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MAD - Context Climate Change - 2023 - Rijasolo (45)-min © Rijasolo pour Action contre la Faim

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Genre

Lutter pour les droits des femmes, c’est aussi lutter contre la faim

Les femmes ont un accès restreint à l’éducation et au travail rémunéré. À cause de cela, elles sont celles, avec les enfants, qui sont le plus touchées par la faim dans le monde. En l’absence de services essentiels pensés par et pour les femmes, tels que la santé, l’eau et les programmes de protection sociale, elles sont négligées par leurs gouvernements. Cela renforce le cercle vicieux de la pauvreté et de la faim. Pour y mettre fin, les Etats doivent s’engager pour les droits des femmes et financer des systèmes de protection sociale universelle et des services publics abordables, accessibles et de qualité pour toutes et tous ! 

 

Les femmes, premières touchées par la faim  

 

En raison de l’insuffisance des services publics, de l’inégalité d’accès et de contrôle des ressources, des discriminations et des normes patriarcales, les femmes ne sont pas libres de s’autodéterminer et d’exercer leurs droits. Elles n’ont pas le même accès que les hommes à l’éducation, aux études, aux formations et aux emplois rémunérés. Elles sont le plus souvent contraintes et limitées aux tâches domestiques comme aller chercher l’eau, le bois ou préparer les repas, et au travail de soin : celui des enfants, mais également des personnes âgées et malades au sein du foyer. Chaque jour, les femmes consacrent plus de 16 milliards d’heures au travail domestique et aux soins non rémunérés dans le monde, avec un impact disproportionné sur les femmes et filles qui effectuent 76,2 % du total des soins non rémunérés, soit 3,2 fois plus de temps que les hommes¹.  

En l’absence de services essentiels tels que la santé, l’eau, l’assainissement, l’hygiène et les programmes de protection sociale (tel que le revenu de base durant les 1000 premiers jours de l’enfant) leurs droits et leur sécurité nutritionnelle n’est pas garantie. Plus d’un milliard d’adolescentes et de femmes souffrent de sous-nutrition. Les carences institutionnelles, les biais patriarcaux et la non-reconnaissance, rétribution et redistribution du travail de soins et domestique des femmes les privent de ressources, de temps et d’énergie, accentuent les stéréotypes et les inégalités de genre notamment économique. Cela minimise leur contribution au développement économique et social de leur pays, ce qui renforce le cercle vicieux de la pauvreté et de la faim. 

Les femmes étant également privées de participation significative à la prise de décision à tous les niveaux politiques, leurs besoins et leurs luttes passent inaperçus. 

 

SLE - Context - 2023 - Action contre la Faim (8)-min © Action contre la Faim

 

Les femmes, premières actrices du combat contre la faim  

 

De nombreuses études le prouvent : la participation active des femmes, que ce soit dans l’enseignement, les activités génératrices de revenus ; la protection sociale ou la gestion des affaires publiques, contribue invariablement à un développement plus efficace. 

  • Si les femmes avaient le même accès aux ressources que les hommes, la faim pourrait reculer de 12 à 17 % (FAO).  
  • Si les femmes qui travaillent dans le secteur agricole bénéficiaient du même accès aux ressources productives que les hommes, elles pourraient accroître les rendements de leurs exploitations agricoles de 20 à 30 % (FAO).  
  • L’argent investi auprès des femmes est 17 fois plus efficace que celui qui est donné aux hommes (Banque mondiale, selon une étude effectuée en Amérique centrale).  

 

MAD - Context Climate Change - 2023 - Rijasolo (21)-min © Rijasolo pour Action contre la Faim

 

La protection sociale universelle et féministe, outil de lutte pour les droits des femmes  

 

Du 11 au 22 mars 2024, la Commission on the Status of Women (CSW) 68 a rassemblé de nombreux dirigeant.e.s et près de 4 800 représentants d’organisations de la société civile. Il s’agit du principal organe intergouvernemental mondial qui se consacre exclusivement à la promotion de l’égalité entre les genres et aux droits des femmes.

 

 

Pour la première fois, Action contre la Faim a pu porter auprès des Etats membres, l’interconnexion entre inégalité de genre et l’insécurité nutritionnelle et la nécessité de mettre en place des modèles de protection sociale universelles et féministes à travers deux mesures clés :

  1. Une couverture santé universelle pour toutes et tous.  
  2. Un revenu de base pour toutes et tous durant les 1000 premiers jours de l’enfant, sans distinction de revenus.  

 

La CSW a donné lieu à l’adoption de Conclusions concertées, “Agreed conclusions”, notamment :

  • Une reconnaissance que les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée par la pauvreté, qu’elles ont moins accès aux institutions et au financement et qu’elles devraient pouvoir participer de manière significative aux processus de prise de décision.
  • Le congé de maternité rémunéré, les politiques fiscales progressives et l’annulation de la dette ont fait l’objet d’une attention particulière.
  • Une reconnaissance que les femmes et les filles sont touchées de manière disproportionnée par la faim et l’insécurité nutritionnelle et jouent un rôle essentiel dans les réponses face à l’insécurité alimentaire, à la malnutrition, à la volatilité excessive des prix et aux crises alimentaires. Une première victoire pour Action contre la Faim, car la première version du texte à partir duquel les négociations ont débuté, n’abordait pas cet angle!
  • Une reconnaissance à la déclaration votée l’an dernier sur la Couverture Sanitaire Universelle (CSU) comme essentiel, et rappelle que les Etats doivent financer la fourniture d’eau potable, de services d’assainissement, d’hygiène, de traitement des déchets et d’électricité afin d’atteindre l’objectif de CSU.
  • Appel à renforcer les systèmes de protection sociale inclusifs et sensibles au genre et à accroître les investissements dans l’économie des soins afin de réduire la pauvreté en termes de temps et de revenus des femmes et d’élargir leurs possibilités d’emploi².

 


[1] Organisation Internationale du Travail (2018). Care work and care jobs – For the future of decent work.

[2] La Commission de la condition de la femme adopte un plan pour mettre fin à la pauvreté des femmes | ONU Info

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