Ce 15 mars, le conflit en Syrie entrera dans sa septième année. Loin de toute résolution, la population civile continue de faire face quotidiennement à des bombardements aériens, aux tirs de mortiers et aux engins explosifs.
Bien que la violence ait diminué dans certaines régions de Syrie, d’autres régions s’embrasent, comme en témoigne l’intensification des combats à Idlib et dans l’est de Guta.
Se heurtant à des frontières de plus en plus hermétiques, les enfants, les femmes et les hommes entrent dans une spirale de mécanismes de survie aussi néfastes que le travail des enfants, l’abandon scolaire ou les mariages précoces, qui mettent à rude épreuve la sécurité nutritionnelle de la population. Environ un demi-million de Syriens sont bloqués dans 10 localités assiégées, telles que Alep, Raqqa ou Gouta-Est.
PLUS DE 500 000 PERSONNES VIVENT DANS DIX ZONES ASSIEGEES DANS TOUTE LA SYRIE
La guerre, qui n’a jamais été aussi étendue dans le pays depuis le début du conflit, a détruit les infrastructures physiques et sociales : maisons, écoles, hôpitaux, systèmes d’approvisionnement en eau… La moitié de la population, soit plus de six millions de personnes, est toujours déplacée à l’intérieur du pays. Plus de cinq millions se sont réfugiés dans les pays voisins et un million de personnes ont fui vers l’Europe.
POUR CHAQUE SYRIEN (PERSONNE DÉPLACÉE À L’INTÉRIEUR DU PAYS OU RÉFUGIÉE) RENTRANT CHEZ LUI EN 2017, IL Y AVAIT TROIS NOUVELLES PERSONNES DÉPLACÉES
En 2017, les gouvernements ont commencé à envisager ouvertement le retour des réfugiés en Syrie. Un discours encouragé par les gains territoriaux du gouvernement syrien sur les groupes d’opposition armés et les pertes du groupe de l’Etat islamique (ISIS), ainsi que par la création de zones dites de désescalade. Cependant, alors que de nombreux Syriens sont rentrés chez eux l’an dernier, un nombre supérieur de personnes ont fui leur foyer, ce qui reflète les conditions d’insécurité au sein du pays. Pour chaque Syrien (personne déplacée ou réfugiée) rentrant chez lui en 2017, trois nouvelles personnes se sont déplacées.
8 RÉFUGIÉS SUR 10 DANS LA RÉGION VIVENT DANS LA PAUVRETÉ
Les pays de la région, qui ont accueilli la grande majorité des réfugiés depuis le début de la crise, ont jusqu’à présent fait preuve d’une générosité remarquable envers les millions de femmes, d’hommes et d’enfants qui ont fui le conflit. Mais la qualité de l’accueil se réduit. Sur les 5 millions de réfugiés de la région, 80 % vivent dans la pauvreté et leur situation ne s’améliore pas au fil des ans.
Le manque de reconnaissance de leur statut légal et les difficultés administratives qu’ils rencontrent pour vivre au quotidien (ils ne peuvent pas trouver un emploi ou se déplacer librement en raison de la crainte constante de la persécution) limitent leurs capacités à rechercher des moyens d’existence plus durables et autosuffisants. Les enfants nés réfugiés devront faire face dans quelques années à la reconstruction d’un pays qu’ils ne connaissent pas.