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Irina-3-1024x683 © Fabien Fougère
pour Action contre la Faim

À la Une

Ukraine

Depuis la cristallisation du conflit autour de son village, Irina dépend pour beaucoup de l’aide humanitaire.

Ici nous sommes sur la ligne de contact, c’est une bande de terre de 10 km qui sépare les forces armées en conflit. Depuis quelques mois, elle ne progresse plus et cristallise les échanges de tirs. Le village d’Ekaterina se situe là, entre deux feux. Une centaine de famille est partie au plus fort des affrontements, certaines sont revenues, d’autres sont restées ne pouvant se résoudre à tout quitter sans savoir où aller.

Depuis plus d’un an, financés et soutenus par l’Union Européenne, les programmes d’Action contre la Faim sont déployés au plus près des populations dans le besoin. Les interventions de court et long terme permettent aux personnes vulnérables et déplacées de prendre en charge des besoins de base comme la nourriture et l’hygiène dans une période de post-urgence.

Le témoignage d’Irina

A 41 ans, cela fait deux ans qu’Irina est sans emploi et prise en étau dans la zone de contact entre les forces ukrainiennes et les éléments armés. Avec son mari et son fils de 18 ans, ils vivent dans l’incertitude du lendemain, dans la peur des bombardements nocturnes.

Depuis la cristallisation du conflit autour de son village, elle dépend pour beaucoup de l’aide humanitaire.

Ses proches traversent aussi des temps difficiles. Chacun essaie de transformer son jardin en potager, de cuisiner un maximum de nourriture et de faire son propre pain pour réduire les dépenses. Le peu d’argent que la famille perçoit encore passe dans la nourriture. Malgré cela, les besoins nutritionnelles de la petite famille ne sont pas couverts précise Irina au bord des larmes « tout est devenu un luxe, mon fils m’a demandé d’acheter des saucisses, mais je ne peux pas ».

Les factures s’accumulent et les dettes augmentent. Il manque de l’argent pour le gaz et l’électricité, Irina craint une coupure à chaque instant. Elle n’a pas non plus les moyens de se procurer les médicaments nécessaires pour soigner ses allergies.

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Avant que la ligne de front ne s’impose aux limites de son village, Irina vendait des bonbons, des sucreries et des pâtisseries au marché. « Je ne peux plus aller travailler et vendre mes produits depuis que la ligne de contact traverse ma route ». L’accès à l’aide est difficile et son statut est flou « on ne reçoit pas d’aide spécifique du gouvernement car nous ne sommes pas des déplacés, nous sommes dans la grey zone. Et nous n’avons pas les moyens de partir ».

Son mari se trouve dans la même situation, il occupait un emploi dans les mines voisines « nous vivions correctement. Maintenant il ne peut plus quitter le village et la seule route est bloquée. » Irina regarde autour d’elle. « Cela nous a pris du temps de construire la maison, d’avoir chacun un emploi et un revenu, d’élever notre enfant. On pensait qu’on s’en sortait bien.», sa voix se perd coupée par l’émotion. « Et maintenant, on est réduit à essayer de survivre ».

« Aujourd’hui notre grand problème, c’est l’accès entravé et la route. Dans le jardin, nous faisons pousser des plantes et des légumes, et cette année j’ai beaucoup trop de cerises. Je fais des conserves mais je pourrais vendre le surplus si je pouvais aller au marché. Beaucoup trop de cerises, elles pourrissent sur pied », se désole la mère de famille.

« Mon mari est désespéré. Il a 48 ans. Il a toujours travaillé et prenait soin de nous. Maintenant il essaye de trouver un job dans une mine mais on lui dit toujours la même chose ‘Revenez un autre jour’. Il a été foreur pendant 10 ans, il avait de bonnes relations avec son directeur et avec ses collègues. Les gens l’aimaient bien. Il a beaucoup cherché, il cherche encore, il se déplace comme il peut et cherche dans tout ce qui pourrait embaucher. En ce moment il perd espoir et tourne en rond. ». Il acquiesce « Je suis un chef de famille, c’est très dur pour moi, je ne peux rien faire à part du jardinage, je ne peux pas m’occuper de ma femme et de mon fils. C’est très dur ».

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Ce matin-là, Irina répond au questionnaire sur ses revenus et sa situation. Ces éléments devraient lui permettre des prochaines activités de distribution de cash pour se nourrir et payer quelques soins.

« Des voisines ont reçu des coupons en début d’année pour acheter de la nourriture et des biens d’hygiène au supermarché. J’espère que ma famille pourra bénéficier du prochain programme d’Action contre la Faim, je pourrais acheter un peu de viande et des médicaments ».

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