Des analyses publiées aujourd’hui montrent que près de 400 000 femmes, hommes et enfants du Tigré, en Éthiopie, sont actuellement confrontés à une insécurité alimentaire aiguë. Au moins 33 000 enfants souffrent de malnutrition aiguë sévère, avec un risque réel de mourir de faim s’ils ne reçoivent pas un traitement urgent.
Pour Action contre la Faim, la crise humanitaire dans le Tigré continuera de se détériorer – avec des conséquences mortelles – si des mesures ne sont pas prises maintenant. Au cours des prochains mois, près de 4,4 millions de personnes dans la région – soit environ 3 personnes sur 4 – devraient être confrontées à une grave insécurité alimentaire aiguë.
Les humanitaires ont averti de la dégradation de la situation dans la région depuis le début du conflit en novembre 2020. Le conflit limite l’accès humanitaire à certaines parties du Tigré et aux zones frontalières d’Amhara et d’Afar. Des communautés entières restent coupées de l’aide humanitaire et d’une assistance vitale.
Après près de neuf mois de conflit dans le Tigré, de nombreux agriculteurs ont été contraints de manquer la saison des semailles et n’auront pas de récoltes. Les parties belligérantes ont pris pour cible et détruit des centres de santé. Les médicaments et les fournitures essentielles ont été pillées. De nombreux médecins, infirmières et autres agents de santé ont fui et ne sont pas retournés au travail. D’autres n’ont pas été payés depuis des mois.
En réponse aux besoins humanitaires, le travail d’Action contre la Faim au Tigré se concentre sur la réponse aux besoins de santé et de nutrition, le rétablissement de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, et la fourniture d’une protection et d’un soutien de santé mentale aux personnes vulnérables. Des investissements supplémentaires sont nécessaires pour faire face à cette catastrophe humanitaire croissante.
« Nous sommes alarmés par la gravité de cette crise et nous demandons instamment à toutes les parties impliquées dans le conflit de respecter le droit humanitaire international et de permettre un accès humanitaire sans entrave afin que l’aide puisse atteindre les communautés qui en ont désespérément besoin », a déclaré Hajir Maalim, directeur régional d’Action contre la faim pour l’Afrique de l’Est. « En outre, nous demandons à la communauté internationale d’augmenter considérablement son financement de l’aide alimentaire d’urgence, des traitements nutritionnels et du soutien aux moyens de subsistance »
« La famine est toujours causée par l’homme, et les solutions pour y faire face doivent l’être aussi. Nous devons nous mobiliser et agir maintenant avant que d’autres vies ne soient perdues à cause de la faim et du conflit dans le Tigré et les zones frontalières », conclue Maalim.
À propos d’Action contre la Faim
Action contre la faim est à la tête d’un mouvement mondial visant à éliminer la faim. Nous venons en aide à plus de 25 millions de personnes chaque année avec des programmes éprouvés de prévention et de traitement de la faim. En tant qu’organisation à but non lucratif présente dans 50 pays, ses 8 300 employés dévoués travaillent en partenariat avec les communautés pour s’attaquer aux causes profondes de la faim, notamment le changement climatique, les conflits, les inégalités et les situations d’urgence. Elle s’efforce de créer un monde libéré de la faim, pour tous et pour toujours.