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À la Une
Alors que le pays célèbre son cinquième anniversaire en tant que Nation, il s’enfonce de plus en plus dans une terrible crise humanitaire. 4,3 millions de personnes souffrent de graves pénuries alimentaires. Action contre la faim est très préoccupée par la situation de ces familles vulnérables forcées de fuir à cause de l’insécurité et du manque de nourriture et appelle la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour mettre un terme à cette crise.
Un nouveau rapport [1] publié cette semaine indique que la situation alimentaire du Soudan du Sud s’est considérablement détériorée. Le pays compte désormais 4,3 millions de personnes ayant un besoin urgent d’aide alimentaire, une augmentation alarmante depuis le début de l’année. Action contre la Faim alerte sur le fait que la situation ne fera qu’empirer jusqu’aux prochaines récoltes si une réponse humanitaire à grande échelle n’est pas immédiatement mobilisée.
Sans revenus financiers ni accès à de la nourriture, Agowuh Lakech, une mère de famille, nourrit ses enfants de feuilles qu’elle cueille dans les arbres. « Nous n’avons rien mangé de convenable depuis des jours. J’ai peur pour ma famille » témoigne-t-elle. La région où vit Agowuh, le Nord Bahr el Ghazal, vient d’être classé en situation d’urgence (IPC [2] niveau 4, juste avant la famine), avec 50 % de la population faisant face à une grave insécurité alimentaire. Dans l’État d’Unity, également classé niveau 4, c’est 65% de la population qui subit une crise alimentaire aiguë. On dénombre également près de 5 000 personnes vivant dans les marais, sans aucune assistance humanitaire, prises au piège des conflits du Leer County, vivant une situation de niveau 5, c’est-à-dire une catastrophe alimentaire ou famine.
« La crise alimentaire dans le nord de l’État du Bahr el Ghazal a atteint des niveaux effrayants », a déclaré le directeur général d’Action contre la Faim USA, Andrea Tamburini. « Au cours des quatre premiers mois de 2016, nous avons vu le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë admis dans nos programmes de traitement augmenter de 50 %, ce qui est très alarmant. » La malnutrition affaiblit le système immunitaire et augmente le risque d’infection, en mettant la vie d’un grand nombre d’enfants en danger. C’est le cas autour de la ville d’Aweil, au nord du Bahr el Ghazal, où la situation nutritionnelle est «très critique», selon les derniers résultats de l’IPC.
Le manque de pluie, les mauvaises récoltes en 2015 et début 2016, les vols fréquents et les problèmes d’insécurité ont rendu l’approvisionnement en nourriture difficile dans la région. La fermeture de la frontière entre le Soudan et le Soudan du Sud a également interrompu le transport et la livraison de denrées alimentaires en provenance du Soudan. Ces facteurs ont contribué à ce que dès le début de la période de soudure (avril) les familles avaient encore moins de nourriture que d’habitude. «Aujourd’hui, nous sommes très préoccupés par l’impact que la saison des pluies va avoir sur la crise alimentaire », a déclaré Andréa Tamburini. «Des stocks de nourritures et d’aliments thérapeutiques doivent être immédiatement prépositionnés avant que les routes ne deviennent impraticables et que l’accès aux communautés souffrant d’insécurité alimentaire devient extrêmement difficile. »
La volatilité de la situation et le rétrécissement de l’espace humanitaire rendent l’aide difficile et mettent la vie des professionnels et des populations en danger. Rien qu’en mai, trois travailleurs humanitaires ont été tués au Soudan du Sud et les partenaires humanitaires ont signalé 78 incidents qui ont empêché l’aide de parvenir aux personnes en ayant besoin. 73% de ces incidents étaient dirigés à l’encontre du personnel humanitaire ou de leur matériel, selon le dernier rapport de l’Office des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA – Juin).
Le 9 juillet marquera le cinquième anniversaire de l’indépendance du Soudan du Sud. Au lieu de célébrer l’espoir, le monde sera le témoin de sa descente aux enfers. En juin, le Plan d’intervention humanitaire 2016 pour le Soudan du Sud n’était financé qu’à 31,1%. Désespérément sous-financée, menacée par l’insécurité persistante et l’impunité, l’aide humanitaire est hors d’atteinte pour des millions de personnes dans le besoin. De même, les « pipelines » d’approvisionnement de nourriture et d’assistance nutritionnelle ne sont pas suffisamment financés pour répondre à la demande croissante.
«Le monde est en train de regarder le Soudan du Sud couler», a déclaré Tamburini. «Le temps des discussions est terminé. La situation humanitaire a atteint un point de non-retour. L’échec n’est pas une option. Nous appelons la communauté internationale à prendre des mesures-immédiates, à mobiliser des fonds, à installer des pipelines d’approvisionnement et à ce que la diplomatie mette un terme à cette crise « .
Contacts presse :
Julia Belusa / jbelusa@actioncontrelafaim.org + 33 1 70 84 72 22
Karima Zanifi / kzanifi@actioncontrelafaim.org +33 1 70 84 72 37
[1] Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, Juin 2016
[2] Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire, IPC
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