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À la Une
Le 27 mai dernier, les chefs d’Etat des pays du G7 se sont réunis à Ise Shima, au Japon. Ils ont réaffirmé explicitement les engagements pris en 2015 lors du sommet de Schloss Elmau : « sortir 500 millions de personnes de la faim et de la malnutrition dans les pays en développement d’ici à 2030 ».
1er juin 2016
Cette année, la reprise de nombreux conflits dans le monde a eu un impact dévastateur sur les populations civiles, notamment sur leur situation alimentaire et nutritionnelles (au Yémen par exemple de mars 2015 à Mars 2016 – ce qui correspond à l’accélération du conflit – le nombre de personnes souffrant de malnutrition aigüe est passé de 840 000 à 2 millions de personnes). Action contre la Faim se félicite que les chefs d’Etats aient fait plusieurs mentions de la nutrition. Nous sommes satisfaits de voir que le G7 reconnait le besoin de soutenir les autorités nationales pour développer, mettre en œuvre et suivre les politiques nutritionnelles. Nous saluons également la référence qui est faite à la Décennie d’Action pour la nutrition, le soutien apporté à la couverture sanitaire universelle et le renforcement des systèmes de santé.
Cependant, nous regrettons que le G7 ne soit pas parvenu à s’accorder sur un plan d’action accompagné d’un budget et n’ait pas finalisé le cadre de redevabilité financier. La durabilité est un enjeu trop important pour demeurer mot clef que l’on rajoute à posteriori sans se donner un plan d’action concret. Nous savons qu’un cadre commun de redevabilité financière pour les investissements en sécurité alimentaire est en préparation. Nous appelons le Japon à finaliser ce cadre de redevabilité financière avant la fin de l’année.
Action contre la Faim note le changement de paradigme défendu par les pays du G7 : passer d’une orientation basée sur les moyens à une orientation basée sur les résultats et l’impact. Nous pensons également que les engagements financiers ne sont pas suffisants pour éradiquer la faim et que la cohérence des politiques doit être renforcée. Les financements ne font pas tout mais ils sont un prérequis indispensable. Depuis le sommet de l’Aquila qui s’est tenu lors de la crise alimentaire mondiale de 2007-2008, le G7 n’a pas poursuivi ses efforts pour mobiliser des ressources additionnelles afin de lutter contre la faim dans le monde. Pourtant, il y a aujourd’hui un consensus sur le fait que nous avons besoins de plus de financement pour faire face au défi nutritionnel dans le monde. Une analyse récente de la Banque mondiale, 1000 days et Results for Development, a estimé à 7 milliards de dollars les investissements financiers annuels nécessaires pour atteindre quatre des six cibles mondiales pour la nutrition sur la période 2016-2025. Ces financements additionnels permettraient de sauver 3,7 millions d’enfants et de réduire de 65 millions le nombre d’enfants souffrant de retard de croissance d’ici 2025.
Ces dernières années, les initiatives des principaux bailleurs comme le G7 se sont centrées sur le soutien à l’agriculture industrielle et aux grandes entreprises d’agro-business, et ceci aux dépens des petits agriculteurs. La Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition (NASAN) du G7 lancée en 2012 a donné une place centrale à l’agro-industrie et aux systèmes alimentaires liés au commerce des matières premières agricoles. Ils semble que les chefs d’Etat du G7 s’accordent à dire que la priorité est d’investir dans l’agriculture durable, favorable aux petits producteurs et basée sur le respect des droits humains. Cependant, pour assurer une amélioration concrète de la sécurité alimentaire de millions de personnes, nous avons besoin de voir des actions concrètes et des engagements financiers allant dans ce sens.
Nous espérons que la sécurité alimentaire et la nutrition seront les priorités du G7 de 2017 qui se tiendra en Italie et que les pays prendront des engagements financiers concrets. Action contre la Faim continue à appeler les dirigeants du G7 à mettre en œuvre leurs engagements, à prioriser la nutrition et à mobiliser des ressources supplémentaires pour veiller à ce que chaque enfant ait une chance égale dans la vie.
English version
On the 27th of May 2016, the G7 leaders released the G7 Ise Shima Leaders’ Declaration. The Heads of States explicitly reaffirm the 2015 Schloss Elmau G7 commitment to ‘lift 500 million people in developing countries out of hunger and malnutrition by 2030.’
This year, the renewal of massive conflicts all over the world has had a devastating impact on civilians, including in terms of hunger and undernutrition (in Yemen for instance from March 2015 to March 2016 – corresponding to the sudden surge of the conflict – people suffering from acute malnutrition went from 840 000 to 2 million). ACF welcomes the fact that the Heads of State have frequently highlighted nutrition. We are glad to see that the G7 recognizes the need to strengthen the support to national authorities to develop, implement and monitor nutrition policies. We welcome the reference to the Decade of Action on Nutrition and the strong support for Universal Health Coverage and Health System strengthening.
Yet, while ACF welcomes the reference to this essential goal, we are concerned that the G7 failed to set a clear action plan, along with a dedicated budget, and did not finalize a financial accountability framework. Accountability is too important to remain an afterthought without a concrete way forward. We understand that a common financial accountability framework for food security investments is being prepared. We call on Japan to finalize this financial accountability framework by the end of the year in order to deliver on its commitments.
ACF takes note the paradigm shift that the G7 is putting forward: moving from inputs orientation to impacts orientation and agrees that pledging money is not enough to fight hunger and that policy coherence should be increased. Money on its own is insufficient, but it is a necessary pre-requisite for progress. Since the Aquila Summit that took place during the food crisis, the G7 has failed to pledge any additional resources for fighting hunger. Indeed there is consensus on the need for more resources to address nutrition challenges worldwide. A recent study from the World Bank, 1000 days, and Results for Development has estimated that $7 billion of additional nutrition-specific spending is needed per annum over the 2016-25 period to reach four of the six global nutrition targets. It is estimated that this could save the lives of 3.7 million children by 2025 and result in 65 million fewer cases of stunting in 2025.
In recent years, prominent international donor initiatives like the G7 have focused on supporting industrial agriculture and large agribusiness companies at the expense of family farmers. The G7’s New Alliance for Food Security and Nutrition launched in 2012 gives a central place to agro-industry, sector led and market driven food systems at the expense of family farmers. It seems that the G7 leaders agree that productivity growth and the private sector alone will not be sufficient to lift 500 million people out of hunger and malnutrition by 2030. We also note that the G7 does not recognize or support the NAFSN explicitly. The G7 countries seem to agree on the fact that the priority is to invest in sustainable agriculture, pro-smallholder farming, based on the respect of human rights. However, to ensure concrete improvements in the food security of millions of people, we need to see action and financial commitments to finance small scale farming.
We hope that in 2017, the G7 that will be held in Italy will be the one where food security and nutrition will be at the top of the agenda and countries will make financial commitments. ACF continues to call on G7 leaders to implement their pledges, prioritize global nutrition and mobilize additional resources to ensure that every child has a fair shot at life.
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