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Liban Beyrouth Action contre la Faim © Action contre la Faim Liban

Communiqués de presse

Urgence Liban

Beyrouth, un mois après l’explosion

Un mois après l’explosion qui a frappé le cœur économique et social de Beyrouth, la ville et le pays sont confrontés à une crise multiple qui accentue la pauvreté. L’impact de l’urgence est latent, et bien qu’il y ait eu un assouplissement des restrictions de circulation face à la pression des commerçants et des entrepreneurs, l’économie n’a pas été relancée. Selon les Nations Unies, 55 % de la population libanaise vit en dessous du seuil de pauvreté, dont 23 % dans l’extrême pauvreté. « Nos équipes sur le terrain font tout pour faire face aux différentes crises – socio-économique, des réfugiés, du COVID-19 et de l’explosion – auxquelles le pays est confronté. Nous sommes extrêmement préoccupés par l’augmentation des prix des denrées alimentaires – de plus de 20 % chaque mois, et de plus de 300 % en un an. Outre l’urgence de couvrir les besoins de base en termes de nourriture, d’eau et d’assainissement et d’abris pour les personnes touchées par l’explosion, nous voyons de nombreuses personnes perdre leur emploi et ne pas pouvoir acheter des denrées alimentaires de plus en plus chères, ce qui va avoir un effet à court et moyen terme, notamment en termes de sécurité alimentaire », explique Aurélie du Châtelet, coordinatrice du plaidoyer pour Action contre la Faim au Liban, depuis Beyrouth. Elle poursuit : « Les subventions de l’Etat pour le carburant, le blé et les médicaments sont sur le point de s’arrêter et risquent de provoquer une plus forte augmentation des prix. Comment les gens pourront-ils se permettre de manger suffisamment ? Nous recevons des rapports faisant état de personnes qui réduisent le nombre de leurs repas et qui mangent moins de viande, de produits laitiers, de fruits et de légumes. Cela ouvre la voie à la malnutrition ».

L’aide monétaire, le meilleur moyen de relancer l’économie et le commerce à Beyrouth

Outre les destructions d’emplois liées à l’explosion, à la suite de laquelle de nombreux magasins et entreprises ont été contraints de fermer, les petites et moyennes entreprises subissent l’impact du Covid-19. « Les magasins qui n’avaient pas fermé à cause de la crise économique liée à la pandémie sont maintenant fermés en raison des pertes et des dommages matériels qu’ils ont subis après l’explosion », ajoute Aurélie du Châtelet. Le gouvernement a ainsi partiellement levé les restrictions et les couvre-feux suite aux plaintes du monde des affaires, qui a été sévèrement touché par la crise socio-économique et l’explosion.

Nos équipes sur le terrain s’efforcent d’apporter une réponse complète aux multiples besoins que cette crise a aggravés. Nous avons effectué des évaluations dans différents quartiers de la ville. Outre les pertes matérielles et la nécessité de réhabiliter les maisons et les locaux des entreprises, la situation exige des mesures directes pour réactiver le commerce. « Nous sommes satisfaits des progrès réalisés dans le déblaiement des débris et de l’énorme solidarité qui a permis de couvrir les besoins initiaux en nourriture et en abris, mais nous sommes extrêmement préoccupés par la situation des petites entreprises familiales qui ont été endommagées et qui perdent maintenant leurs clients en raison de l’hyperinflation. Continuer à faire des distributions de nourriture risque de mettre en danger les petites entreprises locales, c’est pourquoi nous pensons qu’il est essentiel de donner la priorité à la distribution de liquidités pour leur permettre de se réactiver et d’aller de l’avant », souligne Aurélie du Châtelet. Pour la coordinatrice du plaidoyer d’Action contre la Faim, l’aide monétaire et les conseils aux petites et moyennes entreprises sont essentiels à la reprise économique du pays. Notre équipe plaide pour ce type d’aide qui permet à de nombreuses personnes de payer pour leurs maisons et d’acheter de la nourriture et des articles d’hygiène.

Les besoins de réhabilitation vont persister à Beyrouth

Les efforts doivent être poursuivis en termes d’enlèvement des débris, de réhabilitation des bâtiments et de réparation des réseaux d’eau. Bien que des progrès significatifs aient été réalisés dans la reconstruction du réseau d’eau, près de la moitié des foyers situés à proximité du site de l’explosion doivent encore être raccordés au réseau. Les réseaux d’eau et d’assainissement de plus de 500 bâtiments, abritant 75 000 personnes, doivent être réparés pour que les habitants puissent accéder à l’eau.

Action contre la Faim contribue également à coordonner la réponse des ONG internationales dans le pays, où elle a déplacé son équipe d’urgence pour apporter une réponse immédiate et soutenir la réhabilitation à moyen terme.

Notre organisation travaille dans le pays depuis 2006 avec une équipe de 150 personnes. Elle est l’une des principales organisations à fournir, entre autres, de l’eau et des installations sanitaires aux logements informels où vivent 1,5 million de réfugiés syriens. Parmi les objectifs de notre équipe figure l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de vulnérabilité, en leur garantissant l’accès aux services de base en matière d’eau et d’assainissement, de santé et de nutrition, et en renforçant leurs moyens de subsistance.


– L’explosion a aggravé l’hyperinflation qui sévit dans le pays : le coût des denrées alimentaires a augmenté de 336% en un an.
– La pauvreté augmente : 55% de la population vit sous le seuil de pauvreté, 23% dans l’extrême pauvreté. Les personnes n’ont plus les moyens de se procurer les denrées alimentaires de base. 60 % des Libanais et 78 % des Syriens luttent pour s’alimenter suffisamment.
– L’enlèvement des débris et l’aide de première urgence sont en cours et bien avancé, mais le maintien de l’aide demeure nécessaire pour aider les populations à faire face à la perte de leurs emplois et de leurs moyens de subsistance.
– Action contre la Faim demande que la priorité soit donnée à l’aide monétaire plutôt qu’à la distribution de biens afin de relancer le commerce local le plus rapidement possible.

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