Une offensive terrestre à Rafah causera encore plus de morts et de personnes souffrant de la faim à Gaza

Malgré le récent ordre d’évacuation, Action contre la Faim maintient pour le moment sa présence à Rafah et continue à travailler afin de fournir une aide humanitaire à la population de la bande de Gaza tout en assurant la sécurité de son personnel.

Action contre la Faim craint qu’une offensive terrestre à Rafah ne provoque des milliers de morts, le déplacement forcé de plus d’un million de Palestiniens et que l’acheminement d’une aide vitale pour les plus vulnérables ne soit que davantage obstruée.

Jusqu’à présent, environ 100 000 personnes dans la partie est de Rafah ont reçu l’ordre d’évacuer, y compris plusieurs membres du personnel d’Action contre la Faim.  Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les soutenir dans cette situation extrêmement difficile et nous avons déjà identifié un refuge alternatif pour notre personnel et leurs familles dans une zone plus sûre afin qu’ils puissent poursuivre leur soutien sans faille aux plus vulnérables.

« La population à Rafah est déjà confrontée à la faim, aux maladies et à des traumatismes. En cas d’offensive, dans un contexte où nous parvenons à peine à structurer le peu d’aide qui arrive à Gaza, les conséquences seront catastrophiques », explique Natalia Anguera, responsable des opérations d’Action contre la Faim pour le Moyen-Orient.

Plus d’un million de personnes à Rafah ont déjà tout perdu : leurs maisons, leurs économies, tout ce qu’ils ont bâti au cours des dernières décennies. Les centres de santé, les écoles et les services publics sont détruits.

« Il y a beaucoup de gens entassés dans des lieux dépourvus de tout. Nos collègues et les habitants de Rafah se sont pour la plupart déjà déplacés plusieurs fois pour fuir les bombardements et ils doivent de nouveau se déplacer alors qu’il n’y a pas de zones réellement sûres où aller » ajoute Natalia Anguera.

Malgré les mises en garde incessantes de la communauté internationale quant à l’impact catastrophique d’une offensive terrestre à Rafah, le récent ordre d’évacuation entravera aussi considérablement la capacité des organisations humanitaires à répondre aux besoins fondamentaux de la population. Nous appelons toutes les parties prenantes à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour garantir un accès humanitaire sûr et sans entrave. Sans cela, les conséquences humanitaires pourraient être encore plus catastrophiques que durant ces sept derniers mois.

« Action contre la Faim rappelle d’urgence la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat et permanent, d’une libération immédiate des otages, d’un accès humanitaire sûr, efficace et sans entrave. Il est essentiel de protéger la population civile et les infrastructures civiles afin d’éviter une nouvelle catastrophe » conclut Natalia Anguera.

Action contre la Faim est présente dans le Territoire palestinien occupé depuis 20 ans et à Gaza depuis 2005. Depuis sept mois, Action contre la Faim travaille sans relâche pour fournir une réponse humanitaire au conflit.