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À la Une
Cette semaine s’est réuni le Comité interministériel de la coopération internationale et du développement. Présidé par le Premier ministre, ce comité rassemble différents ministères, et définit les priorités françaises en matière d’aide pour les pays en voie de développement. À l’issue de cette réunion, c’est une feuille de route en demi-teinte que publie aujourd’hui le gouvernement français.
Certes, des décisions encourageantes ont été prises. Nous saluons par exemple le choix du gouvernement de quitter la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition (NASAN), demande portée par Action contre la Faim depuis plusieurs années. Cette alliance renforçait le poids des multinationales au détriment de l’agriculture paysanne en Afrique.
Concernant le droit international humanitaire, le document l’évoque à peine. Il est pourtant primordial d’accroitre les actions diplomatiques en faveur de la résolution des conflits. Le gouvernement doit s’engager à respecter le droit international humanitaire, mais aussi et surtout à le promouvoir, ainsi que les les droits humains.
Nous condamnons également la vision promue dans le texte sur l’aide au développement qui « contribue à réduire les incitations aux départs (..) et ce faisant, l’immigration irrégulière ». Rappelons qu’il est prouvé que le développement économique d’un pays n’a jamais permis de réduire le flux migratoire. L’aide au développement a pour seul et unique objectif l’éradication de la pauvreté dans les pays les plus vulnérables.
Nous regrettons que la lutte contre la sous-nutrition ne soit que brièvement mentionnée par le document. Pire, aucun engagement financier n’y est annoncé pour soutenir le secteur. La lutte contre la faim n’est de toute évidence pas prise au sérieux par le gouvernement.
En n’engageant aucune nouvelle dépense financière dans la lutte contre la sous-nutrition, la France assume ainsi pleinement le fait d’être l’un des pays de l’OCDE qui contribue le moins à cette lutte : 25 millions d’euro en moyenne par an, contre 700 millions pour l’Angleterre !
Pourtant, la faim est est un enjeu étroitement lié aux priorités annoncées par le gouvernement français, que sont le genre, l’éducation et le climat. Elle touche aussi 815 millions de personnes dans le monde. Et tue 6900 enfants par jour.
"La France, 6ème puissance mondiale, a un devoir humain d’aider les populations en souffrance ."
Il nous paraît aujourd’hui tout à fait inacceptable d’ignorer cette problématique, dans un monde marqué par une hausse du nombre de personnes touchées par la faim, et par les quatre crises alimentaires vécues au Yémen, Soudan du Sud, Nigéria et Somalie.
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