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Témoignages

Catherine Luciani – Déléguée d’Action contre la Faim en Corse du Sud

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Déléguée bénévole d’ACF pour la Corse du Sud depuis 2007, Catherine Luciani s’est rendue une semaine en Haïti. A travers les 3 villes de Port-au-Prince, Port-de-Paix et des Gonaïves, Catherine a pu avoir un aperçu global de la situation du pays. De retour en France, la déléguée d’ACF fait part de ses impressions sur la situation du pays et sur le travail réalisé par les équipes d’ACF.

Prévoir la relance économique du pays

 

« Ce voyage est le premier que j’effectue au côté d’Action contre la Faim ».
La visite des missions a débuté à Port-au-Prince. Quatre mois après le séisme, le constat est dramatique : des quartiers entiers sont encore en ruine. « On se demande de quelle façon il sera possible de réhabiliter ces quartiers, sachant que certains d’entre eux se trouvent dans des zones difficiles d’accès ». ACF propose donc des programmes d’« argent contre travail » au sein desquels les populations participent à la reconstruction du pays, en déblayant les zones effondrées. Ce programme cible les familles les plus fragiles : celles ayant perdu un ou plusieurs membres durant le séisme, ou encore ayant une personne handicapée à charge. A l’heure actuelle, 4 400 personnes ont bénéficié de ce programme qui leur permet d’être à nouveau actives et autonomes financièrement. « J’ai été très marquée par ce programme de relance économique ». A l’approche de la saison des pluies, les ravines sont la priorité. Ces voies d’écoulement naturelles de l’eau sont encombrées par des gravats, le travail des équipes d’« argent contre travail » est alors essentiel. « L’ampleur des travaux qui restent à faire est impressionnante ». Vu l’immensité de la tâche, des milliers de maisons n’ont pas encore été déblayées. « Certaines familles n’ont pas pu récupérer le corps de leur proche. On sent un réel désarroi de leur part».

 

Améliorer les conditions sanitaires

 

« L’eau, l’assainissement et la gestion des déchets sont une priorité en Haïti, car ils affectent le quotidien des populations ». L’eau consommée est polluée, il n’y a pas de système d’assainissement et les déchets ne sont pas traités. C’est dans ces conditions qu’ACF intervient à Port-au-Prince. Elle effectue des distributions d’eau en urgence : à partir de différents forages dans le sol, l’eau est pompée puis traitée pour la rendre potable et stockée dans de grands réservoirs. Une vingtaine de camions s’y approvisionnent et distribuent ensuite l’eau dans toute la ville. 880 000 litres d’eau potable sont aujourd’hui fournis à plus de 80 000 personnes par jour. Il est d’ailleurs prévu que d’ici la fin du mois, ACF soit chargée de l’approvisionnement en eau de toute la ville.
Des latrines ont également été construites dans plusieurs camps. L’association compte actuellement plus de 600 latrines aménagées avec des stations de lavage des mains, entretenues par des employés locaux.
« Sur place, j’ai été marquée par les déplacements de populations ». Un site de regroupement spontané de population s’est créé sur le champ de mars juste après le séisme et le gouvernement incite aujourd’hui ses habitants à se déplacer. Des camps se sont ainsi développés en dehors de la ville. Catherine s’est rendue dans le camp de Canaan, dans la périphérie de la capitale, qui s’agrandit à une vitesse exponentielle. Installées sur des terrains de l’Etat, les populations délimitent leur espace de vie à l’aide de bouts de bois. « Lorsque nous sommes passés dans le camps de Canaan, il y avait un nombre impressionnant de délimitations ». ACF intervient en urgence dans ces camps en installant des réservoirs d’eau et des latrines.

 

Une population réfugiée au Nord-Ouest du pays

 

Suite au séisme que Port-au-Prince a subi, de nombreuses populations ont fui vers le Nord-Ouest du pays. Catherine s’est donc rendue dans cette région. « Notre visite s’est poursuivie à Port-de-Paix, dans le nord du pays ». Dans cette région, ACF installe des latrines familiales (une par famille). Ce travail s’avère être indispensable dans une zone où le système d’assainissement est quasi inexistant. ACF envisage la création des latrines en collaboration avec les populations locales. L’association fournit le matériel, et les habitants installent les latrines. Cette méthode de travail permet de les impliquer dans le projet et de s’assurer qu’ils intègrent les outils mis en place. L’installation de latrines a d’ailleurs fait l’objet d’une demande de leur part suite à des séances de sensibilisation.

 

« Par la suite, nous nous sommes rendus dans la région des Gonaïves qui a été fortement touchée par un cyclone en 2008 ». Une vague de population s’était alors réfugiée à Port-au-Prince. On devine aisément que leur retour suite au séisme du 12 janvier a été délicat. Ayant tout perdu à plusieurs reprises, c’est une population traumatisée qui se retrouve concentrée dans des maisons où les conditions de vie sont très précaires. 2 ans après le passage du cyclone qui a été marqué par de fortes coulées de boue, certaines maisons ne sont toujours pas dégagées. ACF prévoit d’y implanter un projet d’ « argent contre travail » pour les déblayer.

 

Après une semaine passée en Haïti, Catherine a pu être témoin des efforts déployés par les équipes d’Action contre la Faim sur le terrain. « Mon passage en Haïti m’a permis de constater l’efficacité d’ACF sur le terrain et a confirmé mon envie de poursuivre mon combat auprès d’elle ».
Quant à savoir ce qu’il reste à faire sur place, la déléguée d’ACF précise « l’importance de lancer des programmes de post-crise sur du long terme, car les besoins sont nombreux ».

 

Pour plus d’information
Contact: Catherine Luciani – acfajaccio@orange.fr – 06 68 40 57 70

 

 

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