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Mark Sekpon, directeur d’Action contre la Faim au Burkina Faso, dresse un tableau inquiétant « Sur 18 millions d’habitants, soit environ 3,5 millions d’enfant de moins de 5 ans, 1 million d’entre eux sont malnutris chroniques, ce qui signifie qu’ils ont des retards de croissance importants. »
Lutter contre la sous-nutrition n’implique pas seulement de fournir des traitements aux enfants malades, il faut également informer et sensibiliser les communautés à la détection et à la prévention de la maladie. A travers des activités de mobilisations communautaires, nos équipes forment les femmes comme les hommes au dépistage de la sous-nutrition à l’aide de périmètres brachiales.
Au total, près de 90,000 foyers ont été formés par 168 agents de santé à base communautaire afin d’acquérir les bons réflexes pour que les enfants détectés soient rapidement pris en charge dans les centres de santé.
L’implication des femmes est clé dans cette approche communautaire de lutte contre la sous-nutrition. Effectivement, comme l’explique Ali Lido, responsable de mobilisation communautaire « les pratiques traditionnelles en lien avec l’alimentation et le soin des enfants ou des ménages font parties des principaux freins dans la lutte contre la sous-nutrition. » Or ces tâches – et les représentations sociales qui y affèrent – reviennent souvent aux femmes.
Comme le souligne Mark Sekpon, le directeur pays, « C’est notre conviction profonde qu’une grande partie de l’aide humanitaire doit être mis en œuvre par les communautés locales pour pouvoir être des agents de changement et de transformation dans leur communauté. »
« Nous consommons ce que nous produisons » explique une jeune femme burkinabé. Pour éviter les maladies dont la sous-nutrition, il est important que les enfants ainsi que les femmes enceintes et allaitantes reçoivent tous les nutriments nécessaires. Une des façons de s’en assurer est d’encourager la diversification alimentaire, c’est pourquoi nos équipes ont mis en place des jardins de santé avec les communautés. « Ce sont principalement les femmes qui cultivent les jardins pour la consommation du ménage mais aussi pour la commercialisation ce qui procure une source de revenus et renforce leur indépendance. » explique Traoré Abdallah Jabir, coordinateur terrain à Diapaga.
Tomates, oignons, concombres, les espèces cultivées sont locales et nombreuses, ce qui permet une rotation des cultures. En diversifiant les aliments cultivés, les familles se mettent également davantage à l’abri des aléas climatiques ou d’une mauvaise récolte. Effectivement, le Burkina est particulièrement impacté par le changement climatique et la détérioration des conditions climatiques est de plus en plus visible au fur et à mesure des années. La période de semis est décalée et des endroits qui n’avaient jamais subi d’inondations voient désormais leurs cultures arrachées par les pluies et le vent, expliquent les agriculteurs avec qui travaillent nos équipes. Marc Sekpon conclut « à travers les jardins de santé, nous accompagnons les communautés pour qu’elles s’adaptent au changement climatique. L’objectif est de rendre durable leur résilience aux chocs et catastrophes naturelles et que leurs productions agricoles aient un bon rendement pour que chacun ait les meilleures chances. »
Burkina Faso
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