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La sécurité alimentaire renvoyée aux calendes grecques…

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Au G20, le refrain était: « Pas le temps de parler de la faim dans le monde, la crise grecque passe avant ». Bien sûr, il était nécessaire de se pencher sur la crise européenne. Mais on pouvait espérer que les 332 millions d’habitants de la zone euro n’éclipseraient pas le sort des 925 millions d’affamés dans le monde.

La crise alimentaire de cette année dans la Corne de l’Afrique n’a -t-elle donc pas été assez dramatique pour réveiller les consciences et mobiliser nos dirigeants ? Les milliers d’enfants somaliens ou éthiopiens trop faibles pour survivre ne méritaient-ils pas d’être sauvés ? Faudra-t-il de nouvelles émeutes de la faim, des déchaînements de violence désespérée pour que nos chefs d’Etat se saisissent enfin réellement et concrètement de la question de la sécurité alimentaire ?

 

Oui, le G20 de Cannes a été un rendez-vous manqué. On pourrait même parler de reculade : En effet, la présidence française avait fait de la sécurité alimentaire une priorité. Pour la première fois, en juin dernier, les ministres de l’agriculture du G20 – instance majoritairement financière jusque-là – s’étaient concertés pour enrayer l’augmentation des prix alimentaires et dessiner un plan d’action visant à garantir la sécurité alimentaire aux plus vulnérables. Que reste – t-il de cet élan ? Une série de demi-mesures, trop timides pour relever le défi de nourrir les 7 milliards d’habitants de la planète – et 9 milliards à l’horizon 2050.

 

Certes, le G20 a appelé à plus de transparence sur les marchés agricoles et s’est engagé à en améliorer la régulation pour limiter la volatilité des prix, mais sans s’accorder sur des mesures obligatoires. Certes, le G20 s’est « félicité » de la création d’un Forum de réaction rapide destiné « élaborer des réponses communes en cas de crises des marchés » mais, à date, celui-ci n’a ni mandat, ni moyens pour agir.

 

Certes, le G20 évoque la mise en place de réserves alimentaires d’urgence, mais pas de dispositifs pérennes qui, précisément, auraient contribué à éviter les situations d’urgence humanitaire en permettant aux pays de contrer durablement la volatilité des prix.

 

Certes, le G20 a insisté sur la nécessité de « promouvoir l’agriculture » mais il a martelé en même temps la nécessaire implication du secteur privé dans l’agriculture et la sécurité alimentaire mondiale. Question : comment s’assurera-t-on que ces projets financés par le secteur privé auront comme objectif de garantir l’accès à la nourriture en qualité et en quantité suffisante pour les plus vulnérables ?

 

Certes, le « le rôle crucial de l’aide publique au développement » a été mentionné mais le G20 n’a dit mot sur le non-respect des promesses faites à la lutte contre la faim. En 2009, 18 des membres du G20 ont signé la déclaration de l’Aquila, qui a promis 22 milliards de dollars sur 3 ans pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la malnutrition.

 

A ce jour, seuls 22% de ces sommes ont été effectivement engagées. Alors, quel constat faire, à l’issue de ce G20 ? Le bilan est décevant et inquiétant. Beaucoup de voeux pieux auront été prononcés pour nourrir la planète, sans que les outils effectifs permettant d’atteindre cette mission aient été adoptés. Or les promesses n’ont jamais suffi à nourrir les ventres creux.

 

BENOIT MIRIBEL, Président d’Action contre la Faim

 

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