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À la Une
En Sierra Leone, plus de 50 % des 8 millions d’habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté avec 1,25 USD par jour. Le pays est confronté à une inflation galopante et une dévaluation de sa monnaie locale engendrant une situation de crise alimentaire dans le pays.
Dans ce contexte de crise économique, Action contre la Faim mène des actions dans le sud du pays et plus précisément dans le district de Bonthe. En collaboration avec un partenaire local, Mopada-SL (Movement Towards Peace and Development Agency-Sierra Leone) et avec le soutien d’Irish Aid, les équipes répondent aux besoins des communautés locales.
Le district de Bonthe, dans la province du Sud, est composé d’îles et d’un continent bordant l’océan Atlantique. Dans un environnement dominé par des plages, des marécages et des marais, des mangroves et des parcelles éparses de buissons et de forêts, Bonthe est le district le moins peuplé de Sierra Leone. Selon le dernier rapport du Programme Alimentaire Mondial sur la sécurité alimentaire en Sierra Leone, les ménages vivant dans les zones rurales sont davantage exposés à des risques d’insécurité alimentaire. Le rapport indique que dans le district de Bonthe, 4% des enfants de moins de 5 ans sont en atteint de malnutrition aigüe et plus de 30% de la population est en situation d’insécurité alimentaire grave¹.
7h de route séparent la capitale Freetown de Mattru, Jong le chef-lieu du district de Bonthe, où se trouvent les bureaux d’Action contre la Faim. 7h de route et presque la moitié sur de la piste, cette terre rouge tout juste sèche après la saison des pluies qui vient de se terminer.
Lors de la saison des pluies, qui coïncide avec la période de soudure (de juin à septembre), les habitant de Bonthe peinent à joindre les deux bouts. En effet, Bonthe se trouve dans la zone la plus pluvieuse du pays, avec des précipitations annuelles dépassant les 3 500 mm. De par sa situation géographique et ses conditions météorologiques, Bonthe est particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique. Ces fortes pluies endommagent les routes qui deviennent impraticables et rendent inaccessibles les chemins pour se rendre aux marchés afin de vendre les récoltes. Des récoltes qui peuvent de surcroît être emportées par les inondations, épuisant drastiquement les ressources alimentaires des ménages.
Cette problématique d’accès, conjuguée à l’augmentation du prix du carburant, a des conséquences directes sur la situation des habitants de cette zone reculée. Ces derniers souffrent du manque d’accès aux services de base tels que la santé ou l’accès à l’eau potable, ce qui accroît leur insécurité alimentaire et met à mal leurs conditions de vies.
De 2014 à 2016, dans un contexte où le pays se remettait encore de la guerre civile (1991-2002), l’épidémie d’Ebola a fait payer un lourd tribut au système de santé. Elle a accru la méfiance de la population à l’égard des autorités sanitaires et affaibli la réponse du système. Le personnel médical a également été touché de plein fouet, avec 307 infections et 221 décès. En 2020, la pandémie de COVID-19 a davantage fragilisé le système de santé et perturbé l’économie du pays.
A Bonthe, l’accès aux soins est limité en raison d’un manque de ressources humaines qualifiées, de fonds, et d’accessibilité. Depuis deux ans, dans les chefs-lieux de Jong, Kpanda Kemo et Yawbeko, Action contre la Faim, en coordination et en collaboration avec le Ministère de la Santé, appuie 24 structures de santé dans la détection et la prise en charge de la malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes et allaitantes. Pour garantir l’accès à des services de nutrition de qualité, ce soutien se traduit par la formation du personnel à la gestion de la malnutrition aigüe et à la santé mentale et à l’hygiène au sein des établissements de santé, ainsi que par la réhabilitation des structures sanitaires (puits, latrines).
Situé à côté des bureaux d’Action contre la Faim, l’hôpital (UBC Hospital) de Jong dispose également d’un espace appelé ‘Baby Friendly Spaces – Espaces conviviaux pour les enfants’ permettant aux mères le désirant un accompagnement nutritionnel pour leur enfant.
“Dans cet espace, des mères peuvent venir avec leurs nourrissons ou jeunes enfants afin d’écouter les conseils du personnel soignant, assister à des démonstrations culinaires, profiter de sessions de massage pour leurs enfants et bénéficier de discussion en groupe afin d’apprendre les bonnes pratiques en terme d’hygiène et de prise en charge pour leurs enfants », explique Samuel Dumbuya, responsable adjoint de programme santé mentale, soutien psychosocial et protection à Action contre la Faim à Bonthe.
Afin de répondre au mieux aux besoins des personnes, Action contre la Faim met un point d’honneur à travailler pour et avec les communautés du district. Cet ancrage communautaire est essentiel et omniprésent dans son intervention. C’est pourquoi, Action contre la Faim et son partenaire MoPADA-SL ont mis en place des groupes de soutien de mères (Mother Support Group) qui encouragent une prise en charge intégrée de la sous-nutrition au niveau communautaire.
A une heure de route de Jong, se trouve le chef-lieu de Yawbeko. Dans cette zone jonchée de maisons, Margaret, une femme charismatique, leadeuse du groupe de mère, rassemble autour d’elle une quinzaine de personnes toutes venues pour écouter ses précieux conseils. « Les problèmes de malnutrition ne sont pas dans les villes mais dans les villages. Par cette approche communautaire, nous voulons résoudre le problème à la racine. Avec notre partenaire MoPADA, nous intervenons auprès de 46 communautés dans le district à travers la mise en place de 120 groupes de soutien, toujours dans cet objectif de répondre directement aux besoins des populations », précise Samuel.
Sur le chemin, des bananiers, des palmiers, un paysage vert luxuriant et quelques personnes jonchant le bord des routes marchant de village en village. Comment imaginer un instant que des personnes puissent souffrir de la faim dans un environnement avec tant de ressources ?
Et pourtant, la dernière analyse du Cadre Harmonisé (CH) réalisée en octobre 2023² a montré que le district était en phase de crise (IPC 3) en termes d’insécurité alimentaire.
La plupart des habitants de Bonthe vivent de la pêche et de l’agriculture, celle-ci étant l’épine dorsale de l’économie locale. Les cultures les plus répandues sont le manioc, le riz, le palmier à huile, les légumes, l’arachide et la patate douce. La petite pêche artisanale est la deuxième activité génératrice de revenus, en particulier dans les zones côtières et fluviales.
« A Bonthe, il y a une communauté importante de pêcheurs. Mais, à cause de la situation économique du pays, les habitants de Bonthe n’ont pas les moyens d’acheter et de manger le bon poisson pêché dans le district ; des entrepreneurs venant des districts voisins comme Bo, Kenema ou Freetown viennent jusqu’ici acheter le poisson à un meilleur prix », explique Amadu Kamara, coordinateur d’Action contre la Faim à Bonthe. « La majorité des aliments cultivés par les communautés ne sont pas pour leur propre consommation alimentaire », ajoute Amadu. « Elles les vendent afin de leur permettre de payer les frais de scolarité de leurs enfants, par exemple ».
Action contre la Faim contribue à maintenir et à améliorer leurs moyens de subsistance des ménages en leur donnant accès à des intrants agricoles productifs, des outils, des semences, en renforçant leurs capacités et en les accompagnant sur le terrain. L’objectif est de permettre aux bénéficiaires de cultiver des produits alimentaires pendant la saison des pluies afin de réduire leur dépendance à l’égard du marché et d’accroître leur autosuffisance.
A Mosavie, un petit village situé en face de Mattru Jong, de l’autre côté de la rivière, Isata Sheriff, mère leadeuse accompagne un groupe d’agriculteur.trices pour planter du riz et du manioc, entre deux averses.
« C’était difficile d’obtenir des semences pour cultiver notre riz et notre manioc car nous n’avions pas les moyens d’en acheter. Mais grâce à Action contre la Faim et MoPADA, nous avons pu bénéficier de ces semences mais aussi de formation. Nous pouvons utiliser ces récoltes pour notre propre consommation mais aussi pour les vendre et ainsi dégager quelques revenus », détaille Isata. « C’est très important pour moi d’être une mère leadeuse car je peux enseigner à mes amis, ma famille, mes sœurs les bonnes pratiques que j’ai pu apprendre ».
Action contre la Faim continuera d’étendre son intervention pour répondre aux besoins identifiés des personnes à Bonthe.
Sierra Leone
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