rappelle que les conditions ne sont aujourd’hui pas réunies pour permettre le retour en toute sécurité des réfugiés dans la ville de Rann.
Au nord-est du Nigéria, les civils paient un lourd tribut au conflit. Depuis décembre 2018, la ville de Rann a été attaquée à quatre reprises par des groupes armés non étatiques. Selon le dernier rapport d’OCHA, des cliniques et des installations humanitaires ont été ciblées, pillées ou détruites.
« Les organisations nationales et internationales humanitaires n’ont pas pu retourné à Rann pour poursuivre leurs programmes humanitaires depuis le 17 janvier 2019 à cause de l’insécurité. Dans ces conditions, il est difficile d’imaginer un retour en toute sécurité des réfugiés qui ont besoin d’une assistance vitale » commente Shashwat Saraf, Responsable d’Action contre la Faim au Nigéria.
Les personnes qui ont fui la ville de Rann ont besoin d’une aide humanitaire et notamment d’abris, de nourriture et d’eau potable. En janvier, les évaluations menées par les équipes d’Action contre la Faim auprès de personnes ayant fui la ville de Rann et ayant trouvé refuge dans les environs de Goura, au Cameroun, ont révélé des taux de malnutrition aiguë sévères alarmants chez les enfants de moins de cinq ans.
Action contre la faim travaille au Nigéria et au Cameroun pour répondre aux besoins urgents des personnes touchées par le conflit et dépendantes de l’aide humanitaire. L’évolution récente montre que les besoins sont toujours énormes et que la situation est loin d’être résolue.